Critique L'Effet Papillon [2004]

Evan Treborn a toujours des problèmes de mémoire, lesquels correspondent à des traumatismes graves. Une fois étudiant, il décide de consulter un médecin sans résultat probant. Et c'est en relisant ses journaux intimes qu'il comprend que son inconscient avait provoqué l'oblitération de certains de ses souvenirs pour limiter sa douleur, puisqu'ils comportaient accidents et pédophilie. Et tout bascule au moment où, en ce concentrant sur ses notes, il réussit à changer ces évènements. Mais ce qu'il n'avait pas prévu, c'est que c'est toute sa vie qui en est changée...


L'effet papillon: Tommy (Cameron Bright), Kayleigh (Sarah Widdows), Mr. Miller (Eric Stoltz) et Evan (Logan Lerman)

Le voyage dans le temps.
Depuis longtemps, l'homme s'est interrogé sur le temps: le passé, le futur, le présent. Autant le futur est quelque chose qui fait rêver, on se dit que le futur apportera un mieux (quoique en ces temps ci, le futur n'augure rien de bon: pollution, assèchement des ressources...) Autant le passé a quelque chose de figé, d'immuable. C'est pourquoi beaucoup d'auteurs se sont penchés sur la question (H. G. Wells, René Barjavel, Poul Anderson...) et ont écrit des oeuvres où transparaissait la question du paradoxe temporel: si je reviens dans le passé, et que je tue mon grand père, alors il n'aura pas vécu, donc je ne serai pas né, donc je ne serai pas retourné dans le passé, et je n'aurai pas tué mon grand-père, donc mon grand-père a vécu, et je suis né etc etc. D'autres auteurs tels que Dick se sont penchés sur le fait que dans le passé, si tel ou tel changement s'était effectué, l'histoire entière aurait été différente. Exemple: que se serait il passé si Napoléon était mort jeune ? Que se serait il passé si les Allemands et les Japonais avaient gagné la WW2 ? Autant de questions qui ont inspiré des écrivains pour donner ses lettres de noblesse au genre qu'est l'uchronie. Un genre ou l'embranchement part vers une autre direction que la nôtre dans le passé.




L'effet papillon: Evan (Ashton Kutcher) et Kayleigh (Amy Smart)

L'effet papillon.
Les scénaristes et réalisateurs Eric Bress et J. Mackye Gruber se sont penchés sur la question et ont donc écrit un scénario qui illustre de la meilleure des manières la boucle temporelle.
En effet, le film exploite de belle manière l'idée d'embranchement crucial du passé pour influencer le futur. Ce film est particulièrement intéressant par cette idée de choix. Ce choix qui, comme le dit le titre, n'a pas un effet bénin, mais qui détermine parfois le destin de telle ou telle personne, sa carrière, sa vie personnelle et amoureuse.
Le scénario n'est pas une belle coquille vide, où le héros pourrait nous promener dans le passé, pour le seul plaisir de se faire progresser dans l'échelle sociale par exemple. Non, notre héros est décidément altruiste et c'est là que le film devient intéressant: comment faire pour que chacun trouve son bonheur en même temps ?

Pour cela, ils comptent sur de jeunes acteurs (en particulier Amy Smart et Elden Henson, en charge du jeu de personnages aux destins complètement différents) qui effectuent des performances intéressantes, rendant leurs personnages aussi attachants que possible

L'effet papillon: Evan (Ashton Kutcher) et Kayleigh (Amy Smart)