Critique Le Parfum : Histoire d'un meurtrier [2006]

Je vais faire court : non, je n’ai pas lu le livre! C’est donc avec un avis neutre que je suis rentré dans la salle obscure, avec juste en tête le titre : le parfum histoire d’un meurtrier. Le sujet de base est intéressant : Jean-Baptiste Grenouille a eu une vie assez dure, mais a acquis le pouvoir de ressentir les odeurs et il est passé maître dans la faculté de les concevoir. Le jour où ce dernier se rend compte qu’il ne possède pas d’odeur, il décide de s’en fabriquer une avec la peau des femmes. Base assez intéressante d’un film qui pouvait être à la fois sombre et intrigant. Mais à condition d’avoir un réalisateur inspiré.
Tom Tykwer, réalisateur allemand, avait impressionné en 1999 avec ‘Cours Lola, cours’ en s’attaquant au best-seller de Patrick Süskind et en acceptant de réaliser le film, il ne prenait pas trop le risque de se planter côté succès. D’autant qu’il s’entoure d’un casting solide. Pourtant, le film ne lui est pas revenu facilement. Patrick Süskind ne voulait au départ que le grand Stanley Kubrick pour voir adapter son roman. Ensuite, Tim Burton et Ridley Scott y ont été attachés, j’aurais adoré voir ce film d’ailleurs sous une mise en scène de Kubrick ou Burton, certainement que le résulta aurait été beaucoup moins ridicule. Car Tom Tykwer -faiseur efficace – n’a cependant pas la classe des 3 autres réalisateurs mentionnés et son film est tout simplement une caricature. Pas qu’il soit particulièrement longuet, mais simplement pathétique. Il est fait de manière non subtile et appuyée. À titre d’exemple, le Jean-Baptiste Grenouille sentant l’odeur de sa proie à une distance de plusieurs kilomètres, alors que cette dernière est à cheval. À pied ce denier arrive même à la rattraper en une journée. Et cette scène n’est qu’un exemple !
J’ai entendu dire que le réalisateur avait été assez fidèle au livre, soit, mais la question n’est pas d’être fidèle ou pas, nous sommes sur un autre support, ce qui peut passer très bien avec des mots, peut vite devenir ridicule selon comment cela est mis en image. À jouer avec des travellings, des gros plans et autres effets de caméra, à vouloir impressionner, le réalisateur en oublie de se demander le message qu’il doit faire passer et surtout la froideur de son personnage. Trop tape à l’œil, trop appuyé pour que le spectateur n’ait pas à réfléchir, Tom Tykwer n’arrive jamais à donner un ton à son film (hormis les crises de rires non volontaires).
Si pour moi le film dégage une odeur amère, cependant je dois reconnaître que la bande originale de Tom Tykwer (oui le même qui à réalisé), aidé de Johny Klimeck et Reinhold Heil, est à l’inverse de sa caméra magnifique et c’est bien le seul élément que je sauverais avec aussi le personnage de Dustin Hoffman.
Bien entendu le livre ayant marché, le film est condamné à marcher, il fera même illusion peut-être un temps, mais derrière cette pellicule ce cache soit une parodie non volontaire, soit une arnaque pour tirée des sous d’un roman qui se devait d’être adapté pas par n’importe qui.