Critique Ordo [2020]

Après l’ambiance steampunk de ces derniers romans (Presque minuit, Au crépuscule), Anthony Combrexelle nous plonge dans un New York occulte. Ordo, toujours aux éditions 404, est un one-shot dense qui présente les familles contrôlant la magie à New York.

Ces cinq clans sont liés par le sang venu de leur ancêtre commun, Ambrose Donosius, qui leur offre le contrôle de l’Obscur, une magie issue du monde démoniaque. Ce pouvoir immense leur permet d’avoir de l’influence sur une des plus grandes villes du monde et de mener à bien leurs affaires. Une ambiance à cheval entre Le Parrain et le Monde des Ténèbres.

Mais laissez-moi vous présenter les cinq familles :

L’Ordo magicae est en émoi : son illustre chef, qui est censé être immortel, Ambrose Donosius, est mort. Mais ce décès n’est pas accidentel. Le patriarche a été assassiné lors d’un attentat surnaturel en plein Manhattan. Les familles sont en émoi : qui a osé, un clan ennemi d’une autre ville comme ces Bux de San Francisco, des isolés, un fou ? Et qui va remplacer celui qui gère l’Ordo depuis plus de 300 ans… Alors que la tension montre entre les chefs de famille, les enfants de ces dirigeants décident d’agir.

Sans perspective d’avenir face à leurs parents immortels, Matthew le mouton noir, Lorna l’handicapée en fauteuil qui dérange, Theresa toujours dans ses expérimentations étranges, Hazel la chasseuse de démon et Tyler qui avait pourtant fait le choix de s’éloigner du milieu, se réunissent pour profiter de l’inhumation et agir. Leur objectif : voler une couronne pour la remettre au démon qui pourra exercer leurs vœux les plus intimes. De quoi devenir rois à la place des rois et régner sur l’ordo.

Anthony Combrexelle crée un véritable univers dense et complexe dans ce one-shot de moins de 350 pages. Agrémentant son roman d’informations synthétiques sur l’univers, il le rend cohérent et palpable. Sur son site internet se trouve de plus une fiche de personnage vierge et un système de règles permettant d’adapter rapidement Ordo en jeu de rôle. Excellente idée car ce monde de magie sombre et de malfrats se faisant des coups bas est passionnant. Les personnages que nous croisons au fur et à mesure de l’intrigue ont des objectifs de clans, des objectifs personnels et des casseroles variées. Cela crée un ensemble dense et riche en rebondissements. Les dialogues sont particulièrement piquants notamment entre les chefs de clans obligés de débattre de l’avenir de l’Ordo.

Avec son style fluide et accessible, Anthony Combrexelle crée ici un monde qui mériterait d’être plus développé. Le roman se suffit à lui-même mais on est triste de le fermer tant l’atmosphère est particulière. Le passage vers les Enfers sur une sorte de route 666 est particulièrement bien rendu. Pour l’accompagner une playlist est d’ailleurs proposée :

En bonus, vers ce lien, la légende d’Ambrosius en lecture gratuire. Vous l’aurez compris, si le thème vous parle, foncez lire Ordo !