Rencontre avec Jurgen Prochnow
Bifff : l'interview de Jürgen Prochnow par SFU

nous avons eu la chance de rencontrer Jürgen Prochnow lors du festival du Bifff ou ce dernier nous a évoqué sa façon de voir le métier d'acteur, ses rencontres avec des grands réalisateurs (Michael Mann, John Carpenter,...), et ses films les plus marquants.

Voici donc, ci-dessous, l'interview vidéo de ce très grand monsieur!

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Téléchargez une version WMV | voir l'interview textuelle de Jürgen Prochnow

 

Extrait de l'interview de Jürgen Prochnow :

 

Est-ce que vous connaissiez Wolfgang Petersen avant le film ?

Dast BootOui, j'avais travaillé avec lui deux fois auparavant. Et il était, d'une certaine façon, celui qui m’a poussé à devenir acteur de films. Parce que, en fait, j'ai débuté sur les planches du théâtre. Je suis tout d'abord entré dans une école d'art dramatique, et j'ai débuté ma carrière en jouant le répertoire théâtral dans différents théâtres en Allemagne.

Ensuite, j'ai eu la chance de faire un film, mais je n’ai pas aimé du tout l'expérience, parce que je devais attendre tout le temps. Je ne savais pas ce que je faisais là, la caméra, toute cette technique, tous ces trucs... et j'ai détesté ça. Et je me disais que ce n'était pas mon travail, je voulais retourner au théâtre. Retourner au théâtre, pour faire tout ce que j'avais toujours su faire.

Et donc, a cette époque, au début des années 70, il y avait un jeune réalisateur en Allemagne qui devait tourner un film policier et qui cherchait un acteur. je me suis présenté, j'ai eu le rôle, et, plus ou moins, c'est à travers lui que j'ai appris ce qu'était vraiment ce métier, que c'était un métier totalement différent du théâtre...et de voir les différences qu'il y avait entre les deux. J'ai découvert les aspects séduisants de chacun de ces deux métiers. Quand tu tournes un film, tu donnes toute ton énergie vers la caméra, car tu n’as pas de public, tu n'as pas de retour. Au theatre, sur les planches, tu as un public. Il y a une véritable interactivité entre toi et les gens et c'est ça qui te construit. Dans les films, tu te vides complètement, mais tu n’as rien en échange, tu as seulement un retour une fois le film terminé. Par exemple, à la première, si c'est un succès, les gens viennent vers toi et te demandent un autographe, ou alors, ils te disent « bravo, c'est un super film, vous être très convainquant, etc. » Vous recevez aussi des lettres et tout ça... mais tout ça, c'est vraiment après le tournage, quand tu es déjà en train de faire un autre film.

Donc, dans le métier du cinéma, il n’y a pas de "feed-back" instantané, immédiat, c'est une expérience complètement différente de ce qu'est le théâtre. Mais ça, tu l'apprends, il faut le comprendre. Au début, j'ai vraiment détesté ça, cela a pris du temps avant que j'en apprenne les qualités. Petersen est de ceux, justement, qui m’ont montré ça. Quand le film a été diffusé - le premier film qu'on a fait ensemble était destiné à la télévision, à l'époque c'était très difficile de trouver des financements pour faire du cinéma -, il a connu un grand succès. 70% de la population avait vu le film. Le lendemain, on me reconnaissait. Les gens venaient me dire que j'avais fait du bon travail, alors que quand je faisais du théâtre, presque personne ne m'y avait vu, seulement un petit nombre de gens. Mais au cinéma des millions de personnes partout dans le monde te voient et t’ont vu, et c'est génial.

Est-ce que vous connaissiez les romans de Frank Herbert ? (dont l’œuvre est à la base de Dune de David Lynch, ndt)

Oui, j'ai lu les livres bien avant de lire le script. D'ailleurs, quand je retournerai vers Los Angeles, je relirai les livres en allemand pour faire un enregistrement sur CD. C'est vraiment à la mode en ce moment, un grand nombre de gens écoutent des romans sur ce support. Et c'est un gros boulot, car c'est un énorme roman de 900 pages et je vais en lire la moitié, car justement j'avais un rôle dans le film, et ils voudraient que je leur relise la moitié du livre. C'est un très beau roman. C'est sans doute le classique de tous les livres de science-fiction, l’un des meilleurs jamais écrits. Donc, ensuite, j'ai lu le script, et je pense que David Lynch a fait un super boulot d'adaptation. J'ai passé un formidable moment avec lui, sur le tournage. C'est un très grand réalisateur, c'était une joie de bosser avec lui au quotidien, il est génial ! C'est un très grand artiste, et c'était un artiste bien avant qu'il ne commence à réaliser des films. Je me rappelle ausside son premier film Eraserhead - il nous l'avait montré sur le tournage au Mexique - puis il a fait Elephant Man. Après celui-là, c’était donc Dune, le gros morceau quoi ! Il est très créatif, il dessine lui-même les choses, c'est l'un des réalisateurs avec qui j'ai adoré travailler, une personnalité géniale.

Cliquez ici pour voir l'interview textuelle de Jürgen Prochnow complète

 

Interview de Nicolas Lamberti, David Quiquempoix, Richard Bourderionnet / traduction de Romain Basset

 

 

Auteur : Richard B.
Publié le mercredi 19 août 2009 à 18h21
Source : scifi-universe

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Commentaires sur l'article

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    tres interessant,grand homme,
    mais j'aurais aimer qu'il s'attarde
    sur son experience sur judge dredd
    bouledog, le 19 août 2009 20h11
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    Super souvenir, un véritable gentleman en plus d'un acteur talentueux
    Nicolas L., le 19 août 2009 22h22

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