Critique Le lion du Caire [2013]
Avis critique rédigé par Amaury L. le mardi 26 mars 2013 à 15h29
Un lion dangereux...
« Le crissement et le sifflement de l'acier furent noyés par la bourrasque qui déferla soudain des cimes enneigées et vint rugir dans les passes et les vallées encaissées des hautes montagnes afghanes. Le ciel de plomb, avec ses rares aperçus moqueurs de ciel azuré et de lumière dorée, ne laissait présager aucun répit dans le long hiver du toit du monde. Et c'était bien de moquerie qu'il s'agissait là, car les rayons de soleil n'atténuaient en rien le froid aussi mordant que le tranchant d'une lame, un froid qui transperçait cuir, laine et étoffe épaisse, gelant la chair et durcissant les barbes. »
Le lion du Caire se déroule dans une Égypte moins connue, celle du temps des croisades. Le cadre principal utilisé par l'auteur Scott Oden est celui de la ville du Caire, comme le rappelle le titre de ce roman. Entre ces murailles défraîchies, un jeune calife Rachid al-Hasan, « endormi » en ingérant à son insu des potions à base d'opium par un vizir ambitieux et sans scrupules, se retrouve sans grandes défenses face à des menaces individuelles, le trépas le guette à chaque instant, et collégiales, son califat encourt aussi des dangers existentielles. Le roi Amaury de Jérusalem envoie une armée afin d'éradiquer cette potentielle source d'ennui envers son royaume durement conquis en Terre sainte.
Dans ce désordre religieux et territorial, un homme dévoué à un culte sombre, Assad remplit avec une énergie obséquieuse les missions données par son maître-seigneur d'Alamut, assassiner les personnes allant à l'encontre des idéaux de ses mentors. Muni d'une épée maudite, un salawar quémandeur de sang et d'âmes qui n'hésite pas à contrôler son possesseur, Assad s'est forgé une réputation impitoyable d'assassin, on le surnomme l’émir du couteau.
Envoyé pour forger une alliance avec le calife Rachid al-Hasan, Assad entreprend un long chemin parsemé de meurtres, de sang et de haine. Malgré l'ombre rafraîchissante des somptueux palais, Le lion du Caire est un roman basé sur une écriture directe parfaitement adaptée à cette fresque orientale extrêmement captivante, bouillonnante de vitalité et d'action. L'auteur Scott Oden, avec quelques mots arabes disséminés intelligemment dans son récit, emmène facilement le lecteur vers ses contrées lointaines, exotiques, fantasmées où les complots les plus vils se nouent et se dénouent comme une pelote de fil indocile sous des doigts gourds. Chaque page parcourue demeure un enchantement qui incite à explorer la prochaine avec une impatience haletante tant le suspense se préserve, se déforme, se transforme au fil des drames et des péripéties révélés.
On ressent la fascination de l'auteur pour ces lieux parfumés de mystères, entre réalité historique (tous les personnages "nobles" ont existé) et fiction romancée (Assad). On apprécie ce roman comme un excellent blockbuster hollywoodien avec tous les ingrédients qui l'agrémentent action, sang, sexe (même si le trame implique de nombreux eunuques), lieux lointains et jolies filles indépendantes. Impossible de ressentir une pointe d'ennui de la première à la dernière page, les chapitres courts et intenses regorgent de rebondissements fréquemment accompagnés d'hémoglobine et de viscères malmenés sans tomber dans un dégoulinement horrifique inopportun, cela demeure savamment dosé. Avec un final épique, il ne reste aucune raison de ne pas se plonger dans ce Lion du Caire impitoyable pour ses ennemis comme pour ses lecteurs.
La conclusion de Amaury L. à propos du Roman : Le lion du Caire [2013]
Le lion du Caire développe une écriture « punchy » et dynamique qui colle de manière idoine à ce roman inspiré des blockbusters américains et des contes des 1001 nuits. On est accroché dès la première ligne et on ne referme le livre qu'en cas d'urgence physiologique. Ce récit endiablé regorge de courtisanes intrépides, d'esclaves aliénés, d'eunuques endoctrinés, d'assassins impitoyables et de fanatiques. Cela donne une envergure étonnante à ce récit oriental où la miséricorde s'agenouille devant la haine et les vengeances sanglantes. Un lion à dompter !
On a aimé
- Aucun temps mort.
- Récit coloré et captivant
- Une Égypte envoutante.
- Écriture très orientée action.
- Pas de débordement "gore".
On a moins bien aimé
- Un ou deux chapitres moins tonitruants et encore.
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