Critique Raised by Wolves

Après les échecs de Prometheus et consorts, Ridley Scott ne m'inspirant plus confiance, j'avais laissé de coté cette série et je serai passé sans la regarder si certaines personnes ne m'avaient imposé le fait de la regarder. Eh bien que ces amis en soient remerciés sur plusieurs générations car Raised by Wolves est une petite merveille

Résumé

Au XXIIème siècle, un vaisseau atterit sur une planète, Kepler-22 b, en apparence déserte. 2 androïdes sortent et commencent à installer un camp. L'androïde se nommant "Père" construit des batiments, prépare des plantations. Celui des androïdes qui s'appelle "Mère" lance alors le processus d'incubation de 6 embryons humains. Au bout de 9 mois, les premiers habitants de Kepler-22 b naissent...

Un projet étrange

Raised by Wolves est une série à tous les points de vues bizarre. Elle est produite par HBO qui nous a donné Mondwest, Le trône de fer et a été poussée par Ridley Scott. Il a bien entendu réalisé quelques épisodes mais vous reconnaîtrez sans mal sa patte dans le visuel général et l'ambiance de la série. A noter que le projet a été tourné en Afrique du Sud et que son casting cosmopolite ne vous sautera pas forcément aux yeux.

Cette saison est centrée sur la manière dont Mère et Père vont installer leur colonie sur cette nouvelle planète. Alors qu'une guerre de religions ravage la Terre, les 2 androïdes vont tenter de sauver la race humaine en élevant des enfants athées pour éviter les erreurs du passé. Mais les conditions de vie sur la planète sont rudes et le passé a la vie dure...

Une sobriété à toute épreuve

Vous savez que Ridley Scott sait manier une caméra et ce n'est pas une surprise que de vous dire que les visuels de cette série sont dingues. Juste dingues. Ce sont souvent des paysages, des vues plongeantes avec des ombres, de la poussière et cette atmosphère bleutée qui donne ce coté irréel aux images. Au début, les plaines sont désertiques, des dunes, des montagnes et plus la série avance, plus les végétaux vont se multiplier, plus les plans vont se complexifier.

Car l'une des bases de Raised est la sobriété. Les images sont simples, nettes. Les éléments visuels sont clairs, beaux mais nus. Les personnages ont des combinaisons moulantes sans frou-frou, qui les font paraître quasi nus à l'écran. Le casting, qui pourrait avoir l'air ridicule dans ces accoutrements, est magnifique de simplicité, de justesse et sa prestation donne toute sa crédibilité à la série.

Je ne sais pas si Raised est une série d'ailleurs. C'est plutôt une fable, remplie de symboles et de métaphores. Raised by Wolves fait référence à la fondation de Rome par Remus et Romulus et les clins d'oeil à la légende sont légion. Mère nourrissant les enfants par des implants comme la louve, la toute puissance des androïdes les apparentant à des dieux, ce cadre sert de prétexte à une étude sur nos comportements de parents, d'enfants, sur l'apparition de la jalousie ou de la convoitise. La sobriété permet des images claires, parlantes, parfois choquantes de nos sentiments et de nos réactions. C'est une étude de mœurs qui baigne dans cette SF étrange qui n'a pas besoin de beaucoup pour être efficace...

Pour qui?

La série ayant un rythme hachée, et par son esthétisme qui prend son temps, elle peut paraître lente aux amateurs d'actions. Passé ce calme, c'est une découverte qui plaira à tout public même aux plus exigeants tant son imagerie est belle et son histoire intéressante. Attention, ce n'est pas a conseiller à un public trop jeune.