Dying God : Rencontre @vec Fabrice Lambot et Jean-Pierre Putters
Fabrice Lambot et Jean-Pierre Putters en dévoilent un peu plus sur le film !

Aujourd’hui j’ai le privilège de vous proposer une interview très « Metaluna » avec d’un côté Fabrice Lambot réalisateur et producteur de Dying God, puis de l’autre, la légende vivante « Mad movisienne » en personne : Jean Pierre Putters, producteur de ce même film.
Dying God est une production 100% indépendante qui va se voir distribuée par Néo Publishing dès le 1er juillet prochain. Une initiative d’ores et déjà à saluer et qui, je pense, devrait enthousiasmer tout les amoureux du vrai cinébis.
Bonjour Fabrice et Jean-Pierre,
Vous êtes deux amoureux de cinéma de genre, dans le domaine votre réputation n’est plus à faire. Mais quel a été le déclic qui a conduit à Dying God à se faire plus qu’un autre projet ?

FL : le déclic est venu d’une discussion que j’ai eu courant 2006 avec Uriel Barros de Buenos Aires Rojo Shocking, qui avait coproduit mes courts-métrages. Je lui avais dit que j’étais intéressé par les légendes locales, et il m’avait branché sur les mythes et légendes guarani. Je m’étais procuré 2 livres qui parlaient du sujet, et dans lequel était abordé les histoires sur le Kurupi. On trouvait ça délirant et adapté à un projet de long métrage bis référentiel et old school.
JPP : Cela me rappelle l’époque où vous vouliez absolument titrer ce film Kurupi, ça faisait tellement crypto-ésotérique que je me demande encore comment nous nous en serions sortis avec ce titre… On a cherché pas mal, faut dire. Dying God c’est quand même plus sympa.

(c) Metaluna / Neo Publishing

Ce projet est une petite production indépendante de cinéma de genre, un aspect très répandu aux US, mais inexistant chez nous en France ou du moins plus actuellement. Au final une démarche assez proche du cinéma que vous avez longtemps défendu ?
FL : complètement. On est tous deux fans de ciné de genre, qu’il soit fantastique, horrifique, polar, etc., et du fait des limites de notre budget (puisqu’on tenait à le produire nous-mêmes à 100% et de façon complètement indépendante du circuit traditionnel) on pensait pouvoir faire un petit film sympa qui puisse plaire au plus grand nombre, sans se prendre la tête.
JPP : Et puis, nous ne voulions pas utiliser la distanciation ironique pour nous faire pardonner un budget somme toute assez modeste. Nous l’avons joué de la manière la plus honnête possible, avec toute la liberté dont nous disposions. Je pense en effet que notre amour pour ce cinéma se retrouve à l’écran, avec ce choix d’un cinéma de genre qui participe un peu de tous les genres…
Comment avez-vous persuadé une personnalité comme Lance Henriksen à participer à un projet comme celui-ci ?
FL : Dès le départ on s’est dit qu’il nous fallait une personnalité, une gueule reconnaissable et un acteur « bankable », car même si on voulait faire une série b de genre, il est évident qu’on doit aussi amortir le coup pour pouvoir continuer l’aventure et grandir au fur et à mesure de nos productions. Bref, on a établi une liste et c’est Jean-Pierre qui a pensé que Lance serait une super option. On l’a donc contacté, ça a été un vrai chemin de croix pour arriver jusqu’à lui, car il faut passer par son talent manager, son agent, son avocat, etc, mais finalement 2 mois avant le début du tournage j’ai pu rencontrer Lance dans un restaurant à L.A. Il m’a d’emblée mis à l’aise, trouvait le scenar délirant et adorait l’idée de venir tourner en Argentine. Bref finalement ça s’est fait, un rêve s’est concrétisé pour nous, d’autant plus que Lance a été un seigneur sur le tournage. D’une gentillesse et d’une modestie inébranlable, et doté d’un humour ravageur. Dès le premier jour, il s’est mis toute l’équipe dans sa poche. Vraiment un type adorable avec qui je suis encore en contact et qui me demande à chaque fois « quand est-ce qu’on tourne le prochain film ? »
JPP : Lance est magique. D’un film à l’autre il change complètement de personnage, de registre de look, de caractère. Son rôle de vantard dans Mort ou vif, sa détermination hystérique dans Chasse à l’homme, où, le corps quasiment en feu, il invective ses comparses au lieu de songer à éteindre les flammes sur lui, ça dégage ! Je le trouve trop fort, d’un charisme renversant, d’une présence inquiétante. Même quand il ne fait rien, il inquiète, alors que c’est le plus aimable des êtres en réalité. Nous nous sommes pas mal battus pour l’avoir. Maintenant, c’est lui qui serait bien capable de nous battre pour revenir ! Les autres acteurs ont tendance à dire la même chose, d’ailleurs.
(c) Metaluna / Neo Publishing

Bon, est-ce vraiment facile de rester neutre et de garder de la distance « professionnelle » lorsqu’on a en face de la caméra une beauté comme Erin Brown ? Tout le monde sur le plateau devait avoir envie de courtiser la belle ?
FL : Eh bien au niveau « belles actrices » on n’a pas eu à se plaindre effectivement. Entre Erin, Agathe de la Boulaye et Victoria Maurette, on était aux anges. En ce qui concerne Erin, elle est restée une semaine sur le tournage, la première. Elle était triste de partir et c’est une fille très sympa, un peu « barrée » mais qui a eu tellement de soucis dans sa vie qu’elle mérite vraiment de s’en sortir. Là aussi c’était un choix de Jean-Pierre la concernant. Moi j’étais moins chaud (façon de parler), je pensais plutôt à Inari Vachs (ex porn star de chez Vivid aux USA) mais celle-ci nous ayant fait faux bond un mois avant le tournage, on a relancé Erin qui a dit ok. J’aurais voulu avoir plus de temps pour la sécuriser et lui permettre de travailler son personnage davantage, mais finalement je suis content d’elle, et sa présence au générique est un bon point pour le marché américain où elle est populaire auprès des fans de ciné bis et de zèderies érotico-horrifiques.
JPP : Elle arbore un petit air fragile et fait tout passer avec son regard. Dans Dying god il existe un plan très court où elle ne fait que baisser les yeux, mais c’est une des plus belles images du film. Elle désirait changer d'image après une décennie à jouer les nymphettes effarouchées de séries Z horrifiques en nanars érotiques, et je ne parle pas de ma préférée, Agathe de la Boulaye, fascinante dans ce rôle étrange de garde du corps d'Henriksen, avec ce regard d'oiseau de proie, qui me rappelle assez l'Elsa Lanchester de La Fiancée de Frankenstein... Courtiser les belles sur le tournage ? Non, jamais, d’ailleurs on a un truc d’enfer avec Fabrice : on tourne d’abord et on courtise après.
L’affiche qui avait circulé à un moment était particulièrement accrocheuse et réussie, pourquoi ne pas l’avoir conservé sur l’édition DVD qui sort en juin ?
FL : Le pre poster est effectivement très beau. Il est l’œuvre de Travis Smith, un artiste américain qui fait énormément de cover arts pour des groupes de metal comme Opeth, Katatonia, Symphorce, etc. Moi perso j’adore cette affiche, qui est plus orientée polar hardboiled que film de monstre. Et c’est là que la promo du film est un peu compliquée, car entre notre approche initiale assez mystérieuse et polar glauque, et celle de Neo Publishing qui est plus giallo tandis que celle de Spotlight Pictures joue la carte du film de monstre, on voit que ce n’est pas facile. Le fait que le film aborde un peu tous ces genres référentiels donne du fil à retordre aux distributeurs, mais bon avec trois artwork aussi différents on vendra peut-être trois fois plus le film ahahhahah. Pour revenir à la jaquette de Neo Publishing, je la trouve assez mystérieuse, et je sais que Jean-Pierre accroche plus que moi à cette esthétique élégante.
JPP : Je confirme, c’est d’une facture assez classieuse, même si le visuel ne correspond pas tout à fait au genre du film. Très modestement, je trouve aussi que le « Jean-Pierre Putters présente» paraît quelque peu surdimensionné (pourquoi pas « Dying god présente : Jean-Pierre Putters ! » ?). Mais, bon, il faut s’y faire, nous avons des admirateurs chez Néo Publishing.
En tout cas, il est pittoresque de comparer ces trois approches visuelles tellement différentes, et qui traduisent bien ce que chacun peut voir dans ce film qui participe de plusieurs genres à la fois. Comment ? Tu l’as déjà dit, Fabrice ? Bon, arrête de me piquer les idées avant qu’elles ne me viennent, s’il te plaît…
Combien de temps de préparation a demandé Dying God ?
JPP : Je vais répondre avant lui, comme ça il sera bien embêté. Pour la préparation, comptons une bonne année (et une bonne santé !), quant au tournage, disons trois bonnes semaines.
FL : Le scénario a été écrit entre juin et octobre 2006, puis on est entré en pré production jusqu’au tournage qui a eu lieu du 2 avril au 26 avril 2007, en tout 22 jours en tenant compte de quelques jours de repos pour ne pas faire exploser l’équipe, car le rythme était assez infernal.
J’ai cru comprendre que le film s’est tourné en très peu de jours, la pression n’a pas été trop grande ? Était-il facile de respecter le timing ?
FL : La logistique et le timing ont été clairement les points sur lesquels on a souffert. Autant les acteurs et l’équipe technique se sont défoncés et ont fait le maxi pour le film, autant il est vrai que les conditions de tournage ont été éprouvantes. On avait très peu de préparation, un nombre de décors existants égal au nombre de jours de tournage, avec pour certains des scènes très lourdes à tourner, 49 rôles parlants, des effets spéciaux, des armes à feu, des voitures, etc, donc ça a été la course permanente. C’était un choix délibéré d’essayer de faire un film qui ait des valeurs de production qui en jettent malgré un petit budget pour un long métrage, surtout encore une fois avec tout ce qu’on voulait mettre dedans. Et donc même si on est content du film, on sait qu’on devra avoir plus de temps et une meilleure gestion de la logistique pour le prochain film.
JPP : Pas mieux !
(c) Metaluna / Neo Publishing

Comment c’est déroulé la démarche de vente de Dying God ? êtes-vous satisfait de pouvoir enfin le faire découvrir au public adepte à ce cinéma de genre ?
FL : comme je l’ai dit, dès le départ on est parti sur l’idée que Metaluna Productions allait le produire de façon entièrement indépendante, financé à 100% par la société, sans apport extérieur ni co-production. Pour ma part j’étais tenté un moment de voir si on pouvait trouver un co-producteur américain, mais Jean-Pierre avait peur, à raison sûrement, que l’on se fasse bouffer ou arnaquer par un éventuel co-producteur qui aurait eu plus d’expérience que nous. On a juste contracté Buenos Aires Rojo Shocking pour organiser la production en Argentine. Donc finalement on s’est dit « ok, on fait le film dans notre coin, et on livre un produit fini aux distributeurs intéressés ». Et finalement, on a vite vendu Dying God. On avait plusieurs demandes de la part de distributeurs et sales agents, principalement américains, et c’est avec Spotlight Pictures qu’on a signé. Ils détiennent les droits mondiaux, hormis les pays européens de langue française qu’on avait exigé de garder pour nous. Et cela nous a donc permis de signer avec Neo Publishing pour la France, la Belgique, la Suisse, le Luxembourg et Monaco (bon on attend pas de grosses ventes à Monaco ahahhahaha).
JPP : Quand tu parles de « sales agents » précise bien ta pensée avant qu’on se mette à dos toute la maréchaussée nationale. Il s’agit d’agents de vente, bien entendu, car Fabrice est facilement bilingue, voire trilingue. Quoiqu’il ne soit pas toujours bien poli de la glotte si l’on en croit le nombre de « fuck quelque chose » utilisés dans le dialogue ! Sinon, oui, bien sûr, nous sommes heureux d’atteindre enfin ce stade où notre film ne nous appartient plus pour reposer entre les mains (les yeux !) du public… Je le reconnais, j’avais un peu la trouille une fois l’affaire mise en boîte. Je pense toujours aux films que je co-produisais avec mon copain Richard J. Thompson, dont certains ne sortaient jamais. Comme ce Time Demon 2, qui bénéficiait pourtant d’une bonne couverture presse, de reportages télé sur le plateau (passage sur Canal +) et d’une attente générale assez bienveillante. Encore que Dying god soit infiniment plus professionnel, j’avais tort de m’inquiéter outre mesure… Bref, nous attendons maintenant les réactions du public. Les premières se montrent assez positives, pourvu que ça dure !
Quand on réalise ce type de film, est-il difficile de ne pas être trop « geek » et contrôler ses pulsions de fans ? On a tous en têtes des films références, est-il facile de ne pas en abuser ?
FL : Alors déjà, je ne supporte pas le terme « geek » qui a un côté « freak » qui me bassine ahahahha. Jean-Pierre et moi sommes certes d’immenses fans de cinéma fantastique, mais on ne vit quand même pas que pour ça. On a tous les deux des familles, on mène des vies à peu près normales, et on passe plus de temps ensemble à jouer au tennis, au poker, à refaire le monde qu’à discuter pour savoir si le DVD grec de Spasmo de Lenzi comporte bien 2 secondes de plus que l’édition brésilienne. Mais oui, on avoue aussi qu’on avait pour but de se faire plaisir avec ce premier film, en utilisant le scénario pour placer des références aux films de monstres, aux giallos, aux polars US des 80s, etc, et puis en essayant d’avoir un côté politiquement incorrect qui nous plait beaucoup à Jean-Pierre et moi. Avoir un monstre avec un sexe géant, un flic pourri et infertile, des nénettes à poil, des bonnes-sœurs frappées par le sexe du monstre, des « fuck » toutes les 10 secondes, on trouvait ça très cool, certes pas très mature, mais on revendique avec Jean-Pierre un esprit gamin et tapageur, même si pour nos prochains projets on va toucher à d’autres aspects de notre personnalité, bien plus sérieux.
JPP : Si, si, je viens de vérifier : le DVD grec de Spasmo comporte bien deux secondes de plus que l’édition brésilienne. J’ai encore gagné ! Euh oui, c’est une bonne question, et je réponds « non ! ». Le fait de bien connaître ce cinéma nous permet justement d’en éviter les poncifs. Dying God reflète en effet nos goûts communs, mais cela n’empêche pas que le scénario reste parfaitement original. Nous n’y avons pas déversé notre trop-plein d’images stéréotypées dues à des années de visionnages intensifs. Au bout de dix ans de Fantastic Guide dans Mad Movies, j’en ai vu défiler des imitations de copie de repompage de resucée moëlleux du genre « y’a un groupe de jeunes niais venus s’éclater en week-end qui s’éclatent en effet, mais pas comme ils le prévoyaient ». Nous avons évité les lieux communs, bâti une histoire originale, audacieuse, atypique. Quant à mon côté adolescent attardé, je le revendique, oui. Je ne serai jamais tout à fait adulte, faut s’y faire.
(c) Metaluna / Neo Publishing

Fabrice et Jean-Pierre, quelles sont vos plus grandes satisfactions sur Dying God ? Et reste-t-il des regrets sur des aspects que vous auriez voulu apporter et que vous n’avez pas pu faute de budget ?
FL : Personnellement, c’est d’avoir pu faire le film, en ne partant de rien (si ce n’est l’argent mis sur le film), en ayant tout appris au fur et à mesure (même si on avait deux courts-métrages dans les jambes), et voir que finalement on l’a vite vendu. Alors on n’a pas une idée précise de combien il va rapporter, on espère déjà récupérer l’investissement initial, et puis on est quand même content du film. Ce n’est pas le film de l’année, loin de là, c’est juste une petite série b très honnête et largement regardable je pense. Si on fait passer un bon moment aux spectateurs qui verront le film, la mission sera largement remplie. J’aurais aimé avoir plus de temps (donc d’argent), pour mieux gérer la logistique, l’organisation du tournage, pouvoir faire plus de prises et pouvoir nous payer de meilleurs effets spéciaux, mais je n’ai pas de regret. Il y a tellement de fans qui veulent faire des films, que nous on doit avoir la banane d’avoir réussi à faire déjà ce premier long, et de partir sur de nouveaux projets.
JPP : « Tel qu’il est il me plaît, il me fait de l’effet » chantait Fréhel… Autrement dit, nous avons fait le maximum avec le minimum dont nous disposions, c’est déjà ça. Oui, on aurait pu se lâcher davantage, utiliser un peu plus Lance Henriksen et Agathe, mais, bon, nous sommes satisfaits du résultat, surtout si l’on songe que l’on a tout appris sur le tas. Un peu comme au temps où nous faisions notre fanzine chacun dans notre coin. Le plus dur est fait. On existe, le film représente une tangible carte de visite, nous connaissons maintenant des interlocuteurs fiables sur le marché international. Comme on dit, y’a plus qu’à…
(c) Metaluna / Neo Publishing

Fabrice, la question est inévitable, maintenant que Dying God s’est fait, vas-tu poursuivre cette aventure et penses-tu pouvoir enfin conduire ton projet nommé « Le pénitent » ?
FL : Évidemment, on continue l’aventure. On a plusieurs projets sur le feu, en priorité The Broken Imago, un long métrage de Douglas Buck (cutting moments, le remake de Sisters), pour lequel on part tourner un teaser en 35mm début juin, projet produit intégralement par Metaluna Productions pour le moment, mais pour lequel on aura besoin cette fois d’un co-producteur. Pour Le Pénitent, le projet en tant que court métrage est définitivement enterré. Mais on ambitionne de le faire un jour en long métrage, mais c’est un projet cher et très ambitieux, et il me faut d’abord tourner un autre long métrage, sans doute The Entombed (une histoire de fantômes), qui soit plus classique et grand public afin justement de pouvoir intéresser les investisseurs à notre belle histoire du Pénitent.
JPP : Le pénitent fait pénitence en quelque sorte. Mais l’idée est tellement originale que personne ne nous la piquera dans l’intervalle.
En parallèle, vous continuez à parler de vos passions à travers le fanzine Metaluna qui est aussi le nom de votre maison de production. Où en est le prochain fanzine ?
FL : on est dessus, et le numéro 4 avance bien, il sortira cet été. Pour être clair, on perd de l’argent, et bon il faut qu’on se refasse. J’ai payé un numéro, Jean-Pierre en a payé 2 et Jean Depelley a mis aussi un peu de ronds, et il faut qu’on se refasse pour le 4 car les ventes ne suivent pas pour le moment. Ce n’est pas en vendant 200 exemplaires qu’on amortit le coût. Donc je pense que Jean-Pierre va jouer sa chemise au poker, que je vais me prostituer auprès de superbes jeunes femmes et que les autres vont hypothéquer leurs maisons pour qu’on puisse s’en sortir en fin de compte.
JPP : De tout temps j’ai aimé le fanzinat. Déjà, en 72, aux débuts de Mad, je fréquentais les librairies underground où je découvrais des multitudes de titres, joyaux de la contre-culture tous genres confondus : poésie, presse parallèle, bandes dessinées, fantastique, etc. Ils avaient noms Le Citron Hallucinogène, Le Chti qui bulle (déjà !), Le Trépomène bleu pâle, Le Mégafoutral, La Vache enragée, Mormoil ou Le Petit Mickey qui n’a pas peu des gros, et moi je lisais tout cela, respirant ce bon air (ce bonheur…) de liberté répandant les dernières évanescences d’un mai 68 encore frémissant. Je retrouve ce plaisir-là en travaillant gratuitement pour un nouveau zine (que dis-je gratuitement ? en payant même !). Ceci étant, Fabrice exagère, on en vend bien plus de 200 exemplaires. Je le sais, je garde les autres numéros en otage à la maison (la foule : « Libérez les otages » !!! D’accord, les gars, c’est 6 € l’exemplaire..).
Petite question à deux fans ? Quels sont vos derniers coups de cœur cinématographiques ? Je sais que vous êtes tous deux assez nostalgiques, surtout Jean-Pierre, mais dans la masse il y a dû bien y avoir un ou deux coups de cœur
FL : alors moi je revendique, dans toute l’équipe des gens qui gravitent autour de Metaluna Productions, le fait d’être le seul qui va encore régulièrement au cinéma, environ une fois par semaine. J’ai adoré REC, et Bienvenue chez les Ch’tis (pas vraiment le même style de films), et j’ai trouvé très cool le Iron Man, même si ça aurait pu être plus extrême. Je suis très bon public, et je vais voir en famille tous les styles de films.
JPP : Le King Kong de Peter Jackson m'a pas mal impressionné. Le nouveau Bond aussi : remise en question totale, prise de risques maximum, et déjà celui de déconcerter son public. C'est rare et courageux. En fait je vais de moins en moins au cinéma, je possède une DVDthèque assez impressionnante, de quoi visionner des films de tous genres durant plusieurs années sans dormir si c’était possible. De plus, les récents films à effet spéciaux me font désormais l’effet de super jeux vidéo. Quand je sors de la salle, ou quand j’arrête le DVD, j’ai presque tout oublié. Game over !

Auteur : Richard B.
Publié le mercredi 28 mai 2008 à 00h01
Source : Scifi-universe.com

Diaporama photo : Dying God [2008]

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