Critique La Lune vous salue bien #3 [2007]
Avis critique rédigé par Manu B. le vendredi 20 mai 2011 à 14h36
La lune vous salue bien
"Toutes les conditions semblaient réunies pour une soirée parfaite. Le père de Chad avait accepté de lui prêter sa voiture, une Buick modèle 1954, et Lana avait elle-même proposé la balade autour du lac, après la séance de drive-in. Chad ne gardait qu'un souvenir confus des deux films, des productions de l'Oncle évidemment, mais que pouvait-on projeter d'autre qui vaille le coup?..."
Fin des années 50, après la chute du troisième Reich, le monde peine à se relever du mauvais tour que les Sélénistes libertaires lui ont réservé, en soustrayant à la Terre sa Lune et en éteignant le soleil à moitié. Les Années Sombres ont alors commencé, une période de retour à la barbarie puis aux efforts consentis au progrès. Ainsi les USA sont sortis grands vainqueurs grâce à leurs travaux d'innovation malgré, disons-le, des méthodes de pacification un peu limites.
Boris est un agent secret français. Il est missionné en Afrique pour traquer la piste d'un ancien bourreau, l'ex-nazi Rommel qui s'est caché dans un coin isolé aux confins du Nil. Tel Mr Kurtz, l'ancien Maréchal allemand est devenu un symbole qui n'a rien à voir avec son passé de boucher. Et ceux qui ont songé à l'éliminer n'ont pas survécu. Boris va devoir sortir des trésors d'ingéniosité pour l'atteindre...
Dernier volet de la réédition de La Trilogie de la lune aux éd. Mnémos, La Lune vous salue bien poursuit le travail de Johan Heliot et sa réécriture de l'histoire du XXe siècle.
Après la dictature d'Hitler, va-t-on voir celle de Staline ou de Mao ? Non, on passe de l'autre côté de l'atlantique pour voir ce qui se passe dans l'Amérique du Maccarthysme.
On peut au préalable se demander pourquoi donner une suite aux deux précédents épisodes dans la mesure où, rappelons-le, la fin de La lune n'est pas pour nous nous laissait sur une espèce de point final, à savoir, la disparition de la lune et de tous ses Sélénites.
Cela se justifie dès la première partie où, une fois n'est pas coutume, un brillant hommage est rendu à l'œuvre de Joseph Conrad, dans la moiteur de la jungle africaine, et notamment durant l'incarcération délirante de Boris aux limites de la réalité.. C'est certainement le meilleur passage du roman, d'autant que les enjeux de la mission de Boris (Vian, évidemment) ne sont pas encore connus.
C'est après que tout se gâte, sur la forme, d'abord. Notre agent français, par un procédé Ishkiss est rendu bilingue, au point de le rendre anglais aux yeux d'américains. Mais les mots anglais, par un étrange processus, sonnent comme du yaourt, agrémentés d'argot (autre hommage à d'illustres auteurs). S'il s'est fait plaisir à l'écrire, le procédé ne sonne pas toujours juste et que ça ne tombe pas toujours au bon moment. Ouaille, Johan, Ouaille ?
Sur le fond, on frise la parodie de films des années 60. L'auteur ne va pas au bout du délire qu'il initie pourtant dès que l'agent français atterri aux Staitses: il est convié à la réunion d'une cellule de Rouges, essentiellement composée de la gauche intellectuelle science-fictionnesque américaine. Ces rebelles, ces anarchistes se font un devoir de contrecarrer les plans de Bob, aka Robert Heinlein, arrivé dans les hautes sphères du gouvernement et en train de développer un programme d'endoctrinement.
Le sentiment qu'il s'en dégage est qu'il va trop ou pas assez loin mais que le lecteur reste au bord du chemin.
La conclusion de Manu B. à propos du Roman : La Lune vous salue bien #3 [2007]
La Lune vous salue bien est une petite déception sur la forme, manquant de pertinence sur le fond, malgré un début prometteur. La fin étant ouverte, on espère que Johan Heliot saura dans un hypothétique prochain roman remettre son cycle dans les rails du premier volet (La Lune seule le sait).
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