Critique Soroé, reine des Atlantes [2020]

Brian Stableford en parle comme du « premier grand roman de fantasy épique du XXe siècle ». Soroé, reine des Atlantes est un roman français de Pierre-Barthélémy Gheusi et Charles Lomon publié initialement en 1904 et qui ressort sur les étals des librairies grâce aux éditions Callidor. Comme à leur habitude, Callidor nous propose une édition soignée et illustrée par le talentueux Valérian Rambaud. Des illustrations originales de René Lelong ont été conservées. C’est un véritable travail d’édition qui a été mené pour nous offrir ce classique méconnu dans un écrin de choix. Un prologue vous entrainera dans l’aventure qui a mené à cette édition !

Depuis onze lunes, ils ont quitté la plage de Gilt-Herm. Depuis onze lunes, ils errent sur la mer. Argall, un grand guerrier venu du nord et ses compagnons sont perdus, ils ne reconnaissent plus les étoiles dans le ciel. Elevé par Dahéla, une esclave venue d’une terre lointaine nommée Atlantis, Argall a longtemps rêvé de ce lieu mystérieux et désormais il le poursuit.

Bientôt Argall découvre les merveilles de l’Atlantide, aux mille temples baignés par le soleil et surtout la belle Soroé. Lorsque Yerra la superbe souveraine immortelle de cette nation légendaire menace la jeune femme, fille du prêtre des anciens Dieux de lumière, Argall s’oppose à elle. Mais Yerra, reine incontestée, gouverne sans partage et ne tolère pas la contestation. Elle s’appuie sur de sanglantes idoles de fer et d’or et use de sorcellerie pour tenter de charmer notre héros. Argall et ses compagnons combattent alors les légions royales se retrouvant mêlés à une lutte de pouvoirs intestine. Le glaive mythique du premier roi atlante apparait vite comme la solution pour vaincre la sorcière.

Le premier chapitre est disponible ici !

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Soroé, reine des Atlantes est un roman au style littéraire chiadé, au souffle épique, le pont entre la fantasy britannique et la sword and sorcery américaine. Très codifiée, l’histoire fait la part belle à l’aventure et à l’action, les combats nombreux sont épiques mais aussi à la romance entre notre héros et sa belle. La sorcière à laquelle il s’oppose est un modèle de maîtresse femme machiavélique face à la jeune Soroé, plus ingénue. Pourtant ce sont les deux femmes qui occupent la narration. Argall disparait pendant une bonne partie du roman (vous saurez pourquoi en lisant les appendices). Le rythme est soutenu et si parfois l’écriture est un peu grandiloquente, presque théâtrale, on ne s’ennuie jamais. On est dans l’épopée, à la limite de l’opéra wagnérien. Un chapitre bonus et une fin alternative complète le roman. Soroé est un classique du genre qui ravira les amateurs et scellera le sort des Atlantes.