Critique Alien évolution [2008]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 25 février 2008 à 14h57
Torus, la ménagère galactique
Chers amis, imaginez… Imaginez une gigantesque colonne minérale, un colossal monolithe haut de plusieurs centaines de mètres, à la forme de toupie, apparaissant comme ça, pof, enveloppée par une tempête de sable, en pleine région désertique, au Bouthan. Wouaou ! Devant un tel phénomène, vous vous doutez bien que les autochtones, au pays des gongs et des mandalas, y voient la manifestation d’un pouvoir divin, d’autant plus que l’étrange artefact semble doter d’un pouvoir de guérison, voir de résurrection.
Il est aussi inutile de préciser que les ricains, attirés par cette mystérieuse manifestation, sont les premiers sur le coup, et ils obtiennent même l’autorisation du gouvernement local de transporter sur place une équipe scientifique accompagnée d’une petite force armée, au grand mécontentement des voisins Chinois qui, apparemment très mous du genou, mettent un temps fou à y envoyer un corps expéditionnaire (le scénario précise pourtant plusieurs fois que le site ne se trouve qu’à une centaine de kilomètres de la frontière chinoise). Quand aux Européens, aux Indiens, aux Japonais, aux Pakistanais, aux Australiens - bref, toutes les autres nations majeures -, malgré l’importance de la découverte, ils ont l’air de s’en tamponner jovialement le coquillard….
Donc, premiers dans la place, les ricains commencent à examiner le monolithe. La maigrichonne équipe scientifique composée d’un spécialiste du décodage et d’un agent gouvernemental (apparemment, géologues, chimistes, biologistes, tous devaient être en congé annuel), qui a vu et apprécié un certains Stargate, découvre le code de cryptage astronomique permettant l’ouverture de ce qui trouve être un gigantesque monsieur Propre de granit astral. Une fois à l’intérieur, les deux scientifiques, escortés d’une petite équipe de marines aux couleurs « Aliens du pauvre », découvrent en effet que l’artefact est en fait un « terraformateur » planétaire. Je m’explique : régulièrement, cet engin de conception inconnue apparaît sur une planète évoluée, juge du niveau de sa faune et de sa flore, et entame parfois, en fonction d’un jugement fortement arbitraire basé sur des critères non révélés, une remise à zéro planétaire, un tabula rasa biologique, une épuration animale. Bref, il nettoie tout du sol au plafond et sème les germes d’une nouvelle vie…
On nage donc en plein dans une sorte de 2001, avec tous les pseudos débats théologiques qui en découlent (pas trop nombreux heureusement), mâtiné d’aspects plus ludiques, comme le film catastrophe au suspens insoutenable (mon Dieu, l’Humanité va-t-elle disparaître ?) et bien d’autres. En vrac, citons aussi le thriller de SF quand les soldats crétins pénètrent dans le ventre de l’artefact (et pas de l’architecte), le pathos à deux balles (en théorie, le héros est condamné à court terme, porteur d’une maladie incurable) et enfin le thriller politique, les Chinois des années 2000 remplaçant ici les Soviets des années d’après guerre. Evidemment, ils sont aussi stupides, impérialistes et fourbes que leurs alter égo moscovites… normal, ils sont communistes, après tout.
Nonobstant ce fouillis narratif bourré d’incohérences, on est surpris de s’amuser à suivre la trame du récit. Peut-être grâce un sympathique festival d’effets spéciaux numériques assez rigolos, mais plus probablement par simple curiosité. En effet, on en arrive à se demander comment ce duo guère impressionnant va parvenir à convaincre le Torus (c’est le p’tit nom de l’artefact) de ne pas balayer de la surface de la Terre toute trace de vie pour la remplacer par des touristes Centauriens ou y faire passer un autoroute astral… Les Chinois commencent par lui balancer sur la tronche des missiles Air-Sol - qui ne font que chatouiller sa susceptibilité, matérialisée par l’intervention de créatures issues de l’univers d’Abyss – et les Américains lui carrent même une bombe atomique dans le fion. En vain….
Et vous savez quoi ? L’humanité va finalement être sauvée par un bon vieux french kiss des chaumières, un bon roulage de patin bien baveux qui, non satisfait de réussir à convaincre le Torus du considérable potentiel de la bonté humaine ( ?), va même aller jusqu’à engrosser K.C. (clin d’œil à Dujardin ?), l’agent gouvernemental, pourtant présumée stérile. J’en suis resté sur le cul, un bon moment, avant de céder à une envie irrésistible de fou rire. Donc, chers amis, retenez bien cette leçon : si par hasard, en compagnie de votre compagne ou de votre compagnon, il vous vient l’idée d’aller faire des cochonneries dans un Torus, n’oubliez pas de glisser un préservatif sur votre langue, sous peine de vous retrouvez bien embêté avec un polichinelle dans le tiroir !
La conclusion de Nicolas L. à propos du Téléfilm : Alien évolution [2008]
Resté inédit en français pendant 8 ans, Epoch, alias Alien Evolution, sort enfin sur les écrans francophones, et cela grâce à la bonté de Sci Fi Channel. Film un peu plus luxueux que les habituels production de Phillip J. Roth, l’œuvre de Matt Codd n’abandonne pas pour autant les tares de ses petits frères : scénario bourré d’incohérences, effets numériques dans l’ensemble assez médiocres, dialogues minables, philosophie de bistrot... Mais Epoch est cependant assez regardable, car divertissant par son crétinisme, avec un final involontairement désopilant qui ajoute un point de plus au capital sympathie de ce petit téléfilm sans prétention.
On a aimé
- Scénario bourré d’incohérences
- Effets spéciaux numériques souvent médiocres
- Dialogues crétins
- Philosophie de bistrot
On a moins bien aimé
- Acteurs sympathiques
- Involontairement drôle
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