Joe Dante, le Gremlins d'Hollywood > il était une fois ... Joe Dante

Au commencement

C’est le 28 novembre 1946, à Middletown, New Jersey, que Joe Dante junior voit le jour pour la première fois. La naissance de sa passion, elle, commença avec « les matinées du samedi », des séances dédiées aux jeunes durant… l’après-midi. Le concept de base était de proposer une dizaine de dessins animés, suivis d’un vieux film. D’ailleurs, tout au début, Dante s’y rendait avant tout pour les cartoons et, la plupart du temps, rentrait chez lui juste après leur diffusion. Son électrochoc fut, semble-t-il, avec « Le Météore de la Nuit (It came from outer space) » de Jack Arnold. Le film, qui fut diffusé en 3D, émerveilla le jeune homme. Suivit ensuite, « des monstres attaquent la ville (Them !) » de Gordon Lewis, film qui terrifia Joe Dante quelque temps, et qui accentua sa passion dévorante au grand désarroi de ses parents, qui en avaient marre de ses cauchemars.

Joe Dante fut ensuite émerveillé par « Les Survivants de l'infini (This Island Earth) » de Joseph Newman, et enfin par Robby le Robot de « Planète interdite (Forbidden Planet) » de Fred McLeod Wilcox. Robby le Robot, qui aura d’ailleurs le privilège d’apparaitre dans plusieurs des films de Joe Dante.

Joe Dante devint donc très vite un inconditionnel des « matinées du samedi » - du moins tant qu’il résida à Livingston -, il assista à chacune des séances proposées et découvrit un grand nombre de films de Universal. Puis la profession de son père (golfeur professionnel) les obligea à déménager. Pendant deux ans, le jeune homme ne put plus assouvir sa passion, trop éloigné d’un quelconque cinéma. Puis la famille Dante s’installa à Denville, toujours dans l’état du New Jersey, mais en un lieu plus proche des salles de cinémas, ce qui permit à Joe Dante de retourner à sa passion et de découvrir des films comme « Le sang du vampire (Blood of the vampire) de Henry Cass, « Rendez-vous avec la peur » de Jacques Touneur, « Frankenstein c’est échappé (curse of Frankenstein) » de Terence Fisher… et bien d’autres encore !

En 1962, Joe Dante était devenu un cinéphile aguerri, ce qui lui permit d’écrire son premier article dans « Famous monsters of filmland, numéro 18». À cette époque, la télévision ne diffusant pas encore les films de genre, des magazines comme celui-ci permettaient aux fans de se remémorer les œuvres qui les avaient tant marqués. Puis arriva la période du « Philadelphia College of Art» où Joe Dante et ses amis s’amusaient à programmer déjà des séances de films. Ils eurent l’idée de créer « la nuit du film de camp » qui consistait à prendre divers films pour les remonter et n’en faire qu’un seul film. À l’origine prévu pour 4 heures, ce programme passa à 7 heures et prit une grande ampleur. Petit à petit, il se créa un véritable culte et c’est de là que naquit « The Movie Orgy », très long montage constitué à la fois de vieux de films de genre, de séries télévisées ou encore de publicités ringardes. Le succès dura pendant 10 ans, le montage changea de temps à autre, au fur et à mesure que des éléments narratifs perdaient de leurs impacts. Toujours dans la deuxième partie des années 60, avec son diplôme en main, Joe Dante se mit à travailler pour le « journal corporatif film Bulletin » ou il rédigea des articles durant 5 ans.

Grâce à un ami d’enfance, Jon Davison, Joe Dante obtient son ticket d’entrée au sein de l’écurie de Roger Corman et de sa maison de production « New World Pictures ». Nous sommes alors en 1973. Joe Dante alors apparaît au générique de « Fly Me » comme « directeur de dialogue ». Ensuite, il faut attendre 1974 pour voir sa seconde accréditation dans un générique, cette fois noté comme monteur sur « Arena ». Toujours en 1974, Jon Davison persuade Roger Corman de monter un département dédié aux bandes-annonces afin de veiller à garder sur celles-ci une cohérence esthétique. Joe Dante y fera la connaissance d’Allan Arkush. Tous les deux, s’amuseront à créer des bandes-annonces allant jusqu’à faire apparaître des éléments ne figurant pas dans les films afin de tout faire pour remplir les « drive’in ». Arrive enfin l’année 1975 au cours de laquelle, suite à un pari entre Davison et Corman, Joe Dante et Allan Arkush obtiennent la permission de réaliser « Hollywood Boulevard » en 10 jours de tournage… tout en devant continuer de réaliser les bandes-annonces pour « New World Pictures ».