Critique Pavane [1971]
Avis critique rédigé par Manu B. le mardi 17 juin 2008 à 16h23
Pavane... Il arrive en courant derrière moi
"Par une chaude soirée de l'an 1588, dans le palais royal de Londres, une femme se mourrait; dans sa poitrine, dans son abdomen, les balles d'un assassin. Son visage était ridé, ses dents noircies, et la mort ne lui prêtait nulle dignité. Elizabeth 1re, la grande Elizabeth, reine d'Angleterre, n'était plus..."
En 1588, l'invincible Armada a eu raison de l'Angleterre. Par la force des choses, on n'entendra pas parler ni de l'Anglicanisme ni du Protestantisme. Rome exerce donc son pouvoir sur tout le vieux continent et les nouvelles conquêtes en Amérique et en Australie. Pour conserver son pouvoir, toute forme de progrès technologique est réprimée ce qui, en ce XXe siècle, conduit à une civilisation encore basée sur la vapeur et comptant très peu sur l'électricité. Les bases de la communication se reposent sur les Sémaphores, espacées ici et là, dirigée par la compagnie indépendante des Signaleurs. En Angleterre, la société est encore féodale, où les barons, comtes et autres nobles dirigent d'une main de fer le peuple essentiellement paysan et artisan. Mais on chuchote que la révolution est proche...
Keith Roberts est un auteur britannique qui a écrit une bonne douzaine de romans et un bon nombre de nouvelles (dont la série Anita dans le magazine science fantasy). Pavane est incontestablement son chef-d'oeuvre, une uchronie parmi les plus brillantes de la SF.
Pavane est à la base un fix-up de plusieurs nouvelles dont le point commun est ce monde où l'invincible Armada espagnole a atteint son but: défaire Francis Drake, prendre d'assaut la Grande-Bretagne et tuer la reine Elizabeth I. Plus d'Anglicanisme, plus de Protestantisme, plus d'opposition au Pape. Il en résulte alors une incroyable stabilité politique car les guerres de religion, les guerres mondiales n'ont pas lieu. Mais cette stabilité est aussi devenue synonyme de stagnation, où le féodalisme irradiant de Rome, est monnaie courante. C'est à double tranchant.
La technologie, le progrès, étant considérés comme des menaces à cette stabilité sont étouffés par le pouvoir par précaution. Le résultat est effarant: au XXe, les seuls véhicules sont à vapeur ou à charbon, les communications ne se font qu'au travers de Sémaphores, des archaïques moyens où l'information est bien entendu transmise par des codes complexes. C'est tout un art.
C'est au travers de six tableaux mettant en scène un cheminot, un apprenti Signaleur, une jeune paysanne, un moine, une roturière et une noble que Keith Roberts nous propose de découvrir le Dorset de cet univers alternatif. C'est extrêmement riche en détails sur cette région magnifique d'Angleterre, extrêmement bien fourni en détails historiques sur la période Elisabéthaine.
Il faut quand même aimer cette période et avoir quelques notions sur notre histoire pour en apprécier les subtilités car c'est parfois lent et longuet, les descriptions étant nombreuses pour étayer de la meilleure des manières un tel récit historique. Ceci n'altère en rien la puissance de certaines scènes car certains passages sont vraiment passionnants et évocateurs, certaines images particulièrement marquantes.
La conclusion de Manu B. à propos du Roman : Pavane [1971]
Pavane est une formidable uchronie. Non seulement Keith Roberts écrit magnifiquement, mais ces tableaux successifs décrivent un passionnant monde néo-Elasibéthain avec moult détails.
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