Critique Give me the brain ! [2002]
Avis critique rédigé par Benoît F. le lundi 7 février 2011 à 14h28
CERVELLE A LA CARTE
Quand on entre chez Friedey’s, aucun client n’est certain de déguster des choses véritablement mortes. Le personnel lui-même erre entre le « American Way of Life » et le « Highway to Hell ». Pourtant, cette petite entreprise familiale est réellement sympathique car elle contribue à rehausser le taux d’emploi des séniors. Quelle belle initiative ! Et voir Tonton Manfred, décédé depuis 20 ans, vous servir un cheeseburger sauce barbecue avec des trucs dedans à de quoi réjouir la clientèle.
LE « CHEAP » C’EST CHIC !
Bienvenue chez Cheapass Games, les rois du jeu à coût de production réduit. Le nom de l’éditeur résume à lui seul le concept développé par cette micro-entreprise américaine. En effet, ces petits gars de Seattle vont à l’essentiel en ce qui concerne la production d’un jeu et propose le minimum syndical ; charge à vous de trouver des pions et des dés standards non fournis de base. Grâce à cela, les prix sont tirés vers le bas et les jeux proposés sont à l’état brut. Finie la leçon portant sur le rôle de l’économie locale au sein d’une conjoncture mondialiste. Bref, Give me the brain ! connut une première édition aux allures de prototype mais devant le succès du jeu, Cheapass Games décida de proposer une « special edition » s’inscrivant dans la norme ludique actuelle.
La première édition très "cheap"
L’ensemble du matériel est donc de qualité et magistralement illustré par Brian Snoddy. L’aspect graphique est croustillant, totalement loufoque et en parfaite adéquation avec l’univers développé par le jeu.
La "special edition"
Les 112 cartes livrées se divisent en deux types : les cartes d’enchère et les cartes Job. Tout comme les illustrations, les textes sont savoureux, pour peu que vous pratiquiez un minimum la langue de Shakespeare. La règle fournie est claire mais manque un peu de schémas explicatifs. De plus, le site BoardGameGeek met à disposition une traduction française des règles (cliquez ici). Enfin, vous aurez besoin d’un dé à six faces afin de symboliser le cerveau ; Cheapass Games demeure fidèle à ses principes : pas de matériel superflu et trouvable n’importe où.
LA REPARTITION DES TACHES
Le but du jeu est de ne plus avoir de cartes en main sachant que celles-ci représentent des tâches diverses et variées que vous devrez accomplir durant votre journée de travail.
En début de partie, chaque joueur reçoit 7 cartes. Le cerveau, symbolisé par le dé, est placé au centre de l’aire de jeu.
Un premier tour d’enchères a lieu afin d’attribuer le cerveau. Celui-ci se déroule en un tour au cours duquel les participants ont deux possibilités : jouer une carte Enchère (de 1 à 30) ou passer. Le joueur qui aura posé la carte de plus grande valeur remporte le cerveau. Ce déroulement est le même pour toutes les enchères du jeu.
Les cartes Enchère
Le détenteur du cerveau entame son tour en jouant au moins une carte Job (rose ou jaune). A un moment donné, si un joueur ne peut effectuer cette action, il est obligé de piocher une carte (ou de refaire sa main + 1 carte). Les cartes Job jaunes ne nécessitent pas de détenir le cerveau pour être posées, contrairement aux cartes Job roses. Les effets de ces cartes sont appliqués dès leur pose. A chaque fois que vous utiliserez le cerveau, vous devrez lancer le dé afin de savoir si vous le conservez. Dans le cas contraire, un nouveau tour d’enchère aura lieu.
Les cartes Job
ETRE LE CERVEAU DE LA BANDE
Give me the brain ! est un petit jeu de cartes fort sympathique et générateur d’ambiance, le thème décalé et désopilant y étant pour beaucoup. A la manière du Zombie de George A. Romero mais de manière humoristique, on pourrait penser que l’auteur porte une critique sur le monde de la restauration rapide au travers de la voie ludique. Mais ce serait s’avancer bien au-delà de ce qui nous intéresse.
En effet, le jeu de James Ernest se veut « fun » et ne s’emploie qu’à une seule chose : vous faire passer un moment agréable dans une ambiance un peu déjantée. Les règles sont vite assimilées malgré une langue anglaise qui pourra poser des problèmes au cours de la partie : les textes des cartes sont particulièrement nombreux et demanderont un peu de maîtrise linguistique afin de ne pas trop ralentir le rythme du jeu. Non pas que cela soit un obstacle, tout au moins un handicap qui pourra nuire à la manière d’appréhender le jeu.
Autre souci : le nombre de participants. En effet, au-delà de quatre joueurs, les parties auront tendance à devenir extrêmement longues. Le facteur aléatoire lié au jet de dé ne pose pas véritablement de problème à trois et quatre joueurs, distillant même une petite part de « fun ». Par contre, de cinq à huit joueurs, les parties pourront s’éterniser au grand dam des participants désireux d’en finir avec un jeu prétendu court.
La conclusion de Benoît F. à propos du Jeu de cartes : Give me the brain ! [2002]
Give me the brain ! est un jeu agréable jouissant d’un thème savoureux et d’une présentation en harmonie avec l’ensemble. L’univers est le même que celui de Lord of the Fries dans lequel vous deviez concocter des menus grâce à un personnel composé de zombies dévoués. On retrouve donc la patte de l’auteur, et de l’illustrateur, dans Give me the brain ! Cependant, il est fort dommage d’avoir présenté le jeu dans un format 3-8 joueurs pour une durée de 15 minutes. Même à quatre participants, il vous sera difficile de ne pas dépasser cette limite de temps.
On a aimé
- Des mécanismes fidèles au thème
- Les illustrations
- L'humour
On a moins bien aimé
- La longueur des parties au delà de 4 joueurs
- La langue anglaise réservant le jeu à un public averti
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