Critique Rockabilly Zombie Superstar #1 [2009]

Ankama montre encore une fois que la rentrée sera chargée en bonne BD en commençant par lancer Rockabilly Zombie Superstar, premier épisode d’une série prometteuse.

Mêlant musique, road trip et zombies, la nouvelle BD du label 619 sent bon la nouveauté même si le thème peut faire penser à la série (reprise par nos concurrents, c’est pour dire !) Les zombies qui ont mangés le Monde, sortie pour la première fois en 2004 et qui a fait son chemin puisque désormais, il y a 4 tomes, excellents d’ailleurs. Bref, donc Rockabilly Zombie Superstar est une BD trash, pleine de rebondissements et de n’importe quoi, qui résume bien le label. L’on suit Billy Rockerson, un sosie du cultissime Elvis qui se fait malencontreusement mordre par un zombie. Ce dernier sortant d’une représentation à ce moment-là devient un mort vivant. Désormais dans un monde « nouveau », il va tenter de se venger de son ex et surtout, survivre aux yeux des humains, sans se préoccuper des conséquences et de ses éventuels ennemis…

Nikopek, l’auteur et dessinateur de cette bande dessinée nous offre une œuvre de qualité dans la même ambiance qu’une autre excellente BD sortie chez Ankama, sous un autre label, mais avec l’univers zombifiant, il s’agit de Ma vie de Zombie. Là encore, dans Rockabilly, on a le droit à un dessin d’une rare intensité, porté par une ambiance vraiment unique. Car le scénario s’intéresse de très prêt à ce personnage hors norme, Billy, qui est complètement atypique, mais humain avant tout, malgré le fait qu’il devienne zombie au début de l’aventure, l’histoire nous fait donc vivre ses émotions, ses moments de galères, sa vie quoi, et finalement ça marche vraiment bien.

L’auteur surf également sur le coté américain de la BD avec des couleurs chatoyantes, mais à la fois peu rassurantes baignant dans cette atmosphère très américaine avec une façon de raconter inimitable. Gros plans sur les personnages, ou les détails comme les cigarettes, ou encore les pattes d’eph’ d’Elvis. À l’aise dans son sujet (Nikopek serait-il un des leurs ?), l’auteur nous offre donc une BD excellente qui se lit d’une traite. Mais n’oublions pas les moments sympathiques où le sang coule à flot. Gore à souhait, on est figé devant une liberté de ton aussi grande, un véritable régal. L’humour aussi est présent, lorsque Billy veut manger son ex-femme -cette truie- pour lui faire regretter ses moments passés, on en savoure d’avance jusqu’au moment où il touche à son but dans un passage culte à prendre au second degré bien sûr (ou pas ?)…

Au-delà de la scène d’anthologie qui va découdre de ces « retrouvailles », la BD n’est pas parfaite, bien qu’on puisse le croire. Non ! Le final est terriblement décevant, car il arrive beaucoup trop vite et d’une manière absurde. On se dit, la boule au ventre, que l’on ne connaitra la suite de ce cliffhanger rageant, que l’an prochain. La faute à un récit passionnant ? Surement. Il y a bien évidemment des erreurs de jeunesse, mais après tout, la qualité de l’histoire et du dessin vaut le détour.