Critique La Vallée des Marchands #1 [2019]

Après vous avoir provoqué l’avènement de Cthulhu, Bragelonne games s’attaque au capitalisme avec un deck building rapide et original : la Vallée des Marchands. Ce jeu de Sami Laakso est accessible à partir de 12 ans, se joue de 2 à 4 commerçants et en environ 30 minutes. Il a reçu le prix ‘seal of excellence’ par Dice tower, ce qui nous a intrigué chez SFU.

Le pitch

Nous sommes à une époque de grandes découvertes. De nouveaux objets tous plus fabuleux les uns que les autres (Vous aussi, vous voyez le marchand du début d’Aladdin là ?) circulent entre les mains des marchands de renom. Et l’endroit où tout se négocie s’appelle Dale, the place to be quand on est un marchand extraordinaire !

Il existe une guilde dans la Vallée, créée par les plus estimables commerçants. C’est un véritable tour de force d’en être membre et seuls ceux qui ont remporté la compétition annuelle y sont invités. Cet événement réunit ainsi à Dale les marchands désireux d’intégrer la guilde.

Le matos

Le plateau du marché déjà plein de clients impatients de dépenser leurs deniers, un dé ocelot en bois à 6 faces (0, 1, 1, 2, 2, 3) et 110 cartes au design tellement mignon qu’on croirait ce jeu coopératif. Les cartes sont réparties entre 6 peuplades de 15 cartes chacune et 20 cartes de camelotes (oups, de produits de luxe fabuleusement innovants). Les illustrations sont plutôt jolies et très colorées. Les cartes sont toilées et le plateau plutôt costaud.

Alors comment je rentre dans la guilde des meilleurs vendeurs moi ? (Question de Jean-Claude Convenant)

Etudiant de nouvelles techniques de vente, les joueurs vont aussi devoir échanger des biens et gérer leur stock de produits. Pour cela, ils vont créer un magnifique étal devant eux en posant des piles de cartes. Seront en jeu un nombre de peuplades équivalent au nombre de marchands plus une.

Chaque joueur débute avec un deck de départ (cartes des peuplades de valeur 1 et camelote).  Des cartes sont disponibles sur le marché. Il existe des cartes de trois types : technique (on les joue pour leurs effets de jeu), passive (on montre la carte et l’effet a lieu), rebuts (camelote dont vous souhaiterez vous débarrassez).

A son tour, une seule action est possible (classique en deck building) :

-acheter une carte (sur le plateau marché)

-jouer une carte technique

-construire une pile sur votre étal (c’est un peu le but ultime)

- défausser des cartes (c’est l’inventaire, à bas la camelote)

Puis on complète sa main à 5 cartes et le marché est réapprovisionné. Simple, basique.

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Il va falloir ainsi développer de nouvelles techniques de vente pour approvisionner son étal de façon variée et en se débarrassant des objets sans valeur. Chaque peuplade a sa méthode de marchandage, plus ou moins honorable. Les Aras écarlates brusques facilitent la gestion de la main. Les pandas géants négociants tirent des avantages du marché et sont à favoriser si vous êtes débutants. Les ratons nordiques chapardeurs se moquent comme leur nom l’indique de la propriété, ils créent un jeu plus tendu. Les écureuils volants amasseurs construisent leur étal plus vite, idéal pour les collectionneurs. Les ocelots chanceux créent du chaos quand ils sont mis en jeu. Les caméléons ténébreux adaptables copient les autres et ne sont pas faciles à jouer pour une première partie.

Le but du jeu est de développer son étal : pour cela, chaque pile doit avoir une valeur immédiatement supérieure à la précédente posée. Ainsi la valeur de la première pile doit être de 1, puis la seconde de 2… Lorsqu’un joueur termine sa huitième pile, il remporte son entrée dans la guilde des marchands extraordinaires ! Contrairement à d’autres deck-buildings, ce jeu a donc un côté course. Le timing est important !

Les cartes allant de 1 à 5 et ayant des effets variés, le jeu n’est pas si simple : il faut choisir si on utilise les cartes pour leur effet ou pour leur valeur. Il se veut compétitif et plus ou moins interactif selon les peuplades en jeu. Plutôt classique dans ses mécaniques, il met l’accent sur l’épuration du deck. Le thème n’est pas plaqué et fonctionne bien grâce aux illustrations très mignonnes. La Vallée des Marchands est un excellent deck-building pour découvrir ce type de jeu grâce à son bon rapport qualité prix, plus facile et moins agressif que Star Realms.

Un mode par équipe permet de jouer à deux contre deux et cela marche plutôt bien : ce format change les sensations de jeu.

Les 6 peuplades du jeu offrent une réelle rejouabilité mais si cela ne vous suffit pas, rassurez-vous, la Vallée des Marchands 2, le retour, devrait sortir prochainement intégrant 6 nouvelles peuplades dont les Crocodiles nains intimidants, les Putois marbrés agités ou encore les Harfangs des neiges observateurs. Les deux boites pourront bien sûr se combiner pour notre plus grand plaisir.