Critique Tusk

Avis critique rédigé par Richard B. le dimanche 29 mars 2015 à 14h43

Kevin Smith montre des dents !

Parfois, il est bon qu'un réalisateur connaisse un bide pour se réinventer. L'échec critique et public (mérité) de Top Cops fut donc, semble-t-il, utile à Kevin Smith au vu des réussites de ses deux longs-métrages suivants, Red State et, aujourd'hui, Tusk (lequel aurait d'ailleurs pu se faire avant Red State et servir de transition parfaite entre le Smith auteur du réjouissant Clerks et celui qui a signé par la suite Red State), film qui balance entre premier degré ravageur et humour déjanté. Pour la petite histoire, rappelons que le réalisateur s'inspire d'une annonce réellement lue lors de l'épisode The Walrus & The Carpenter de la série de podcast SModcast (qu'il a créé avec son ami Scott Mosier, et dont on peut en écouter une partie en fin de générique).

Wallace Bryton, un célèbre podcaster, se rend au canada afin d'interviewer un jeune homme peu ordinaire. À sa grande surprise, c'est à l'enterrement de ce dernier auquel il assiste. Fou de rage d'avoir dépensé de l'argent pour rien, il trouve un nouvel espoir de reportage via l'annonce d'un vieil homme ayant besoin de compagnie et cherchant un colocataire pour lui conter ses multiples aventures, qu'il promet trépidantes. Peu de temps après son arrivée, Wallace sera drogué puis a son réveil, quelque peu unijambiste...

En fait, Tusk débute comme un film d'horreur peu original : un jeune garçon en vogue (grâce à son podcaste à forte audience) va se trouver sous l’emprise d'un homme dont l’air de vieux sage cache une véritable folie psychopathe. Tout est donc présent pour faire de ce film un torture-porn basique fort en clichés prononcés, et ce d'autant plus que le côté malade-mental-qui-veut-transformer-l'anatomie-humaine n'est pas nouvelle (on pense forcément à Human centipede). En fait, c'est dans dans sa seconde partie (avec l'arrivée entre autres du personnage de Guy LaPointe, crédité au générique comme Guy LaPointe lui-même alors qu'il s'agit d'un Johnny Depp méconnaissable) que le film casse sa narration purement horrifique pour se transformer en métrage à l'humour noir ravageur. Un changement de ton certes original, mais qui dédramatise totalement le récit.

Il est fort probable que les inconditionnels des films d'horreur décrochent au milieu du métrage à cause de cette rupture de ton. Mais Smith est intelligent et a bien conscience que l'on peut difficilement ne pas rire de l'histoire d'un homme que l'on cherche à transformer en morse. Sans hésiter, le réalisateur de Clerks nous plonge dans un film qui ne néglige pas ses aspects mordants et cruels, tout en jouant avec cet humour qui le caractérise. On croise ainsi dans le film quelques passages hilarants avec deux jeunes vendeuses de supermarché qui ne manquent pas de rappeler les pendants féminins de Dante Hicks et Randal Graves (au passage, interprétés par la fille de Smith et la fille de Depp).

Ce n'est pas la première fois que Justin Long travaille avec Kevin Smith (il avait déjà fait un petit passage dans Zack et Miri font un porno, et s'étaient donnés la réplique dans Die Hard 4 : Retour en enfer) ou participe à un film horrifique (comme Jeepers Creepers  et Jusqu'en enfer). L'acteur connaît et maîtrise donc plutôt bien le genre. Mais c'est surtout la prestation de Michael Parks que nous retiendrons tant l'acteur (que nous avons vu dans quelques films de Quentin Tarantino) semble s'amuser. Pour le reste, Genesis Rodriguez (qui joue la petite amie de Wallace) ne manque pas de charme et on s'amuse aussi de la présence de Haley Joel Osment qui a bien grandi depuis le Sixième Sens (même si nous l'avions revu il y a peu dans I'll follow you down).

Sinon, malgré son caractère de film en marge des gros studios d'Hollywood, Tusk ne démérite pas en terme d'image et la photographie de James Laxton, sans être exceptionnelle, sait se montrer très professionnelle. Nous avons donc une mise en image propre servie par des plans qui caractérisent parfaitement la mise en scène et le style de Kevin Smith (ses fans reconnaîtront sa façon de diriger et de placer ses plans).

La conclusion de à propos du Film : Tusk

Auteur Richard B.
65

Tusk est un film en tout point parfait pour les festivals et soirées entre potes. S'il n'est pas à proprement parler révolutionnaire et ne réinvente pas le genre, il n'en demeure pas moins doté d'une forte personnalité, d'une énergie communicative et d'un humour noir qui, pour le coup, ne conviendra pas à tous. De notre côté, nous avons été charmés.

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