Avant-première des Contes de Terremer
Goro Miyazaki aux commandes de la soirée
Jeudi 1er mars 2007, 20h, UGC Ciné Cité des Halles, Salle n°6
Aller voir Ghost Rider m’aura au moins appris la mise en place de l’avant première des Contes de Terremer ce jeudi, un film d’animation réalisé par Goro Miyazaki – le fils du fameux Hayao Miyazaki – qui était présent en fin de séance pour répondre aux questions du cinéma et du public. Avec une chance extrême, j’ai pu réserver mon billet pour la séance le matin même à 8h23. Han Maximus qui a essayé vers 9h30 s’est vu refuser sa réservation faute de places disponibles, ceci vous montre bien la notoriété du studio Ghibli à l’origine de l’animation du film et l’intérêt qu’il suscite auprès du public français.
Mais revenons à la séance à proprement parler. L’évènement était mi-public mi-privé, la moitié de la salle était réservée aux détenteurs de cartons d’invitation et de nombreux journalistes – ainsi que de jolies hôtesses – éraient dans les allées pour couvrir l’évènement ou aider les gens à se trouver une place, certains devant finir sur les escaliers, prenant leur mal en patience pour apprécier le film et la présence du réalisateur. Je passe sur le film dont vous découvrirez mon avis dans ma critique pour essayer de vous retranscrire les propos tenus par Goro lors de sa séance d’interview d’environ 45 minutes. N’étant pas spécialiste en sténodactylo, je m’excuse par avance de la piètre qualité de mes notes et de la retranscription, es espérant tout de même que vous y trouverez des informations intéressantes.
L'affiche française des Contes de Terremer
Goro Miyazaki déclare « J’ai toujours voulu créer quelque chose de concret, mais je ne savais pas si j’étais capable de réaliser seul un film d’animation comme le fait mon père, Hayao. J’étais persuadé que j’y arriverais si j’avais en tête des images fortes de mon film et même si je n’avais pas d’expérience dans le domaine et que mon père était contre l’idée de ce projet, il a tout de même accepté en voyant l’envie dont je faisais preuve. » il rajoute « Si ça n’avait pas été l’adaptation des Contes de Terremer, mon père n’aurait jamais accepté car c’est un projet qu’il aurait aimé réaliser, mais j’avais un bon feeling et une bonne connaissance de cette histoire alors il m’a laissé faire. »
Même si Goro ne parle jamais travail avec son père en dehors du travail justement, la négociation a été assez rapide entre les deux hommes. A priori une simple vérification des envies et ambitions de Goro a suffit à Hayao pour accepter le projet, et une fois ceci entériné ils n’ont plus du tout parlé de ça.
Goro Miyazaki répondant à des questions
(NDLR: désolé mais mes photos issues de mon téléphone portable sont vraiment trop nulles pour que je vous les montre)
Question : Au tout début du film, Arren tue son père pour renaître ensuite. Est-ce un coïncidence ou était-ce une sorte de message ou de passage obligé pour faire votre entrée dans le monde de l’animation ? Goro : Non, je ne veux pas tuer mon père ! Je n’en ai jamais eu l’intention, et en plus il a déjà un certain âge alors bon…
Q : Arren est-il l’apologie de la jeunesse japonaise d’aujourd’hui ? Goro : En quelque sorte oui. Ce film est très symbolique et reflète bien la tension de la jeunesse japonaise d’aujourd’hui. Ce film est donc un message qui leur est destiné et qui doit leur montrer qu’il est important de représenter les deux facettes de l’humain, son coté sombre et son coté clair, comme deux entités qui vont toujours ensemble, comme le fait qu’il n’y a pas d’ombre sans lumière.
Goro : J’ai utilisé un style épuré dans les designs des personnages ou des décors car je trouve que trop de détails évitent de se concentrer sur l’essentiel.
Q : L’architecture montrée dans le film est tirée d’un style européen… Goro : Oui, les Contes de Terremer tels que décrits dans le roman d’Ursula K. Le Guin se situent dans un univers très européen et j’ai voulu garder cette ambiance pour coller au roman. De nombreux lieux ainsi que le style de représentation qu’on voit dans le film sont inspirés des peintres comme Pieter Bruegel (http://www.pieter-bruegel.com/), Claude Le Lorrain ou Johann Heinrich Füssli.
Vue sur les designs très européens du film d'animation
Goro nous confirme que comme bon nombre de ses camarades du studio Ghibli, l’écologie est une de ces grandes préoccupations et elle se retrouve bien évidemment ancrée dans le film. Ce n’est pas une figure imposée par le studio qui laisse toute liberté au réalisateur d’insérer ces touches écologiques ou non dans son film. C’était assez difficile pour Goro au tout début car la réalisation était vraiment pour lui une nouvelle expérience, mais il a appris sur le tas, et tout au long des 8 mois et demi de production il a appris à se faire respecter par les gens du studio pour arriver au bout du projet, notamment en réalisant bon nombre de story-board, prouvant aux animateurs qu’il pouvait dessiner lui aussi. En mettant littéralement la main à la pâte, il a montré ses capacités et s’est fait accepté par le milieu.
Q: Que signifient les Vrais Noms de Arren et Terru ? Goro : Si vous voulez connaître la signification des noms Lebannen et Teharu, il faut lire le roman car c’est là-dedans que tout y est décrit.
Q : Pourquoi avoir adopté un style de personnage très proche de celui de votre père ? Goro : C’était trop risqué de faire un style très différent de celui de mon père, surtout pour un premier film. Et de toute façon j’aime ce style, alors voilà pourquoi on y trouve énormément de ressemblance. Mais bon, si je reprends la direction du studio, j’essaierai d’avoir mon propre style, pourquoi pas.
Q : Utilisez vous d’autres personnes en dehors du studio ? Goro : Un film d’animation réalisé au japon demande toujours d’utiliser de la main d’œuvre en dehors de son propre studio. Il faut savoir qu’il y a environ 3000 animateurs au japon mais on n’en dénombre qu’une vingtaine de vraiment talentueux dont à peu près 7 dans les studios Ghibli. Ce sont nos 7 Samouraï comme il me plait de les appeler.
Q : Que signifie le texte en japonais sur l’affiche ? Goro : C’est tout simplement la transcription japonaise de la mythologie de Terremer. « Les hommes et les dragons ne faisaient qu’un. Les dragons ont voulu garder la liberté… »
L'affiche japonaise des Contes de Terremer
Encore merci à Goro Miyazaki d'avoir pris le temps de venir présenter son film au public parisien et on lui souhaite bonne continuation pour la suite.
Pour en savoir plus : » Le site officiel du projet dans les studio Ghibli » La critique du film en avant-première
Publié le vendredi 2 mars 2007 à 11h27
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Terremer
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Didier.Chaussard@Wanadoo.fr, le 19 novembre 2007 22h04