Boucle temporelle réussie
Du nouveau chez H1 originals

Après l’excellente adaptation du Comte de Monte-Christo en version SF (L’Evadé de CID island), Ibrahim Moustafa s’attaque au thème du voyage temporel, choix risqué et audacieux pour son nouveau one-shot, Retroactive, publié chez les Humanos dans la collection H1. En effet, le voyage dans le temps est souvent casse-figure ou renvoie à des idées traitées trop de fois. Ici, pourtant, c’est fin et efficace !

2054. Tarik est un des meilleurs agents du Bureau des Affaires Temporelles. Son job : modifier le passé pour façonner le présent. Encore une énième histoire où des agents temporels retournent dans le passé pour tuer Hitler ? Non, car les ordres de Tarik sont ceux de son gouvernement et les cinq états qui maitrisent le voyage temporel ont des intérêts divergents. Tarik est donc un agent secret temporel qui commence à avoir de la bouteille et voit un de ses collègues lâcher le job car son esprit et sa mémoire commence à s’embrouiller. Voyager dans le temps a des conséquences et Tarik sait que lui aussi tire sur la corde, en particulier sur une mission devenue personnelle où il retourne sans cesse en espérant réussir. Mais chaque essai lui coûte et sa nouvelle partenaire un peu trop à cheval sur les règles risque de perturber sa mission.

Ibrahim Moustafa signe ici scénario et dessin, une intrigue complexe et claire servie par un trait fin et un découpage dynamique. Les amateurs de voyage temporel vont se régaler, le concept d’accélérateur temporel détenu par quelques puissances posent des enjeux géopolitiques et des questions éthiques intéressantes et renvoient à des technologies non partagées actuellement comme le nucléaire. Tarik est un héros complet dont les relations avec ses collègues et sa mère sont développées et qui le place en humain pas seulement en super agent ou en héros d’action.

Retroactive est ainsi un one-shot de la collection H1 qui mérite le détour et même une seconde lecture pour savourer les différentes trames temporelles et sachant cette fois le véritable enjeu.