Critique Golden State [2021]
Avis critique rédigé par Nathalie Z. le lundi 4 octobre 2021 à 08h00
Entre le Truman show et 1984
Golden State est un roman entre polar et SF de l’auteur de l’excellent Underground Airlines, Ben H. Winters, également publié chez ActuSF. Cette fois, l’écrivain imagine un monde futuriste où règne en maître absolu la vérité. Explication.
Bienvenue au Golden State ! Un climat de rêve, une très belle cité, peu de criminalité mais… Imaginez un monde où la vérité prime sur tout, un monde où vous devez consigner chaque jour par écrit vos moindres faits et gestes. Dans le Golden State, mentir est un crime. Nous voici plonger dans un état presque parfait, sous haute surveillance, le tout avec leur propre bénédiction.
Laszlo Ratesic fait partie du service spéculatif depuis presque vingt ans, le département d’investigation du Registre. Il est chargé d’enquêter sur tout ce qui menace la vérité. Il a une perception accrue des mensonges, il est comme capable de voir une perturbation dans l’air quand une personne ment. Mais cette capacité particulière a un retour de bâton : notre héros se sent vite mal quand ce phénomène ce produit, comme si mentir le blessait physiquement. Il a également pour prérogative, la spéculation, soit envisager les possibilités lors d’une enquête ce qui peut s’avérer dangereux.
Voici donc Laszlo chargée d’une affaire qui semble banale et on lui colle une stagiaire particulière naïve et douée, Ayza Paige à laquelle le bourru détective s’attache vite. Les deux investigateurs doivent déterminer si la chute d’un homme d’un toit est accidentelle ou criminelle. Cette mort pourtant est entourée de circonstances qui fleurent bon l’anomalie, mais Laszlo et Ayza sont prêts à tout pour découvrir la vérité. Mais cette enquête troublante va bouleverser les convictions les plus profondes de Laszlo et le mettre lui et sa coéquipière en situation périlleuse.
Si la structure du roman est un classique de l’intrigue du roman noir à la Ellroy_ l’ambiance aussi d’ailleurs et son personnage principal, Laszlo est le détective hard boiled typique_, la thématique de dystopie développée est terriblement bien amenée. Par touches saupoudrées durant le premier tiers du roman, Ben H. Winters plante un univers digne de 1984, oppressant et trop parfait. Avec la même efficacité que dans Underground Airlines, l’auteur recrée une réalité alternative crédible et cohérente. Si Laszlo finit par remettre en doute les fondements mêmes du Golden State, le lecteur lui est happé par cette autre Californie aux allures de Truman Show. Ce monde est effrayant d’ailleurs car l’imaginaire n’y a aucune place, donc pas de roman. L’humour peut poser un problème alors oublier sarcasme et ironie. A l’époque des caméras de surveillance et des drones, des restrictions de liberté diverses et variés, Golden State sonne juste et fait froid dans le dos. Seul bémol, une fin peu surprenante, même si elle colle à nos attentes.
La conclusion de Nathalie Z. à propos du Roman : Golden State [2021]
Dystopie originale, univers où la vérité est devenue la seule loi, Golden State a un côté polar noir mâtiné de 1984. Vous y suivrez un enquêteur un peu particulier dans une investigation qui va dévoiler les secrets de cette société parfaite sur le papier. Dans la veine d’Underground Airlines, ce roman renvoie à notre réalité et à ses défauts.
On a aimé
- L'atmosphère du roman
- La dystopie originale
- Le personnage principal, bourru et attachant
On a moins bien aimé
- La fin n'est pas surprenante mais tombe juste
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