Critique Monster in the Closet [1989]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 10 avril 2007 à 00h19

Vérifiez bien vos placards à balai

La ville de San Francisco est en émoi. Un monstre, d’origine inconnu, s’attaque sans raison aux habitants, les traînant dans des placards pour les y dévorer. Un jeune reporter, un vieux savant, un prêtre, une jolie professeur et son fils surdoué essayent alors, au milieu de la panique générale, de trouver un moyen de mettre la créature hors d’état de nuire…


Avec son scénario totalement calqué sur les monster movies des années 50, Monster of the Closet, film pratiquement passé inaperçu lors de sa sortie, est aujourd’hui considéré comme une œuvre culte, dotée d’une sacrée réputation (on le qualifie souvent de perle d’humour décalé, bourrée de farces potaches et d’un second degré digressif). En fait, le « bouche à oreille » faisant son office (souvent porté par des gens ne l’ayant même jamais vu), le film est devenu au cours des années qui suivirent un véritable mythe. Tant et si bien qu’il fait désormais parti du catalogue de la Troma alors que la société de Lloyd Kaufman n’a aucunement participé à la production. Mais qu’en est-il exactement de sa valeur intrinsèque ? Qu’est-ce qui a contribué à la notoriété de ce film, mis à part sa rareté (il fut très longtemps introuvable sur les rayons des vidéo-clubs) ?
Jetons un œil au récit. Ce film raconte l’histoire absurde d’un monstre surgissant des placards pour agresser les habitants des maisons américaines (pas de vue de meurtres, juste des fringues jaillissant d’un placard, balancés probablement par un accessoiriste rigolard, pendant qu’un autre imite les grognements du Diable de Tasmanie). Ainsi, le scénario - si j’ose dire - reprend donc la fameuse légende des croquemitaines. Ces créatures qui, la nuit venue, sortent des placards ou de dessous les lits pour y entraîner les enfants endormis. Oui, sauf que cette fois-ci, le monstre s’aventure nettement plus loin que la chambre à coucher, et qu’il opère même de jour, à la vue de tous. Une histoire complètement stupide, n’est-ce pas ? Et bien évidemment, à scénario stupide, traitement stupide. Car il était bien sur hors de question de procéder à une mise en scène sérieuse (quoique…).

Bob Dahlin choisit donc la voix de la parodie. De la grosse farce potache. Du n’importe quoi cinématographique. Et pourtant il faut admettre que les gags font souvent mouche (la séquence de la douche avec les multiples apparitions du mari derrière le rideau est l’une des parodies de Psycho qui compte parmi les plus réussies qu’il m’ait été donné de voir) pour peu que l’audience soit réceptive à ce type d’humour bien relou (ce qui est mon cas). A noter également que les clins d’œils et les références cinéphiliques sont nombreux et plutôt bien amenés ; donc, un aspect référentiel qui ne manque pas de plaire aux amateurs de ce type de séries B.
On assiste aussi à la mise en place d’une petite équipe de personnages plutôt marrants. En fait, l’histoire se concentre sur les pérégrinations d’un petit groupe de personnes bien déjantées. Parmi eux, les plus drôles sont ; un journaliste timide, véritable sosie de Clark Kent (qui hypnotise les filles lorsqu’il enlève ses lunettes), un enfant surdoué inventeur de machines improbables, un savant excentrique qui pense pouvoir communiquer avec le monstre grâce à un xylophone (clin d’œil malicieux à Rencontre du Troisième Type), et un général complètement hystérique, prédicateur de fin de monde. Tous leurs actes, bien entendu, ne sont que prétextes à blagues et bévues…

Autre particularité du film : le monstre se dévoile au public assez rapidement ! Il sort même dans la rue et affronte, comme à la grande époque des Godzilla et autres Tarantula, les forces de l’armée américaine… Qui là encore, seront impuissantes. Moche, et même ridicule, le monstre colle parfaitement à l’esprit halluciné du métrage (très fifties), tout en restant assez impressionnant. Bien sur, on devine que sous le latex se cache un homme, mais j’ai trouvé le look assez sympa et la bestiole imposante. Il faut dire que sous la peau du monstre se cache Kevin Peter Hall, autrement dit le Predator).
Autre élément positif, la montée en puissance de la dose de délire. En général, dans ce genre de films, on assiste à un essoufflement de l’humour en cours de métrage. Dans le cas de Monster of the Closet, on assiste au phénomène inverse. Plus le film avance, plus le spectacle part en vrille. Grâce à cette montée en charge comique et absurde, le spectateur a droit à une dernière demi-heure complètement folle, avec une population américaine qui détruit tous ses placards, par tous les moyens mis à disposition (explosifs, haches, feu…) et un monstre qui laisse apparaître ses penchants homosexuels (après tout, l’action de passe à San Francisco).

Oh, bien entendu, il ne faut pas chercher midi à quatorze heures. Avec un scénario aussi crétin, il était difficile d’exposer une dissertation de philosophie. Car il faut bien dire que c’est quand même très con, ultra prévisible, avec des dialogues d’une indécente niaiserie. Bien entendu, tout cela est voulu, mais il n’empêche que si l’on peut éprouver de la sympathie pour se métrage, il faut bien admettre que tout cela vole très, très bas. Au raz des pâquerettes, même… Et il est certain que cela ne va pas plaire à tous les publics.

La conclusion de à propos du Film : Monster in the Closet [1989]

Auteur Nicolas L.
65

Monster of the Closet est une sympathique série B, destinée essentiellement aux accrocs du genre et aux amateurs d’humour potache. Film sans prétention, avec un scénario inspiré des monster movies des années 50, il n’a rien d’original mis à part la fait qu’il est traité sur le ton de la parodie. Ce qui, bien entendu, le rend beaucoup plus sympathique et attise l’indulgence du spectateur. Par contre, il y a de grandes chances qu’il rebute tous ceux qui ne voient en ce type de films que du crétinisme pour gamins attardés. Car pris au pied de la lettre, Monster of the Closer est sacrément débile…

On a aimé

  • Scénario complètement déjanté
  • Bourré de situations délirantes
  • Le monstre, très marrant et assez réussi
  • Galerie de personnages très colorés

On a moins bien aimé

  • Ça vole très bas
  • Essentiellement pour les fans du genre

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