Critique Killzone 3 [2011]
Avis critique rédigé par Bastien L. le vendredi 7 juin 2019 à 09h00
Derrière les lignes ennemies
Alors que Killzone 2 semblait être allé au bout de la logique d'un FPS à grand spectacle mettant en scène une guerre aussi sombre que violente, Killzone 3 se devait de renouveler une licence tout en affirmant la volonté de faire de cette série de FPS une vitrine technologique de la PS3.
Là où Sony (éditeur) et Guerrila Games (studio de développement hollandais créateur de la série) avaient réussis leur pari par rapport à Killzone 2, c'est qu'il était bien l'un des (si ce n'est Le) plus beaux jeux consoles à sa sortie début 2009. Une petite claque qui avait plongé avec bonheur les joueurs dans cette guerre du futur aux accents pourtant très contemporains. Une nouvelle fois, Killzone 3 prévu pour le début d'année 2011 est censé mettre tout le monde d'accord et prouver qu'il est encore possible d'innover et d'améliorer des graphismes sur une PS3 « vieille » de cinq ans. Pour cela, Sony et Guerilla vont non seulement plancher sur l'amélioration graphique et technique de rigueur mais aussi sur de nouvelles capacités de la consoles à savoir le PSMove et la compatibilité à la 3D stéréoscopique. Même si pour le commun des joueurs, dont votre serviteur, l'expérience du titre se fera à la manette sur un simple TV HD. Les joueurs étaient plus désireux d'un renouvellement, d'un dépaysement plus prononcé d'une campagne solo et d'un multi toujours plus complet histoire de rattraper un retard par rapport à un certain Call of Duty. Killzone 3 se devait ainsi de renouveler la réussite critique et publique du second épisode sans trop le répéter...
L'histoire se situe juste après les événements de Killzone 2. Les soldats Tomas « Sev » Sevchenko et Rico Rodriguez, soldats de l'ISA de la planète Vektan, étaient chargés par le capitaine Narville d'appréhender le leader des Helghasts, l'Empereur Visari, dans son palais. Ce qui ressemble à une victoire s'est vite transformé en débacle étant donné que Rico a décidé d'éliminer Visari et que les troupes au sol de l'ISA sont rapidement submergées devant se cacher sur la planète hostile Helghan. La fin de Visari entraîne deux conséquences : la volonté encore plus farouche des Helghasts de se défaire de l'ISA sur ses terres et autour de sa planète tout en préparant une riposte des plus meurtrières contre la Terre et toutes ses colonies dans l'espace. La seconde conséquences est une lutte de pouvoir violente entre l'amiral Orlock et le président des usines d'armement de la planète, Stahl. Ce dernier, voyant son heure venir accélère le pas afin de rendre utilisables des armes encore plus dévastatrices. Mais cette lutte de pouvoir va peut-être profiter aux troupes de l'ISA encore cachées sur Helghan et qui comptent bien en profiter pour enfin terminer cette guerre...
Comme à son habitude, le scénario d'un Killzone est surtout un prétexte pour construire un FPS dans une ambiance guerre totale/science-fiction futuriste. Néanmoins, on sent que l'équipe de Guerilla Games a voulu faire plus d'efforts en complexifiant un peu l'organisation de la planète Helghan et en offrant des cinématiques plus longues donc plus bavardes. Malheureusement l'ensemble reste trop cliché et n'arrive jamais à se départir de son côté série B qui se laisse quand même suivre sans trop de déplaisir. On aime retrouver les super-soldats Sev et Rico toujours aussi têtes brulés et poissards à se retrouver dans des situations pas possibles. Et puis comme les diatribes bien vulgaires de Rico font partie de l'ADN de la série, on apprécie d'autant plus ses engueulades avec Narville. La volonté de nous présenter le fonctionnement politique d'Helghan en présentant ses luttes intestines pour prendre le pouvoir est louable poursuivant ainsi le parallèle entre cette planète et les totalitarismes européens du XXème siècle à commencer par l'Allemagne nazie et l'URSS post-Staline. Néanmoins, si les cinématiques sont plutôt belles grâce à de magnifiques modélisations des visages, les Helghasts perdent ici un peu de leur mystère et de leur force... D'autant plus que les cinématiques présentant les luttes d'influences de Orlock et de Stahl traînent souvent en longueur avec un doublage français toujours aussi forcé...
L'histoire est un prétexte pour surtout nous en mettre plein les yeux, une nouvelle fois. C'est là dessus que Killzone 3 était attendu car on souhaitant être émerveillés comme devant le second opus alors que des pépites comme God of War III, Final Fantasy XIII ou Uncharted 2 avaient su faire mieux. Le jeu ne déçoit pas sur ce point et prouve une nouvelle fois la puissance de Guerilla Games en ce qui concerne les graphismes, la technique et une direction artistique d'une grande cohérence. On espérait aussi un peu plus de diversité et on est aussi servi. Tous les niveaux du jeu sont sublimes et permettent cette-fois ci de proposer beaucoup de différences entre une métropole en ruines, des terres désolées où se déploie une végétation très colorée, des environnements enneigés, une décharge immense et d'autres lieux qu'on vous laisse découvrir. Le jeu est sublime, même aujourd'hui, et prouve qu'il était vraiment au top début 2011. Les environnements apportent toujours quelque chose de nouveau en termes d'ambiances et fourmille souvent de beaucoup de détails. On regrette juste le léger sentiment que tous les niveaux ne bénéficient pas du même niveau de finition... Malgré les nouveautés, Guerilla Games propose une direction artistique toujours aussi solide avec la mise en valeur d'une beauté pourtant toujours aussi inhospitalière. On se plonge avec d'autant plus de plaisirs dans cette guerre virtuelle que le nombre d'alliés et d'ennemis affichés à l'écran a bien augmenté et que les nombreux scripts participent avec bonheur dans cette mise en scène dantesque très efficace.
Le jeu réussit donc une nouvelle fois à nous plonger avec brio dans une guerre totale avec cette-fois assez d'environnements différents et de situations explosives pour que les niveaux soient de grands moments. Guerilla Games a quand même décidé de chambouler légèrement son gameplay histoire là aussi de varier les plaisirs. On sent dès les premières heures de jeu que l'équipe de développement a été influencée par Call of Duty. Le jeu reste un titre purement action mais tente parfois différentes approches comme quelques phases où on doit avancer plus discrètement et d'autres qui s’apparentent à du rail-shooter à bord de véhicules. Cela apporte certes un peu plus de diversité mais ces phases ne sont malheureusement pas les plus réussies. Sinon la manière d'aborder la partie purement FPS reste la même avec ce gameplay plus lourd que les autres grands titres du genre, malgré un léger assouplissement par rapport aux autres épisodes. On a toujours autant l'impression que Sev doit lutter pour effectuer chaque action et qu'il est ballotté par les diverses explosions du champ de bataille. Le jeu reste toujours aussi exigeant pour ceux pensant foncer dans le tas bêtement puisqu'il faut toujours faire preuve de patience tout en sachant attaquer au corps à corps au bon moment. Le jeu offre ainsi des pics de difficultés qui peuvent s'avérer un poil frustrants mais toujours aussi gratifiants après une lutte acharnée. Les esthètes apprécieront le panel d'armes toujours aussi complet avec quelques nouveautés appréciables mais aussi l'apparition d'exécutions au couteau très graphiques. Finalement la réelle nouveauté est la possibilité d'utiliser une sorte de jet-pack par moments, ce qui est pour le coup une réussite.
Il est indéniable que ce troisième épisode de Killzone est une nouvelle fois un tour de montagnes russes pour adultes très amusant du début à la fin. Malhreusement la durée de vie reste une nouvelle fois bien trop courte avec une aventure se terminant en six heures en mode normal. Il y a bien des modes de difficultés plus corsés permettant d'avoir des ennemis encore plus résistants (alors que se sont de bons sacs à PV de base) et plus meurtriers. Reste que le titre propose la campagne entièrement jouable en coopération en local. Pas franchement indispensable mais pas négligeable non plus... Comme tout bon FPS de 2011, le jeu mise aussi beaucoup sur sa partie multijoueur qui s'avère encore une fois aussi complète qu'efficace avec des modes de jeu classique et un système de progression avec des classes qui fait encore une fois penser aux canons que sont Call of Duty et Battlefield. Les maps s'avèrent toujours très intéressantes et techniquement presque aussi belles que le solo. Les combats s'y avèrent plus nerveux car il n'est pas possible de se mettre à couvert offrant des luttes vraiment acharnées. Un multi complet mais loin d'être dans les sommets du genre.
La conclusion de Bastien L. à propos du Jeu Vidéo : Killzone 3 [2011]
Killzone 3 réussit une nouvelle fois son pari technique et graphique tout en sachant enfin offrir de véritables environnements différents. Le gameplay s'avère toujours aussi efficace offrant du grand spectacle même si le scénario reste toujours aussi basique. Killzone reste donc un jeu d'action aussi superbe qu'efficace mais sans grande profondeur. C'est souvent le prix à payer pour avoir le statut de vitrine technologique...
On a aimé
- Superbe à tous points de vue
- On ne se lasse jamais de combattre les Helghasts
- Un gameplay affiné par rapport aux autres opus
On a moins bien aimé
- Un scénario ambitieux ne fonctionnant pas vraiment
- Assez court
- Un cruel manque de profondeur
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