Critique Spring

Avis critique rédigé par Richard B. le mercredi 28 janvier 2015 à 06h07

Amour, monstre, et autres complications...

Spring

Spring, de Justin Benson et Aaron Moorhead, était très attendu de notre côté. Comme il est évident qu'il n'est en rien le sujet d’une forte promotion à la blockbuster, on pourrait se demander pourquoi il suscitait autant d’impatience chez nous - surtout que nous n'avions même pas vu la bande-annonce. Et bien, tout simplement parce que nous gardions en mémoire le film Résolution, des mêmes réalisateurs, et que, par conséquent, nous étions fortement curieux de découvrir la nouvelle création de ce duo.

Dans les grosses lignes, Spring raconte l'histoire d'un jeune homme qui vient de perdre sa mère et qui se retrouve sans attache (excepté un ami fidèle, mais qui est un peu trop souvent sous l'effet de substances qui le déconnectent de la réalité). En conséquence, étant lui-même tête brûlée et prompt à s'attirer des ennuis, il quitte les États-Unis pour jouer les touristes américains en Italie où il y fait la rencontre d'une « créature » -presque - de rêve...

La belle cache le monstre ?

C'est à la fois un film de monstres et une profonde histoire d'amour que nous ont concoctés Justin Benson et Aaron Moorhead. Évoluant totalement en marge du système, le duo, qui se complète à merveille, doté d'une grande polyvalence, parvient à se démarquer et à apporter du neuf dans des thématiques pourtant ancestrales. En effet, en plus de travailler dans la une continuité avec des thèmes déjà abordés dans Résolution, comme l'amitié, Justin Benson (qui a écrit le scénario) s'aventure ici à nous apporter sa vision positive de l'amour via, tout d'abord, le personnage interprété par Lou Taylor Pucci (qu'on avait pu voir dans le remake d'Evil Dead). Ainsi, on le découvre en tout début de métrage remerciant sa mère mourante pour tout ce qu'elle et son père (déjà décédé) ont pu lui apporter. Par la suite, la notion d'amour va perdurer avec un vieux fermier italien (Francesco Carnelutti) à la sagesse prononcée qui ne peut oublier sa femme et continue à la prier chaque jour. Enfin, via le fameux couple de cette histoire qui va se créer et se développer telle une inversion du mythe de La Belle et la bête - puisqu’ici « le monstre » se trouve être la femme (au demeurant à temps partiel et le plus souvent arborant un physique des plus charmant). Justin Benson arrive à créer ses propres règles via une mythologie crédible et pourtant basée sur aucun antécédent. On y croit et en plus il met tout en œuvre pour que l'aspect surnaturel devienne presque tangible tant il prend soin de démontrer que la nature ne suit pas toujours les conventions. Et même si quelques longueurs peuvent se ressentir, surtout vers la fin ou le récit peut paraître un poil trop bavard en s’attardant sur les explications, l'ensemble forme une telle unité et chaque séquence apparaît si essentielle, qu'il est difficile de se dire que Spring aurait pu être raccourci ou être monté autrement.

Polignano a Mare

La réussite de Spring doit autant à son histoire que son choix de lieu où se déroule l'action. Car oui, la commune de Polignano a Mare de la province de Bari situé en Italie méridionale est juste un endroit idyllique, laissant rêveur de par le dépaysement qu'il offre et qui, de plus, constitue un personnage important du film. Le plus épatant étant que même si Spring fut monté sur des fonds indépendants et un budget largement modeste, il arrive à offrir des plans d'une réelle invention et des effets spéciaux en tout point crédibles. Certes, par moment, quelques surexpositions viennent à gêner, mais l'ensemble apporte assez de personnalité et de magnifiques plans pour qu'on passe outre.

Et si Lou Taylor Pucci se débrouille parfaitement, il faut aussi mentionner que sa partenaire lui apporte beaucoup. Nadia Hilker accumule parfaitement beauté, charme et intelligence. On s'amusera aussi de la présence de Vinny Curran qui était déjà dans Résolution. D'ailleurs il n'est pas le seul à revenir, puisque côté production Melissa Lyon (Directeur artistique), Branwyne (au maquillage), David Clarke Lawson Jr.(à la production) sont aussi de l'aventure.

Bref, vous l'aurez compris, Spring ne déçoit pas. Au contraire il est une sorte de friandise qui se déguste et qui délivre un très bon quota d'ondes positives.

La conclusion de à propos du Film : Spring

Auteur Richard B.
75

rès Résolution, Justin Benson et Aaron Moorhead confirment tout le bien qu'on pense d'eux, même s'il est évident que leur approche non conventionnelle et que leur style indéniablement loin de tout cliché font d'eux des marginaux qui risquent de ne pas attirer les gros financiers d'Hollywood ou un public en quête d'un "Monsters movies" avec des meurtres à la seconde. Tant mieux, car leur indépendance leur sied à merveille et leur univers est fascinant. Tant qu'ils arriveront à financer leur film et à faire preuve d'invention, nous serons heureux de découvrir chacune de leurs œuvres. Alors, oui, c'est peut-être déconseillé aux cyniques allergiques aux histoires d'amour... pour les autres, allez-y !

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