Critique Poltergeist III [1988]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mercredi 23 janvier 2008 à 16h05

La tour infernale...

Fortement éprouvée, la famille Freeling a décidé de prendre des vacances (et comme on les comprends !), non pas en un voyage en pays lointain, mais plus simplement, en refilant Carol Anne à des proches parents (les Gardner). Ainsi, en théorie pour une durée de deux mois, l’enfant medium le plus célèbre des Etats-Unis va empoisonner le quotidien d’un tonton et d’une tata de Chicago.
Une fois sur les lieux, elle passe le plus clair de son temps dans une école pour enfants surdoués ou dans la chambre d’un immense building ultra-moderne conçu par son oncle.
Cependant, il est bien connu que les poltergeists ont de la suite dans les idées…(ah non ? ce n’est pas connu ? Ah, bon, autant pour moi.)


Troisième volet des aventures fantastiques et horrifiques de la petite Carol Anne, le film de Gary Sherman se démarque complètement de par son décor des deux précédents. Finis les petits quartiers pavillonnaires, « out » les américains moyens ; bienvenue dans la haute société citadine! Dans ce film, le cinéaste joue sur la démesure, en donnant une énorme importance à l’environnement direct des personnages, c'est-à-dire le building. Un immense complexe de métal et de verre qui se voit devenir une sorte de « château hanté » relifté en résidence de luxe. Par conséquent, en tant que ghost story, l’on a droit aux méthodes classiques de narration, a savoir des inquiétants couloirs désertées, des bruits étranges, des ombres passagères, des reflets dans les miroirs, auxquelles s’ajoutent désormais des ascenseurs en dysfonctionnement (effet claustro assuré !) et les lumières électriques défaillantes.
Voilà pour le décor. Pour le scénario, on prend les mêmes et on recommence... ou presque, car de la famille originelle, il est vrai que seule la petite Carol Anne a été conservée par le script de Brian Taggert. Le concept n’en est pas pour autant différent, la famille de substitution possédant exactement la même structure que les Freeling et Gary Sherman va à peine effleurer l’aspect relationnel particulier qui s'établit entre la jeune « adoptée » et les membres légitimes de la famille. Et c’est bien dommage….
Donc, plutôt que d’explorer une piste qui, à mon avis, aurait présenté un certains intérêt, le réalisateur préfère nous distraire et flirter avec l’air du temps en y introduisant une histoire d’ados. Durant ces moments, l’on a l’impression de voir un volet de la série des Freddy (mais sans croque-mitaine) dans lequel des jeunes gens sont pris à parti par un festival de fantasmagories. Evidemment, le scénario est arrangé pour tous les différents éléments se rejoignent à l’occasion d’un climax apocalyptique. Quand à l’élément septique, il n’est plus incarné par l’un des parents de Carol Anne, mais par un apport extérieur, un pédopsychiatre un peu niais qui sera d’ailleurs la seule victime du film.
Au niveau du traitement, Gary Sherman, probablement un peu trop enthousiaste, joue le jeu de la surenchère. Et c’est là finalement que le bas blesse le plus. En effet, le cinéaste n’hésite pas une seconde à nous présenter les concours de circonstances les plus osés et les incohérences les plus indigestes pour parvenir à ses fins, à savoir nous offrir un défoulement d’effets spéciaux visuels guère effrayants. Pour citer l’un des faits comptant parmi les plus stupides ; une enfant terrorisée (Carol Anne) qui encourage sa baby-sitter (sa cousine) à l’abandonner seule, de nuit, dans l’appartement pour se rendre à une party.
Les manifestations surnaturelles sont aussi complètement absurdes. Le pire se produit à partir de l’intervention de Tangina, qui repointe son nez, toujours aussi agaçante dans sa manière de débiter des tirades respirant le mysticisme de bazar, et qui amène son lot de séquences complètement illogiques et inexplicables. Et derrière, toujours le psy, qui tel le curé crétin de Erik le Viking, continue de nier la véracité de ce qui se déroule devant ses yeux, prétextant une quelconque hypnose. Bref, on nage en plein n’importe quoi !
Du coté de l’interprétation, le rôle principal échoit à Tom Skerritt. Il ne s’en sort pas trop mal dans le la peau de cet investisseur immobilier doté de toutes les vertus chrétiennes. Un véritable saint, ce type, une mère Térésa de Chicago qui aime tout le monde, même le plus anonyme de ses employés. Hors, malgré ce profil manichéen, son personnage reste quand même plus intéressant que celui de Nancy Allen, qui se doit d’interpréter son épouse. Transparente pendant la quasi-totalité du film, elle ne se montre un peu que vers la fin, à l’occasion d’une déclaration de rédemption guère mémorable. Le révérend Kane, quand à lui, est peu exposé. L’acteur Julian Beck étant décédé en 1985, la production a préféré laisser son remplaçant plus en retrait. Enfin, pour finir, signalons que Poltergeist III marque les débuts cinématographiques d’une remarquable comédienne ; Lara Flynn Boyle, qui interprète la fille aînée de la famille Gardner, et la derniere apparition de la jeune Heather O’Rourke, décédée durant le tournage.

La conclusion de à propos du Film : Poltergeist III [1988]

Auteur Nicolas L.
35

Plus original que le deuxième volet, il n’en pas pour autant meilleur. En effet, la bonne idée – amener cette mythologie dans un cadre inhabituel, à savoir un immeuble de haut standing, symbole du matérialisme – est rapidement mise à plat par un traitement aussi pétaradant et crétin qu’une attraction de foire. Au final, on y croit pas cinq minutes, on n’a pas peur une seconde, et l’on n’est même pas impressionné par des effets spéciaux et des effets horrifiques amenés de manière illogique ou balourde. Bref, il était temps qu’ils arrêtent les dégâts.

On a aimé

  • Un concept de base intéressant
  • Des comédiens de qualité

On a moins bien aimé

  • Scénario superficiel rempli d'incohérences et d'illogisme
  • Aspect "attraction de foire" envahissant
  • Des ados crétins

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