Critique Nix Olympica [2020]

Nix Olympica est un roman young adult de hard science qui nous emmène à bord de la première mission vers Mars. Accessible dès 12 ans, le roman a été sélectionné pour le prix Sciences pour tous 2020-2021, « Explorer le ciel, d’hier à demain », dans la catégorie lycée.

Nous sommes en 2037 et cinq astronautes s’apprêtent à embarquer pour le voyage de leur vie. Un voyage exceptionnel, une première dans l’histoire de l’humanité, un espoir pour le futur. Quitter la Terre pour se blottir dans une boite de conserve hors de prix en partance pour Mars est un peu dingue mais ce n’est plus de la science-fiction, c’est en train d’arriver.

Jeudi  27 août 2037, 5h57. Le monde entier est en effervescence, à quelques heures du décollage de la fusée Mars 2038. Cette mission a été longuement préparée et est le fruit d’une collaboration internationale. A son bord, les astronautes sélectionnées ont tous un rôle à jouer. La française est géologue, la chinoise le docteur Wengbo Xuan veille à la santé de ses collègues. Au pilotage, Micka l’Allemand froid et Stan le Canadien fan de sports. Daniel le Sud-Africain aux blagues innombrables sur l’astronomie est chargé de l’informatique et des réseaux. Au sol, deux mille ingénieurs et techniciens rendent ce voyage possible.

Alors que le lancement se déroule sans accroc, rapidement des problèmes surgissent autant mécanique qu’humain. Le long voyage de plusieurs mois ne sera pas un long fleuve tranquille même si des phases de sommeil artificiel sont prévues.

Sans en dévoiler plus sur l’intrigue et les rebondissements palpitants qui attendent nos astronautes, parlons de la structure du roman qui en fait un objet original et immersif. En réalité, vous tenez entre vos mains, le journal de bord de l’astronaute française envoyé à la presse a posteriori et rendu public seulement cinquante ans plus tard. Accompagne le témoignage de la jeune femme des schémas et croquis scientifiques, des coupures de presse et compte-rendu d’émission couvrant cet événement exceptionnel. On retrouve aussi des extraits de 1984 de George Orwell (si vous n’avez pas lu ce classique de la SF, qu’attendez-vous ?! Il est toujours d’actualité…) seul livre que l’astronaute a pu emmener vers la planète rouge. D’autres références ponctuent le journal de bord comme des références aux Chroniques Martiennes de Ray Bradbury, à des chansons, à des films. Les écrits de la jeune femme sont touchants et plein d’humour : une telle expérience est forcément à la fois fabuleuse et terrifiante. Etre enfermée avec quatre personnes dans un espace restreint est également une gageure.

Mais ce journal de bord en secret qui révèle que Mars 2038 n’est pas la mission pionnière idéalisée par les médias. Mise en danger des astronautes, espionnage, corruption… Ce récit  augmenté par les archives de la NASA dévoile la vérité sur la vie des astronautes dans le vaisseau et revient sur les réactions de la population sur Terre pendant toute la mission. Passionnant et très réaliste, le roman aborde de nombreux aspects de la conquête spatiale : exobiologie, place des femmes dans l’exploration spatiale. Cela offre aux lecteurs des informations complètes et scientifiques. Culturel et prenant, ce récit est une belle entrée dans la science-fiction pour les plus jeunes. Le style de Nicolas Beck est didactique et fluide. Un twist de fin qui divisera les lecteurs et les lectrices mais qui a le mérite d’être audacieux.