Phénomènes ► Anecdotes du film
Cette section rassemble les anecdotes du film Phénomènes, regroupées en différentes catégories.
Une menace surgie de nulle part (Note de production)
C’est en traversant les paysages verts et luxuriants du New Jersey que M. Night Shyamalan a eu l’idée de PHENOMENES. Il se souvient : « Je rentrais à New York, c’était une journée magnifique et les arbres bordaient la route, la surplombant sur de longues sections. Je me suis brusquement demandé ce qui se passerait si la nature se retournait contre nous. En un instant, j’avais toute la structure de l’histoire, les personnages s’imposaient d’eux-mêmes. J’en étais ravi parce que les films sont toujours meilleurs et plus accessibles quand c’est la structure qui prédomine.
« Avant même d’avoir écrit un mot du scénario, je savais que je voulais un style particulier pour ce film. J’avais envie de faire quelque chose d’électrique, d’acéré et de dynamique. »
La première version du scénario était déjà intense, mais lorsque Twentieth Century Fox est arrivé sur le projet, le studio a suggéré que Shyamalan pouvait aller encore plus loin, en traitant son sujet comme pour un film « R-rated » (interdit aux enfants de moins de 17 ans non accompagnés d’un adulte) et tendre vers des extrêmes en termes de tension et de terreur. Shyamalan fut surpris mais excité par cette suggestion de s’aventurer là où il n’était jamais allé et par la possibilité de donner libre cours à son imagination sans se limiter.
« C’était finalement la meilleure façon de traiter ce sujet, dit-il, parce que c’est à la base une histoire qui parle de tabous. Si on avait fait L’EXORCISTE en visant une interdiction aux moins de 13 ans non accompagnés, cela n’aurait jamais donné le film culte que l’on connaît… »
Le producteur Barry Mendel commente : « L’idée motrice de ce film a été de pousser plus loin ce que nous appelons « le genre Shyamalan ». La Fox nous a dit qu’on devait retrousser nos manches et y aller à fond ! » Sam Mercer, également producteur, ajoute : « PHENOMENES porte à un niveau supérieur beaucoup des éléments surnaturels et émotionnels propres aux films de Shyamalan. Et ce film pose une question qui fait froid dans le dos : « nous, les humains, sommes-nous allés trop loin ? »
M. Night Shyamalan envisageait de créer une sorte de vision contemporaine biaisée des thrillers paranoïaques de l’époque de la guerre froide des années 50 et 60. Ces films divertissaient tout en jouant sur l’anxiété, créant un sentiment de catastrophe imminente qui vous tenait en haleine. Et sous des dehors de divertissement, ils remettaient aussi subtilement en cause la direction que prenait la société.
Des corbeaux vengeurs de Hitchcock au Godzilla atomique, sans oublier les végétaux de L’INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURES de Don Siegel, bien des classiques du suspense fonctionnaient comme des films d’horreur, tout en laissant les spectateurs s’interroger sur la possibilité d’un monde où la Terre continuerait à exister… mais sans les humains.
M. Night Shyamalan souhaitait retrouver dans PHENOMENES la même force directrice, ce sentiment permanent d’incertitude et de peur. Mais il a franchi un pas de plus en envisageant la forme de disparition du genre humain la plus difficile à imaginer. Il commente : « Ce qui est vraiment effrayant ici, c’est que les gens se mettent à agir d’une façon radicalement opposée à celle dont ils sont supposés se conduire. Un comportement inexplicable est toujours très perturbant, et il y a beaucoup de comportements tabous dans cette histoire. Qu’est-ce qui assure la survie de l’espèce ? L’instinct de rester loin de ce qui peut nous tuer, nous blesser ou nous nuire, l’instinct de protection de nous-mêmes et des nôtres. Mais que se passerait-il si cet instinct disparaissait ? Tout basculerait incroyablement vite… » Shyamalan garde tout le mystère de cette histoire en évitant de donner une explication précise des causes de ce terrible phénomène, évoquant seulement la possibilité d’un retour de flamme de l’environnement qui affecte l’esprit humain.
« Le film est un examen de conscience mais dans un sens, je pense que le public trouvera ses propres réponses. Nous n’avions pas besoin d’expliquer ce qui se passe dans les moindres détails. Certains personnages parlent de ce qui se produit, mais ils ne sont pas pris au sérieux, voire même rejetés par les autres.
Je crois pourtant que notre responsabilité en tant qu’humains quant à la situation environnementale actuelle est très présente dans le film, tout comme la notion de prise de conscience et de la nécessité d’agir en conséquence. » M. Night Shyamalan a aimé pouvoir s’éloigner de ce qui a fait sa réputation : des fins complètement inattendues et surprenantes. Il a envisagé dès le début l’histoire de PHENOMENES comme se déroulant sur une période de 36 heures seulement, depuis les premiers symptômes du désastre jusqu’au point culminant de l’histoire, un paroxysme qui laisserait le spectateur le souffle coupé. « J’aimais l’idée de faire un film de fin du monde capable de surprendre le spectateur qui s’attend à une de ces fins dont j’ai le secret. Là, ce sera une autre forme de surprise ! Parfois, une histoire est simplement une histoire… Dans le cas de PHENOMENES, c’est celle d’une famille qui s’efforce de survivre et d’apprendre à s’aimer les uns les autres, et c’est ce thème qui m’a le plus attiré. Mon objectif est toujours de faire un film qui ne vous laisse pas une seconde de répit, où vous devenez paranoïaque à propos de ce qui se passe dans le monde, à propos de choses auxquelles vous n’aviez pas vraiment réfléchi jusque-là… » Même si PHENOMENES est d’une certaine façon une nouveauté pour Shyamalan, on retrouve la même notion que dans ses autres films : l’apocalypse à grande échelle de cette histoire devient un moyen d’explorer à un niveau très intime des personnages au coeur d’une crise personnelle. Alors que le monde s’écroule autour de lui, le couple au centre de cette histoire redécouvre le besoin de protéger l’autre, de prendre soin de lui.
M. Night Shyamalan déclare : « Mes histoires sont toujours des catalyseurs qui permettent à mes personnages de parler de la foi, de l’amour, de la vie, et de se révéler spirituellement et émotionnellement. La relation d’Elliot et Alma en dit long sur la manière dont l’amour fonctionne, sur ce lien particulier avec l’autre, sur ce que c’est d’être désiré et de désirer, et sur ce que nous nous disons quand nous croyons que c’est la dernière fois que nous parlons à l’autre. Ce qui m’intéressait chez Elliot, c’est sa conviction que sa femme s’en sortira, sa foi en elle. » Sans l’avoir prévu, Elliot et Alma se retrouvent à former une nouvelle famille, née sous la pression des événements terrifiants qu’ils vivent, mais qui leur permet d’entrevoir une petite lueur d’espoir. Le réalisateur précise : « J’ai songé à cette nouvelle famille née des circonstances comme à une métaphore de l’humanité, de notre capacité à nous montrer positifs, à espérer et à avancer, mais en même temps, j’espère que le film laissera les spectateurs avec le sentiment que nous n’aurons peut-être pas cette chance si nous ne commençons pas tout de suite à changer les choses. »
Personne n'est à l'abri (Note de production)
Lorsque les premières manifestations du phénomène sont diffusées aux actualités télévisées, Elliot Moore, professeur de sciences, est déjà déconcerté par certains signes récents tendant à montrer que la nature est en train de changer les règles, et notamment la disparition en masse des abeilles dans le monde (un phénomène qui se produit effectivement en partie dans la réalité).
Il essaie d’en parler en classe avec ses étudiants. Sa vie privée est elle aussi perturbée : ses relations avec sa femme Alma se désagrègent sans qu’il puisse vraiment en comprendre les raisons. Lorsque ces horribles et inexplicables morts commencent à se produire, Elliot devient un homme en fuite mais déterminé, il est forcé de découvrir quelle sorte d’homme il est vraiment. Ce qu’il a vécu dans le passé devient un maillon clé pour trouver comment survivre. Pour jouer Elliot, M. Night Shyamalan a toujours songé à Mark Wahlberg. Celui-ci a entamé sa carrière dans la musique, puis a tenu une série de rôles variés et inoubliables dans des films comme LES ROIS DU DESERT, BOOGIE NIGHTS et EN PLEINE TEMPETE. Il a été récompensé pour ses talents d’acteur par des nominations à l’Oscar et au Golden Globe du meilleur second rôle dans LES INFILTRES de Martin Scorsese, et a ajouté à son arc la corde du héros d’action avec INVINCIBLE et SHOOTER, TIREUR D’ELITE. Malgré la diversité de son registre, le personnage d’Elliot était pour lui une nouveauté : un professeur calme, un homme sensible poussé dans ses derniers retranchements par des événements inexplicables en l’espace de quelques heures.
M. Night Shyamalan était cependant convaincu que ce rôle serait parfait pour Wahlberg. Il explique : « Je connais Mark et je l’ai toujours vu ainsi, humainement parlant. Je ne connais pas ce petit dur de Boston d’autrefois, celui qui a été mêlé à des bagarres. C’est du passé, l’homme que je connais est différent. Je l’ai vu être ce genre de personne sensible à travers des petits moments de ses films précédents, par exemple dans la scène des ROIS DU DESERT où il appelle sa femme alors qu’il est en Iraq. Je l’ai adoré et j’avais envie de le voir ainsi dans tout un film. « Je trouve que Mark est l’une des personnes les plus sympathiques que l’on puisse croiser à Hollywood, et cela faisait de lui le parfait contrepoint à toutes ces choses sombres et taboues qui entourent Elliot. Avec un personnage principal plus sombre, on aurait pu étouffer sous la noirceur du film, mais Mark apporte une légèreté, une lumière dans cet enfer. » Mark Wahlberg confie : « J’étais très heureux de pouvoir travailler avec M. Night Shyamalan. Il a fait tourner mon frère et Joaquin Phoenix et je les enviais tous les deux d’avoir eu cette chance ! Quand il m’a dit qu’il pensait à moi pour ce rôle, j’étais fou de joie ! « Quand Night m’a parlé du rôle plus en profondeur, j’ai réalisé qu’il savait tout de cette histoire. Il avait en tête le moindre détail, la moindre pensée des personnages. Quelle que soit la question que je lui pose, il avait la réponse, et donnait l’impression d’y avoir réfléchi toute une journée. « Pourtant, aussi séduisante soit cette histoire, je savais que le rôle d’Elliot serait l’un des plus difficiles de ma carrière. J’aime les défis, mais c’était de loin le plus costaud qu’on m’ait posé ! Night était convaincu que je pouvais être cet homme innocent, mais je ne suis définitivement pas aussi innocent que ça. J’ai eu quelques soucis avec la justice, j’ai eu mon lot de problèmes, mais je crois que Night a vu que mes intentions étaient toujours bonnes. Il m’a cependant fallu étudier en profondeur ce personnage,et une grande partie de la manière dont je l’interprète est née de nos discussions avec Night et du temps que j’ai passé avec lui. »
Le producteur Sam Mercer commente : « Pour moi, Mark Wahlberg s’assortissait à la perfection au style de M. Night Shyamalan. Les films de Night mettent en scène des gens ordinaires dont chacun peut se sentir proche, des gens qu’on a l’impression de connaître, et Mark a ce genre de personnalité que l’on cerne tout de suite. Je pense que le public s’identifiera sans problème à lui et à ce qu’il vit au moment où la catastrophe surgit. » Mark Wahlberg reprend : « Plus j’apprenais à connaître Elliot, plus je le trouvais émouvant. C’est quelqu’un de très optimiste, de positif. Il est persuadé que tout s’arrangera, même si sa femme Alma est complètement à l’opposé de lui. Elle prend les choses très au sérieux. Mais ce qui est intéressant c’est que ces événements les forcent tous les deux à reconsidérer leur vie, et ils découvrent qu’ils se comprennent mieux, ils se rapprochent. » Mark Wahlberg était particulièrement heureux de pouvoir accomplir ce parcours émotionnel intense avec Zooey Deschanel, l’interprète d’Alma, avec qui le courant est passé immédiatement. Il raconte : « Zooey et moi avons tout de suite été sur la même longueur d’onde au plan des émotions. J’ai toujours eu l’impression que nous étions justes, dans l’intensité exacte qui convenait à chaque scène. Nous le ressentions tous les deux sans avoir besoin de l’exprimer par des mots. Les relations entre Elliot et Alma devaient vraiment fonctionner parce que c’est ce qui place ce film à part des films catastrophes et autres films d’horreur habituels. Zooey est tellement humaine et chaleureuse que cela a rendu les choses extrêmement faciles. Jouée par une autre actrice, Alma aurait pu passer pour un personnage assez négatif, mais avec Zooey, on sent qu’au fond, Alma et Elliot s’aiment. C’est juste que parfois la vie est dure et que ce n’est pas facile d’aimer. Avec Zooey, quelles que soient les circonstances, la magie était là. »
M. Night Shyamalan a été attiré par la personnalité pétillante et attachante de Zooey Deschanel, que l’on a pu voir dans des films allant de PRESQUE CELEBRE à ELFE en passant par H2G2 : LE GUIDE DU VOYAGEUR GALACTIQUE. Il explique : « Le personnage de Zooey a quelques problèmes dans cette histoire, mais il ne s’agissait pas d’en faire un personnage qui broie du noir. Je voulais une actrice que le public puisse aimer instantanément, et qui forme avec Mark un couple attachant. Ils sont vulnérables et bouleversants ensemble, et on a très envie qu’ils survivent à tout cela ! » Zooey Deschanel raconte : « J’ai été intriguée quand Night m’a expliqué l’approche qu’il avait de ce personnage. Nous avons beaucoup parlé parce qu’il voulait être sûr qu’Alma apparaisse comme une femme qui montre de la compassion, dont on puisse se sentir proche, et nous avons aussi discuté du fort contraste qu’offre la relation entre Alma et Elliot avec les enjeux bien plus vastes qui se présentent pour l’humanité. C’était très excitant !« Mark est quelqu’un de très généreux, comme personne et comme acteur. C’était facile et agréable de travailler avec lui. Alma et Elliot sont comme beaucoup de couples, ils s’aiment mais ils ont juste besoin d’un peu de recul pour se rappeler pourquoi ils sont tombés amoureux l’un de l’autre. C’est fascinant de voir comment leur relation se rattache à ce désastre imminent et plus global qui fait que les gens oublient leur rapport à la planète. »
Zooey Deschanel a également été attirée par la sophistication intellectuelle et psychologique d’Alma. « C’est un personnage plus adulte que ceux que j’ai joués jusqu’ici, et qui évolue lui-même à l’intérieur de l’histoire. Quelque part, mon travail rejoint ma vie. J’aime aussi l’intelligence de cette femme, et le fait qu’elle utilise l’humour pour désamorcer les situations. Elle a une grande énergie, ce qui est intéressant à explorer. » Travailler avec M. Night Shyamalan a aidé Zooey Deschanel à apporter davantage de nuances à Alma. « C’est un metteur en scène exceptionnel parce qu’il a tout le film dans la tête avant même d’avoir commencé à tourner. Il a une vision très intense, mais c’est aussi quelqu’un de sensible qui veut explorer toutes les directions du film. C’était un régal de travailler avec lui, il est toujours en train de plaisanter, c’était très amusant et en même temps très stimulant sur le plan intellectuel. »
John Leguizamo apporte de l’humour et de l’émotion à l’histoire à travers le personnage de Julian, le meilleur ami et collègue exubérant d’Elliot. Julian va affronter son propre dilemme tandis qu’il se bat pour la survie de sa famille. M. Night Shyamalan explique : « Je voulais une interprétation héroïque et poignante ponctuée de moments de comédie qui vienne en complément de celle de Mark. C’est pour cela que j’ai choisi John Leguizamo. Julian est un personnage captivant parce qu’il doit faire ce terrible choix entre protéger sa femme ou sa fille. John a fait une audition extraordinaire où il a tout de suite été évident qu’il répondrait à Mark à la perfection. »La jeune Ashlyn Sanchez avait tenu son premier rôle au cinéma en jouant la fille de Michael Pena dans COLLISION. Elle tient ici son premier rôle majeur. Le coproducteur Jose Rodriguez raconte : « A l’audition, nous avons tout de suite vu que nous avions trouvé quelqu’un de spécial. Ashlyn avait quelque chose d’indescriptible, une petite magie dans les yeux que Night a tout de suite reconnue. »
Le réalisateur explique : « J’avais besoin d’une force presque angélique capable de maintenir Elliot et Alma dans un comportement sain tandis qu’ils s’efforcent de la protéger. Ashlyn était cette force. » Jose Rodriguez commente : « Jess devient la raison pour laquelle Elliot et Alma doivent mûrir et devenir plus responsables, la raison qui les pousse à faire ce qui est bien. Ashlyn a un rôle crucial dans cette histoire parce qu’elle est la vraie métaphore de l’avenir. » Betty Buckley incarne quant à elle Mrs. Jones, la fermière excentrique et suspicieuse chez qui Elliot, Alma et Jess trouvent refuge alors que tout semble perdu. Betty Buckley avait tenu son premier rôle au cinéma en incarnant le professeur de sport dans le classique de l’horreur CARRIE. M. Night Shyamalan lui avait demandé une audition via un DVD, mais Betty n’a pas réussi à transférer la cassette sur DVD et elle a donc envoyé la caméra vidéo avec la cassette au réalisateur ! « Je n’allais pas rater cette chance pour une stupide question de matériel ! confie-t-elle en riant. Night est un poète et il s’intéresse à l’exploration de la spiritualité et à la création d’univers alternatifs, ce qui m’intriguait beaucoup. Ses films ont toujours un commentaire social intelligent à faire. Et puis j’adore les bons thrillers, le frisson d’adrénaline qu’ils procurent ! »
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