Critique Sars Wars [2007]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 11 février 2008 à 15h09

Emincé de Zombies à la sauce Thai

L’humanité est ravagée par le SARS, un terrible virus qui transforme les malades, après une mort rapide, en fauves assoiffées de sang. Jusqu’alors, la Thailande était épargnée par le fléau, mais un résident étranger contaminé va changer la donne. Le virus va en effet commencer son œuvre dévastatrice dans un building du centre ville, transformant rapidement la plupart des résidents en zombies.


Rien que par son titre, Sars War, qui annonce la couleur, on sait déjà que le film de Taweewat Wantha vise à être une série B bien déjantée. Cette intuition est confortée lorsque l’on prend connaissances des différents éléments composant le script : un building hermétiquement clos, une bande de Pieds Nickelés thaïlandais, une jeune otage en détresse, un cobra géant, un bébé zombie monté sur ressort, plein de morts-vivants, de ravissantes jeunes femmes, un héros un peu maladroit, un maître en arts martiaux blasé, un serum qui marche pas vraiment, des militaires bourrins, le tout noyé dans un humour potache qui se montre principalement lors des séquences d’action.
A la lecture de tout cela, l’on pourrait penser le mixage bien indigeste. Hors, à la condition que l’on parvienne rapidement à adhérer à l’humour naïf et au jeu théâtral propres au cinéma asiatique, l’on se rend rapidement compte que tout l’ensemble s’emboîte parfaitement. Le mérite en revient essentiellement à Taweewat Wantha, qui a parfaitement su appréhender le coté absurde du scénario pour y greffer une réalisation « cartoonnesque » du plus bel effet. Ainsi, on remarquera qu’à aucun moment le rythme ne retombe. Le film est construit sous la forme d’un défilé de scénettes, toutes aussi délirantes les unes que les autres et dotées d’une fraîcheur qui a tendance aujourd’hui à faire défaut dans le cinéma de genre occidental.

Le cinéma Thailandais se révèle désormais comme le plus américain des cinémas asiatiques, et il le prouve encore une fois avec ce Sars Wars. Comme George Lucas avait récupéré la mythologie du samourai pour construire ses chevaliers Jedi, Wantha utilise le procédé inverse puisque c’est son héros, un expert en l’art du sabre, qui se retrouve équipé d’une épée laser ! D’ailleurs, pour que vous preniez bien conscience du manque de sérieux de l’entreprise, sachez que ce sabre fonctionne à piles, entraînant le fait que notre héros va passer une partie du métrage à rechercher des piles de rechange dans un bâtiment rempli de zombies.
Le lecture se voulant résolument moderne, ces zombies sont agressifs certes, mais aussi très rapides, extrêmement costauds et surtout intelligents. Et leur férocité n’est pas en reste ! Ils se situent donc autant du coté des Démons de Lamberto Bava que des zombies lobotomisés de Romero. Les maquillages sont d’ailleurs très réussis, bien dégueulasses, et ces zombies n’ont rien à envier aux meilleures productions occidentales. Seuls les très nombreux effets gore, entièrement réalisés en CGI, sont un peu limites, mais cela n’est pas réellement préjudiciables car leur aspect sommaire colle parfaitement au style BD adopté par le réalisateur. A noter aussi que, comme Tarentino dans Kill Bill, le réalisateur a introduit dans le métrage de nombreuses séquences en anim, elles aussi particulièrement drôle et réussies techniquement.

Du coté de l’interprétation, là encore, pas grand-chose à redire. Tous les comédiens sont très à l’aise dans leur rôle, qui mélange à la fois des aspects sordides et comiques. Et même si la peur ne se présente jamais dans l’esprit des spectateurs (le film est trop humoristique pour cela), on ne peut nier que l’interprétation dégage une certaines amplitude – mention spéciale à Suthep Po-ngam, qui incarne le désopilant maître Thep. Les personnages, malgré leur manque de profondeur psychologique, en deviennent même attachants. A noter aussi la qualité du très sexy casting féminin, qui tire plus que son épingle du jeu, malgré une certaine inexpérience dans le métier.
S’il fallait trouver un défaut dans ce film, c’est son manque d’ambition qu’il faudrait mettre en évidence. En effet, s’il ne manque pas nous faire sourire, voire de nous faire rire, l’humour permanent – auquel s’ajoute des effets CGI très moyens -, empêche complètement la mise en place d’une quelconque tension, même dans les périodes de climax. Le film ressemble plus en fait à un jeu vidéo fun, survitaminé et bien trash qu’à un film d’horreur. Mais attention, cette orientation est tout à fait volontaire. En visionnant ce film, si vous désiriez voir un film efficace dans le domaine horrifique, c’est vous qui aurez fait une erreur dans votre choix.

La conclusion de à propos du Film : Sars Wars [2007]

Auteur Nicolas L.
65

Sars Wars ne renouvelle certainement pas le genre zombie movie, mais là n’était pas le but de Taweewat Wantha. Non, avec ce film, le cinéaste thaïlandais a voulu offrir au public une comédie gore bien délirante et surtout très dynamique, en quelque sorte un véritable jeu vidéo sur pellicule. Alors, bien sur, on peut reprocher au film la présence de personnages sans profondeur psychologique, un humour lourdingue, un manque d’ambition dans la réalisation et quelques effets spéciaux en CGI défaillants, mais personnellement, je dois avouer que j’ai passé un bon moment à admirer les exploits de cette équipe d’anti-héros paumée au milieu de zombies affamés.

On a aimé

  • Du cinéma de pur divertissement
  • Un humour potache qui fait souvent mouche
  • Une très sympathique fraîcheur dans le traitement
  • Des bons comédiens
  • Très gore

On a moins bien aimé

  • Un scénario assez linéaire
  • Des FX parfois un peu limites
  • Absence de tension et de suspense

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