Ulysse 31, quand la mythologie rejoint la science-fiction !
Histoire d’un dessin animé culte

Dessin-animé iconique des années 80, Ulysse 31 a marqué toute une génération. Rappelez-vous les fameuses cinq minutes avant le journal de FR3 pendant lesquelles on savourait l'histoire palpitante d'Ulysse dans l'espace malmené par les Dieux de l'Olympe !

Les éditions Huginn et Munnin rendent un très bel hommage à cette œuvre dans un ouvrage très complet consacré à Ulysse 31 et à l'ensemble de l'équipe qui a travaillé sur ce projet ambitieux.

Avec Goldorak et Albator, Ulysse appartient au panthéon des héros et des univers qui ont rythmé les années 1980 et l’enfance de plusieurs générations de téléspectateurs enthousiastes. Pourtant qui connaît les coulisses de cette série, fruit d’une collaboration sans précédent entre la France et le Japon ?

Tout commence en 1978, lorsque Nina Wolmark et Jean Chalopin décident de transposer en dessin animé l’Odyssée de Homère, mais au XXXIe siècle. La vague de succès de Star Wars (1977), de Rencontres du troisième type (1978) et de la série Star Trek ( celle de 1979) motive ce choix de saga SF ! S’entourant de graphistes chevronnés dont Manchu, le premier projet s’intitule Ashraz et n’inclut pas encore Ulysse. Il est présenté à la Fox, le studio américain producteur de Star Wars et à la société française Gaumont. C’est un échec car leur scénario est trop similaire à un film produit par Disney, le Trou noir prévu en 1979.

Puis le projet évolue et prend la forme que nous connaissons, les aventures d’un homme perdu dans l’espace. Ulysse est sans doute un des héros grecs les plus complexes. Il n’est ni le plus fort ni le plus courageux mais il est habile et ingénieux. Son intelligence rusée le sort de situations difficiles !

Par la magie d’un scénario bien ficelé, le guerrier grec antique devient un pacifiste du XXIème siècle. Loin des combats spatiaux, les créateurs de la série développent plutôt une gigantesque partie d’échecs où les forces en présence manient leur cerveau et exploitent des stratagèmes complexes pour faire échouer leurs adversaires. La violence n’est un recours qu’en situation extrême !

L’histoire est réfléchie, il faut passer à la réalisation graphique et c’est la responsable de l’unité jeunesse de FR, Hélène Fatou qui va être emballée par le projet. Son aspect éducatif plait et cette excuse culturelle va permettre à Jean Chalopin d’aller au bout de son rêve.  Enfin presque, car à l’époque, personne en Europe ne peut techniquement réaliser une série longue de 26 épisodes de 26 minutes chacun. C’est auprès des Japonais que Gilbert Wolmark, le mari de Nina va chercher de l’aide. Vient le temps des compromis et la collaboration finit par fonctionner pour une série moins élitiste et plus accessible au jeune public.

Côté technologie, le projet demande une animation très difficile. La 3D sera tentée mais trop chère. Ulysse 31 est un beau compromis entre tradition et technologie. Les décors sont somptueux, le générique exceptionnel, Ulysse 31 est prêt à devenir culte !

Si vous voulez en savoir plus sur la genèse de cette saga, les aspects techniques, les interviews des dizaines de français et japonais à avoir travailler sur le projet, sur le scénario et les nombreux personnages développés, procurez-vous l’excellent ouvrage paru chez Huginn et Muninn : Ulysse 31, l’histoire et les coulisses d’un dessin animé culte de notre enfance par Maroin Eluasti. L’ouvrages est éclectique, riches en illustrations et contient même le guide détaillé de chaque épisode. Un must have !