Critique Le Vagabond des Etoiles, première partie #1 [2019]

Avis critique rédigé par Nathalie Z. le vendredi 1 novembre 2019 à 09h00

Fantastique adaptation du roman de Jack London

J’ai eu entre les mains Le Vagabond des Etoiles par hasard, et c’est un très heureux hasard car cette bande dessinée est sublime : c’est la première partie d’un dyptique qui est l’adaptation libre du roman éponyme de Jack London paru un an avant sa mort dans les années 20. Ce roman était en quelque sorte le testament littéraire de l’écrivain, un dernier acte de militantisme notamment contre la dureté du milieu carcéral.

Le roman est un chef d’œuvre et Riff Reb’s lui rend un très bel hommage dans cette bande dessinée au texte soigné et à l’esthétique juste. Editée par Soleil dans la collection Noctambule, cette œuvre est émouvante et dure, une ode à la liberté.

Darrell Standing écrit de sa cellule dans la prison de San Quentin en Californie. Il est prêt à raconter son histoire, sa vie, enfin, ses vies. Ingénieur agronome, il a été condamné à vie suite à un meurtre mais il s’apprête à être pendu pour une toute autre raison, suite à une dénonciation calomnieuse. Un détenu a fait croire que Standing avait caché de la dynamite et était parmi des complotistes cherchant à s’évader. Le voici donc au trou, tabassé, torturé par des gardes et un directeur qui sont persuadés que Standing leur ment. Enfermé sans aucun repère temporel, brimé par une camisole qui recouvre l’entièreté de son corps, le pauvre hère s’évade par l’esprit et se souvient.

Darrel Standing se remémore ses existences précédentes : comment en tant que légionnaire romain il fut témoin de la mort du Christ, comment par amour pour Philippa, il se battit en duel sous les traits du comte François de Saint-Maur… Il se rappelle de son enfance dans une caravane de pionniers, d’avoir été en mendiant en Egypte… Ses nombreuses vies lui reviennent et lui rendent sa liberté alors que son corps est meurtri dans une geôle minuscule et sale. Libéré de sa prison de chair, Standing vit mille aventures. L’imaginaire est la liberté !

Le texte est adapté de Jack London : il est profond, dur et engagé. Une condamnation du système carcéral américain et des conditions de vie atroces qu’il fait subir aux prisonniers.  Le dessin puissant aux traits acérés de Riff Reb’s sublime la vision de London, il joue sur la réalité dure alternant avec un fantastique onirique. Les couleurs de fond aident à la lecture, on sait dans quelle réalité on se trouve. L’œuvre illustre la souffrance avec finesse, l’imagination avec poésie ! Vivement la seconde partie du dyptique !

La conclusion de à propos de la Bande Dessinée : Le Vagabond des Etoiles, première partie #1 [2019]

Auteur Nathalie Z.
93

Riff Reb's sort une adaptation du roman Le Vagabond des Etoiles de Jack London, chez Soleil. Le roman est engagé, une ode à la liberté et un pamphlet contre le système carcéral américain. Le travail de Riff Reb's sublime l'œuvre originale, renforce l'aspect fantastique et onirique, la souffrance du héros et sa délivrance par l'imaginaire. Une première partie fabuleuse, vivement la fin !

On a aimé

  • Un texte poignant
  • Des dessins puissants
  • Une ode à la liberté
  • Une condamnation du système carcéral américain
  • Les vies multiples du héros

On a moins bien aimé

  • Seulement la première partie du roman

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