Critique Mimic 3 - Sentinelle #3 [2005]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 16 mai 2006 à 10h20

La cour aux cafards

Au cœur d’une pauvre banlieue, dans un bâtiment de construction vétuste, un jeune asthmatique de 24 ans occupe ses journées de solitude en photographiant son voisinage par la fenêtre de sa chambre. Un soir, persuadé d’avoir été témoin d’un crime, il contacte la police. Mais l’agent dépêché sur place témoigne beaucoup plus d’intérêt aux propos aguicheurs de sa mère qu’à son propre récit…
Mimic 3 construit son histoire sur les mêmes bases que celle du hitchcockien Fenêtre su Cour, avec cet homme aliéné – donc impuissant - à son point d’observation alors qu’il se retrouve titulaire d’une information d’importance qui ne peut être relayé que par un tiers. Et quand le voyeurisme se pose en témoignage, il est difficile de se faire accordé du crédit par son entourage et les autorités. De part son coté illégal bien sur, mais surtout immoral. C’est le problème majeur qui se pose à Marvin, l’un des rescapés de la maladie de Strickler – voir Mimic -, une affection qui détruit en grande partie le système immunitaire respiratoire. La bouteille d’oxygène remplace le fauteuil roulant, mais la thématique est la même.
Le film démarre de bonne manière, avec une réalisation posée et sombre qui imprime au métrage un rythme aussi lent que la respiration du personnage principal. Au moyen d’une photographie glauque et malsaine qui fait ressortir encore plus le coté misérable du quartier, J.T. Petty, le cinéaste, nous présente progressivement l’entourage immédiat de Marvin ; la sœur toxicomane, la mère en manque affectif, le flic pathétique, la belle Rachel – symbole de la maturité sexuelle du héros – et surtout le ‘’type aux poubelles’’, un étrange personnage qui s’est installé au rez-de-chaussée de l’immeuble voisin.
Le film prend alors un ton de drame social, entrecoupé de quelques rares scènes violentes et mal définies, une ambiance feutrée qui va soudainement changer lorsque les ‘’héros’’ décident d’enquêter eux-mêmes sur les disparitions, en cherchant principalement à en savoir plus sur le fameux ‘’type aux poubelles’’. Le rythme va alors s’accélérer progressivement. C’est malheureusement à partir de ce moment que le film va accumuler les incohérences comme on enfile des perles. Et que les détails gênants du début du film vont ressurgir à chaque révélation scénaristique (l’indifférence policière sur la disparition d’un enfant au début du film est très perturbante). Ainsi, par exemple, on apprend de la bouche même de Rachel que son père est le loueur de l’immeuble voisin, hors elle ne se renseigne même pas sur l’identité de cet homme mystérieux - qui est très célèbre si on se fie au magazine que Marvin tient un moment en main - avant de pénétrer dans son appartement par effraction.
Mais plus que ces défaillances de construction, le plus gros problème vient du traitement narratif de cette étrange corporation scientifico-policière qui agit sur les lieux, dans l’ombre des Judas et des immeubles tagués. On ne comprend au final ni leurs motivations ni leurs moyens d’action. Surtout lorsque l’on assiste à la mise en place d’une opération – de capture ?- pitoyablement menée qui aboutit au massacre presque total, par deux Judas en rut et affamés, des membres de cette organisation composée d’incapables chroniques. Resté seul suite à ce monstrueux fiasco qui pourrait faire de la Baie des Cochons un simple revers, le ‘’type aux poubelles’’ accumulera alors les actes et les propos contradictoires jusqu’à sa mort, au cours de séquences violentes et en réel décalage par rapport au climax originel du film (avec un remake d’Aliens lors du plan final de la scène entre le ‘’type’’ et un Judas en furie).
Du coté de l’interprétation, on a la surprise de voir la réputée Amanda Plummer dans un rôle secondaire ; celui de la mère de Marvin. Par contre, on est moins étonné par la présence de Lance Henriksen, habitué aux séries B, qui essaye d’apporter du crédit à son personnage mal construit – l’homme mystérieux qui est en fait un scientifique - en le transformant en un exterminateur obtus, cruel et jusqu’au-boutiste. Cela marche moyennement, d’autant plus que l’on ne comprend plus grand-chose à partir du moment où il intervient manu militari.
Les effets spéciaux sont assez discrets, non pas par leur rareté, mais par la relative obscurité dans laquelle ils sont filmés. Mais ce que l’on peut en voir est pas mal fait, et très gore, ce qui est très bien. Les créatures restent fidèles à celle des deux précédant volets, ressemblent à de gigantesques moustiques chitineux lorsqu’ils se dévoilent devant leur proie.

La conclusion de à propos du Téléfilm : Mimic 3 - Sentinelle #3 [2005]

Auteur Nicolas L.
60

Au final, Mimic 3 est un spectacle intéressant. Et je dirais bien meilleur que le deuxième opus. C’est bien réalisé, correctement mis en scène, avec des effets spéciaux sobres mais plutôt réussis. Bien sur, on peut trouver le rythme de la première partie, basée sur l’exposition, trop lent et au résultat inintéressant, mais j’ai de mon coté assez apprécié cette narration psychodramatique. Plus, de toute manière, que cette deuxième partie brouillonne et bourrée d’incohérences.

On a aimé

  • Atmosphère glauque bien rendue
  • Réalisation intéressante et bonne photographie
  • Effets spéciaux corrects

On a moins bien aimé

  • Fin brouillonne
  • Beaucoup d’incohérences

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