Critique Sand Sharks
Avis critique rédigé par Nicolas L. le mercredi 21 mars 2012 à 17h54
Les dents de la plage
Jimmy Green, de retour dans la région balnéaire où il a passé sa jeunesse, n’y est pas le bienvenu. Ce bouffon prétentieux y a laissé trop de mauvais souvenirs. Seul le maire, au début un peu échaudé par le personnage mais finalement séduit par ses mirobolantes promesses, lui accorde une relative confiance. Le but de ce magouilleur volubile est d’organiser sur la plage une méga beach party, une fiesta colossale, apte à faire pâlir de jalousie les organisateurs des journées de Daytona ou des beach party de Cancoon. Et rien ne pourra l’empêcher de réaliser son projet. Pas même l’arrivée d’une bande de requins préhistoriques aussi à l’aise dans les eaux que... sous le sable!
Ces derniers temps, les esprits surchauffés des scénaristes de Syfy et des studios d’American World Pictures (dirigés par Mark L. Lester et Dana Dubovsky) nous ont offerts pas mal de trucs dingues. Entre les requins grands comme des porte-avions, les serpents géants, les extra-terrestres de glace, les mammouths aliens, les dinocrocodiles, j’en passe et des meilleurs, l’amateur de nanars peut donc s’estimer particulièrement gâté et a même du mal à suivre le rythme des sorties. Toutefois, malgré un emploi du temps probablement surchargé par cette abondance de perles, je lui conseille de jeter un œil à ce Sand Sharks (réalisé par Mark Atkins, un specialiste de ce type de productions) qui va loin, mais alors très loin, dans le domaine du nawak.
Le scénario, écrit par Cameron Larson (Jurassic Predator), reprend grosso modo celui des Dents de la Mer, allant jusqu’à récupérer certaines de ses séquences clés et de ses personnages pour en faire des composantes parodiques. On retrouve donc le personnage du shérif, du vieux loup de mer, du professeur en biologie marine, du maire vénal et, pour ce qui est de l’environnement, une station balnéaire ne pouvant voir sa saison estivale mise en danger par des éléments extérieurs. Cependant, comme cela ne leur suffisait pas de transformer le prof interprété par Richard Dreyfuss en une bimbo en short et le chef Brody en un marshmallow en uniforme, craignant de manquer d’originalité en utilisant un grand blanc traditionnel, cette petite bande de plaisantins que sont les responsables de l’AWP ont misé sur un squale préhistorique ayant une faculté extraordinaire: celle de pouvoir se mouvoir dans les sols meubles, tels les Graboïds de la série de films Tremors.
Et c’est la mâchoire tombante de stupéfaction (une réaction souvent accompagnée d’un incontrôlable fou-rire) que le spectateur découvre cet incroyable animal. Tout d’abord partiellement, via un aileron traçant un sillon dans le sable, puis rapidement, par un plan furtif où un horrible tas de pixels doté d’une mâchoire démesurée jaillit du sol comme le ferait de l’eau un dauphin du Marineland, et enfin totalement, nous laissant découvrir la véritable apparence de ces monstruosités (dans les deux sens du terme) numériques. S’en suit alors une succession d’agressions sanglantes, toutes absolument foireuses car modélisées et texturées à la truelle. Un aspect cheap amplifié par l’environnement, composé par une succession de plans shootés sur diverses plages (sans aucun raccord, bien entendu) et une «mega party beach» se traduisant par trois tentes, un main stage de dix mètres carré et une poignée de figurants en shorts et bikinis en guise de gigantesque foule.
Bon évidemment, toute l’équipe étant parfaite consciente de l’ineptie de l’œuvre, la démarche choisie est celle de la comédie potache. Gags débiles, répliques stupides, grimaces et effets comico-gore sont donc au programme de ce métrage qui se revendique comme une grosse blague fun et ensoleillée. Le problème est que c’est tellement nul que la plupart du temps, c’est plus ennuyeux qu’autre chose, notamment lors des longues séquences de dialogues entre les principaux protagonistes, qui n’intéressent personne. Seuls quelques passages provoquent le rire escompté, principalement quand ils mettent en scène un Corin Nemec complètement déchainé. De plus, force est de signaler également que pour un film «potache» ayant pour thème une sanglante beach party, Sand Sharks est particulièrement sage et peu sexy, avec des cadrages assez pudiques et des bimbos n’ôtant au aucun moment les pièces de leurs bikinis.
S’inspirant du personnage interprété par Jerry O'Connell dans Piranha 3D (en moins lubrique), Corin Nemec en fait des tonnes dans le rôle d’un ambitieux promoteur de spectacles complètement hystérique. Il est d’ailleurs l’élément central de la séquence la plus réjouissante (et la plus gore!) du film, quand il essaie de rafistoler sa copine coupée en deux - au niveau de la taille - en se débattant avec ses intestins. L’autre scène vraiment drôle est quand une jeune femme couvre sa fuite dans une caravane en poussant son copain dans la gueule de l’un des monstres. Alors, certes, il est parfois totalement ridicule mais sa bonne humeur et son attitude de personnage de cartoon empêchent le film de sombrer totalement. A coté de cela, l’amateur de nanar pourra s’amuser également de la nullité des explosions numériques; de cette poignée de figurants tournant en rond sur la plage pour simuler une panique; d’une séquence d’autopsie parodiant (involontairement) les Experts et d’une ville immense coupée d’alimentation en courant parce qu’un requin a bouffé un câble de 10cm² de section sur la plage.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film (Direct to Vidéo) : Sand Sharks
Absolument nul, Sand Sharks ne vaut le coup d’œil que pour son idée de base, bien délirante, et la présence d’un Corin Nemec en une grotesque et surréaliste situation de sur-jeu. Les amateurs de nanars pourront éventuellement s’amuser de quelques gags potaches réussis, bien trop rares pour faire de cette bouse autre chose qu’une curiosité foireuse.
On a aimé
- Le pitch
- Corin Nemec, en total free style
On a moins bien aimé
- Tout le reste
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