Joe Dante, le Gremlins d'Hollywood > Les années 80 : De Hurlement à Gremlins

Hurlement (The Howling)


La petite histoire : Joe Dante, ayant réussi son pari « Piranha », constate que les retours ne se font pas attendre. Après de multiples propositions aquatiques, et après avoir tournée quelques scènes en remplacement d'Allan Arkush sur « Rock 'n' Roll High School » (Allan Arkush étant tombé malade durant le tournage), Joe Dante quitte la « New World Pictures » pour s'intéresser « The Howling », un projet qui lui est proposé par Michael Finnell (co-producteur au côté de Corman sur Rock 'n' Roll High School).



« The Howling », c'est l'histoire d'une journaliste du nom de Karen White, qui après avoir aidé la police à arrêter un malade, se retrouve avec des cauchemars. N’arrivant pas à se rappeler les détails quand elle était face au psychopathe, elle part dans une colonie dirigée par le Dr. George Waggner où des gens perturbés s’entraident.

Les petits détails du film : « The Howling » perpétue, mais aussi agrandit, la famille de Joe Dante. Parmi les fidèles on retrouve Belinda Balaski, Kevin McCarthy, Dick Miller, Rob Bottin (pour le maquillage) et même Roger Corman - en figuration - qui interprète un homme devant une cabine. Dans les nouveaux venus, on notera Robert Picardo, qui deviendra avec Dick Miller l'un des acteurs les plus régulièrement employés dans la filmographie du réalisateur. « Hurlement » voit aussi arriver John Hora comme directeur de la photographie… et, là encore, ce sera le début d'une longue collaboration.



Robert Picardo avant transformation et à droite Dick Miller et Belinda Balaski

Dans les petites anecdotes du film, Joe Dante continue dans ses clins d'œil. Ainsi le personnage interprété par Patrick Macnee se nomme docteur George Waggner en hommage au réalisateur d’un classique de la Universal (The Wolf Man). Il n'est pas le seul puisque nous retrouverons d'autres noms de réalisateur tels que: R. William 'Bill' Neill (William Neill (Frankenstein Meets the Wolf Man)), Terry Fisher ( pour Terence Fisher (The Curse of the Werewolf )), Erle Kenton (Erle C. Kenton (House of Frankenstein)), Fred Francis (Legend of the Werewolf))...



à gauche

Patrick Macnee et à droite l'hommage à travers la télévision (The Wol fman)

La quatrième dimension (Twilight Zone: The Movie



La petite histoire : Après « Hurlement », Joe Dante travaille un temps sur le projet « Philadelphia Experiment », mais celui-ci n'aboutit pas. Durant l'année 1982, Joe Dante accepte de tourner deux épisodes pour le compte de Z.A.Z (Zucker, Abrahams and Zucker) de « Police Squad ». Le tournage de ces deux épisodes va lui permettre de devenir membre de la «Directors Guild of America» (syndicat professionnel qui représente les intérêts des réalisateurs de cinéma et de télévision dans l'industrie américaine du cinéma). C'est cette même année que Joe Dante reçoit par la poste le scénario de Gremlins de la part d'un certain Steven Spielberg. Scénario qu'il acceptera de tourner. Durant les mois des révisions du scénario de Gremlins, Steven Spielberg demande à Joe Dante de participer au film « la quatrième dimension » (qu'il produit avec John Landis) pour le compte de la Warner Bros. Le projet consistait à reprendre 4 épisodes de la série et d’en tirer des « remakes » destinés au grand écran. Joe Dante choisira l'épisode « it's a good life », tirée d'une nouvelle de Jérôme Bixby (un épisode de a 3éme saison réalisée à l'époque par James Sheldon). Il décide, avec l’aide du scénariste Richard Matheson, qui avait lui-même déjà écrit 14 épisodes pour la série, de réécrire un peu la nouvelle dans lequel ils ajouteront ainsi le personnage de Helen Foley, et mettront l'accent sur un côté « cartoon » en hommage à Chuck Jones. Dans cet épisode, il est question d'un jeune homme prénommé Anthony, qui se trouve être capable d’exercer certains dons. Le garçon étant caractériel, il utilise ses pouvoirs pour concrétiser ses exigences.
 



Les petits détails du film : « La quatrième dimension:le film » marquera la toute première collaboration entre Steven Spielberg et Joe Dante. Côté casting, Kevin McCarthy et Dick Miller feront encore une fois partie de la distribution, quant aux futurs fans de la série Babylon 5, ils pourront s'amuser à (peut-être) reconnaître Bill Mumy dan le rôle de Tim. Pour les seconds rôles Joe Dante s'amusa à recruter quelques uns des acteurs ayant participé à la série télévisé, tels que : Patricia Barry (épisode : I Dream of Genie et The Chaser), Kevin McCarthy (épisode : Long Live Walter Jameson), William Schallert (épisode : Mr. Bevis). La production du film fut marquée par un malheureux accident, durant le tournage de l'épisode de John Landis. L’explosion d'un hélicoptère qui coûta la vie à l'acteur Vic Morrow et deux enfants travaillant illégalement sur ce projet. Le 23 juillet 1982 fut donc une date assez noire pour les producteurs et John Landis qui se trouvèrent en procès. Cela eut pour conséquence de laisser un certaine liberté lors des réalisations du segment de Georges Miller ainsi que celui de Joe Dante. Un des épisodes d'animations que regarde le jeune Anthony se nomme « The Power of Thought », de la série « Heckle and Jeckle ». De celui-ci Joe Dante reprit une phrase pour appliquer le concept de son épisode : « Dans les dessins animés tout peut arriver ». Le réalisateur de ses propres aveux profita aussi de cet épisode pour en faire une sorte de « Movie Orgy » du dessin animé.
 



« Twilight Zone: The Movie » marque la première des collaborations entre Joe Dante et le compositeur Jerry Goldsmith.

Gremlins


La petite histoire : Bien que le scénario de « Gremlins » fût proposé à Joe Dante par Steven Spielberg bien avant « La quatrième dimension », les arrangements du script et la préparation firent que le tournage de celui-ci débuta après. Il faut dire que, des propres aveux du réalisateur, ce premier Gremlins ne fut pas une sinécure, le scénario de Chris Columbus fut très souvent remanié (même durant le tournage) et les problèmes sur la conception des Gremlins engendrèrent un certain nombre de divergences d'opinions. À la base le script de Gremlins peut sembler classique: une créature aux allures inoffensives possède la faculté de concevoir des bestioles aimant à créer la zizanie et possédant un certain humour noir. À l'origine, le script était bien plus sombre - même assez gore par moment - et le fameux gentil Mogwai était le méchant de l'histoire. Il semblerait que ce soit Steven Spielberg à 3 semaines avant le lancement du tournage qui ait demandé à ce que le Mogwai (à ce moment il n'était même pas encore nommé Gizmo) devienne le héros de l'histoire. Hormis cela, Spielberg laissa un certain champ libre à Joe Dante et il découvrit celui-ci une fois un premier montage finalisé.
 



à gauche : Zach Galligan et Chuck Jones / à droite : Hoyt Axton et Robby le robot


Les petits détails du film : Une fois encore, on ne peut pas parler d'un film de Joe Dante sans évoquer le casting. On ne s'étonnera donc pas d'y voir figurer encore une fois l'acteur Dick Miller et l'actrice Belinda Balaski, de même que l’on s'amusera devant l'apparition hommage de Chuck Jones (cartoonistes de renommé) regardant les dessins du personnage de Billy et lui donnant conseil.
 



2 autres caméos de Gremlins : à gauche de Kenneth Tobey et à droite celui de William Schallert


De plus, une fois encore, Joe Dante arrive à glisser des petites références de cinéphile, tel Robby le robot placé juste à côté de Randall Peltzer lorsqu'il téléphone à sa famille. Des références qui ne sont pas forcément gratuites, servant même le film à l'instar d'une séquence de « l'invasion des profanateurs de sépultures », dans laquelle Kevin McCarthy , cri : « They're here already! You're next! You're next, You're next... » . Joe Dante aime en effet à placer des séquences de films des années 50, des images vues en général à travers les écrans de télévision et qui décrivent une pensée, une psychologie du personnage, un environnement ou même une situation. Gremlins possède un grand nombre de références à travers les écrans comme « Blanche Neige et les sept nains », « Orphée », ou encore « Please a Lady » ; mais aussi hors écran, mais dans la conception d'une scène, comme la fameuse scène de douche de « psychose» (qu'il reprendra aussi pour les Looney Tunes).