Critique Hard Sun #1

Lentement, la science fiction se mélange à d'autres genres dans la littérature comme dans l'audiovisuel. Aujourd'hui, je veux attirer votre attention sur une sortie qui a fait peu de bruits en France mais qui va vous titiller. Hard Sun est le mélange entre le polar anglais et... juste une touche de science fiction. Juste une légère caresse qui change tout....

Résumé :

DI Elaine Renko, alors qu'elle a été victime d'une agression particulièrement violente, revient au travail et est nommée dans le comissariat du Superintendant Charlie Hicks.

Lors d'une enquête, ils découvrent un dossier top secret : Le projet Hard Sun. Ce qu'il contient ? La fin du soleil. Dans 5 ans, il aura disparu. Alors qu'ils sont poursuivis par le MI5 qui cherche à étouffer l'affaire, les deux policiers sont contraint de diffuser l'information aux média. Par la même, ils vont créer une nouvelle vague de criminels...

Un vrai polar 

Hard Sun est la création d'un habitué des séries policières : Neil Cross, qui n'est autre que le papa de Luther avec Idris Elba. Il reste dans sa veine habituelle d'un polar dur avec des héros au caractère trempé à la poursuite de tueurs implacables. Aucun n'est manichéen, tout est en nuance de gris et les épreuves qui les attendent ne sont pas pour les âmes sensibles.

Je dois vous avouer que j'ai hésité avant de présenter cette critique dans ces colonnes. Hard Sun se déroule dans un univers très contemporain, quasi tel que nous le connaissons. Seule différence : Il semble que le soleil va disparaître dans cinq ans. Cette nouvelle, à sa publication, va rencontrer incrédulité mais aussi foi fervente et elle va créer une série de nouveaux crimes, de nouveaux criminels que nos policiers vont devoir affronter.

C'est le but de l'auteur : Qu'est ce qu'une nouvelle de ce genre ferait à notre société ? À ce titre, la série se questionne, nous questionne comme n'importe quel autre série de fantastique...

Du filtre, des acteurs et du suspense

Pour ce qui est de la partie technique, vous ne serez pas surpris par les images de Londres que nous proposes la série. La réalisation tient le rythme en particulier car les courses poursuites sont au centre de l'action. On peut noter une utilisation des filtres de couleur pour teinter et influencer certaines scènes. Cela fait ressortir la présence du soleil même sans le voir, donne du froid à certaines scènes. C'est assez intelligemment fait, créant un coté surréaliste.

Les acteurs sont le fer de lance de la narration. Tout est centré sur eux. Il faut tirer son chapeau aux deux acteurs principaux, Agyness Deyn et Jim Sturgess, qui sont particulièrement bons et nous maintiennent dans l'émotion en ne surjouant pas. Les personnages sont au courant de la fin du monde et toutes leurs actions vont être passées au prisme de ce changement fondamental.

Au final, la série est une réussite qui utilise parfaitement cette touche de science-fiction. Une tension va naître et ainsi le polar va être poussé dans une direction qui ne lui est pas commun : celle d'une introspection futuriste, un peu éloignée. Le spectateur sera à la place du personnage qui embrasse ses enfants le matin, qui lui pose des questions normales qui n'auront plus de sens dans le lendemain de la série. Vraiment troublante, elle laisse une trace discrète mais présente...

Pour qui ?

Les amateurs de polar à l'anglaise devraient se jeter sur ce petit bijou qui utilise parfaitement qui repousse un peu les attentes. Un peu trop violent pour un public jeune, la série conviendra néanmoins à une audience adulte qui aime les personnages durs et les intrigues non manichéennes.