Critique Contact [1997]

Contact
Contact s'inscrit dans la petite vague des films présentant la science comme une grande aventure au sens premier, un combat de tous les instants avec ses obstacles, ses concurrents et ses passionnés purs et durs, bref la science telle qu'elle n'existe pas ou du moins très loin d'ici (Twister, Le Pic de Dante…), mais comme Zemeckis est à la barre le thème piégeux au possible s'en trouve sublimé. Accessoirement le film a sensibilisé un certain potentiel aux programmes de recherche de vie extra-terrestre tels que le SETI, ce qui ne peut être une mauvaise chose. Alors que dire de ce Contact ? Les acteurs sont brillants et suivent à la lettre les archétypes de ce genre de film, la réalisation est digne de Zemeckis, avec quelques morceaux de bravoure, notamment les scènes du "voyage" qui rendent à merveille… mais le scénario lui est un peu moins péchu. Il est sympathique de faire parler les archétypes mais l'opposition science/église est de plein pied dans le caricatural. On se doute qu'en de telles circonstances les amis de Jean Paul feront la grise mine, mais il est hautement improbable qu'il y ait une opposition frisant le tribunal de la sainte inquisition comme celle présentée dans le film, du moins cela peut paraître aberrant depuis un état plus laïque que les Etats Unis. Mais après tout il s'agit de Science-Fiction et on peut bien se permettre une opposition surréaliste dans le scénario (dommage toutefois qu'on s'en serve pour faire passer un message moraliste). Par contre là où on peut beaucoup plus difficilement trouver d'excuse est la logique même de la fin, c'est à dire la cassette d'enregistrement du voyage : sans trop dévoiler du film, il est clair que le sujet de la durée de la cassette est absurde, il ne fait nul doute que les politiciens nord-américains sont aptent à faire la différence entre une durée de bande de quelques secondes tout au plus et plusieurs heures sans avoir à faire un procès comme point culminant de la tension du film et du sentiment d'injustice qu'il dégage. A ce niveau le ressort dramatique du final tombe donc complètement à l'eau, tout comme certains rebondissement paraissant évident avant d'avoir lieu (le décryptage du manuel extra-terrestre…).
Ces quelques points noirs du scénario ne doivent pas faire oublier la qualité de sa restitution, ainsi même si on est loin d'un film à une quelconque portée métaphysique (bien que différents thèmes soient effleurés) nous avons ici à un beau film, distrayant, voir même instructif.