Critique Nimitz, retour vers l'enfer [1980]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mercredi 11 juillet 2007 à 15h04

Tora ! Tora ! Tora ! ou Tora ! Tora ! Tora pas !?

Alors qu’il se trouve en haute mer dans le cadre d ‘un exercice de routine, le porte-avions Nimitz se retrouve pris dans une tempête électromagnétique. Suite à cette perturbation, le navire et son équipage se retrouvent privés de toute contact avec leur quartier général. En place et lieu, ils captent d’étranges émissions radiophoniques désuètes diffusées sur des fréquences qui ne sont plus utilisées depuis des lustres...

Sorti en 1980, Nimitz, Retour vers l’Enfer, est l’un des plus célèbres films sur les voyages dans le temps. Cela tombe bien, car ce faux film de guerre est en fait l’une des meilleures œuvres de vulgarisation traitant de ce sujet si cher à H.G. Wells. Il aborde en effet de façon très légère et ludique les théories sur les paradoxes temporels et autres effets papillons.

Dans ce film, le cinéaste Don Taylor - qui est loin d’être un expert en la matière mais, en contrepartie, un réalisateur consciencieux - s’amuse à plonger ses protagonistes dans une situation défiant leur logique militaire et leur raisonnement pragmatique. Pour cela, il ne s’épargne rien dans le registre du déclencheur forcé, à commencer par un officier de bord expert en histoire militaire et qui, comme par hasard, rédige un mémoire sur Pearl Harbor, la date précise de l’arrivée du porte-avions après son saut temporel ou cette rencontre inopportune avec le sénateur Samuel Chapman, qui se verra traité comme l’élément perturbateur et déclencheur de multiples questionnement d’éthique et de logique. Mais qu’importe, car l’intérêt ne vient pas de la crédibilité des situations mais plutôt de leur utilité dans cet exercice de réflexion gentiment proposé au spectateur.

Ainsi, plus que dans l’excellent Philadelphia Experiment ou le sympathique Guerriers de l'apocalypse, le film se penche sur la conception philosophique de ce pouvoir permettant de changer le cours de l’Histoire, et de la trajectoire du temps. Un pouvoir quasi divin, et pourquoi pas blasphématoire, surtout lorsqu’il est détenu par des membres d’une machine de guerre à la puissance démesurée par rapport aux moyens qui peuvent lui être opposé. Des questions apparaissent alors, évidentes, sur la légitimité de cette intervention ayant pour cible le cours des évènements, et d’autres sont évités pudiquement, comme les justifications « spirituelles » ou « théologiques » d’un tel phénomène soit disant météorologique qui pourrait tout aussi bien être jugé comme les conséquences d’une quelconque manœuvre émanant d’une « entité » non identifiée.

C’est normal, car Nimitz… est avant tout un spectacle de divertissement, intelligent certes, mais qui ne recherche pas le débat d’idées universitaire. Et c’est d’ailleurs cette simplicité de traitement qui a fait son succès lors de sa sortie. L’humour est omniprésent, la suspense entretenu volontiers (le minutage entre le retour des avions sur le pont du Nimitz et la réapparition de la faille temporelle), et le coté aventureux mis en avant par ces quelques interventions aériennes amusantes ou par la séquence du pilote japonais preneur d‘otages. On pourrait même complètement faire fi de son aspect pédagogique et se contenter d’apprécier simplement le film d’aventure – même si cela serait dommage.

​Dans les rôles principaux, on peut voir le célébrissime Kirk Douglas en pacha un peu septique (on le serait à moins) puis totalement dévoué à son devoir de militaire plongé en période de guerre. A coté de lui, on remarque surtout Martin Sheen, qui interprète un fonctionnaire du ministère de la Défense en inspection et qui amène un regard civil, moins carré, sur la situation. D’autres rôles, moins décisifs, contribuent à donner à la passerelle du Nimitz un coté moins rigide, plus humain.

Finalement, aujourd’hui, Nimitz, Retour vers l’Enfer, malgré son titre ronflant conserve un charme désuet et inoffensif. Les films d’aujourd’hui, même grand public, vont nettement plus loin dans le raisonnement sur les effets des voyages dans le temps et depuis Retour vers le Futur, le paradoxe temporel est même devenu un pitch de films pour ados, loin du domaine hard science dans lequel il a longtemps été cloisonné. On peut donc le concevoir dorénavant comme un spectacle récréatif, bien réalisé et interprété par des grandes pointures d’Hollywood.

La conclusion de à propos du Film : Nimitz, retour vers l'enfer [1980]

Auteur Nicolas L.
70

Malgré son age, Nimitz, Retour vers l'Enfer, reste un film d’aventure très divertissant, proposant de plus un gentil petit exercice de réflexion sur les paradoxes temporels et la légitimité de l’intervention de l’homme sur le cours des évènements passés. Cela ne va pas chercher trop loin et cela reste fortement pudique, mais on ne peut nier que le débat entretenu, entrecoupé des séquences d’action bien menées, est agréable à suivre.

On a aimé

  • Réalisation académique mais efficace
  • Interprétation de haut vol
  • Atmosphère agréable et aventureuse
  • Un débat gentiment mené

On a moins bien aimé

  • Traitement du sujet assez superficiel
  • Attention, ce n’est pas un film de guerre !
  • Effets spéciaux très datés.

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