Critique Red Water [2004]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 17 octobre 2005 à 09h12

Le requin bulldog tombe sur un os

Un requin sévit dans le bayou. Encore une histoire de requins, me direz-vous ? Oui, mais pas n’importe lequel. Ni gris, ni bleu, ni marteau, ni tigre, ni blanc, mais plus précisément un requin bulldog, une espèce canino-squale qui est, d’après ce film, la pire de toutes. Un véritable tueur qui ne lâche jamais le morceau. Oui… Bon. On veut bien le croire. Ils disent cela à chaque fois de toute façon, alors on attend de voir.
Dés le début du métrage, on s’aperçoit rapidement que, en fait, l’histoire se concentre sur les tribulations d’une équipe de géologues qui ont établi une plateforme de recherches pétrolières dans un lagon situé sur la rivière Oumpapa (je suis pas vraiment sûr du nom, m’enfin c’est pas grave) qui se trouve être un affluent du Mississipi. On est donc en Louisiane, en plein pays cajun, et le réalisateur s’amuse encore aux dépends de nos sympathiques frenchies américains.
En effet, une partie de la petite équipe doit remonter le fleuve pour arriver sur le site des fouilles, et en chemin, comme l’un des membres de l’expédition est du coin, on a droit à une petite escale touristique dans une pittoresque cité lacustre tout droit sortie de Rahan. Le bateau des scientifiques est d’abord accueilli par une haies de barcasses, à la manière des réceptions ‘’club med’’ polynésiennes, les chemises à carreaux remplaçant les pagnes. Ensuite, on a droit au sempiternel buffet au cours duquel les invités sont traités de manière très folklorique, avec violons, musique cajun (très sympa d’ailleurs) et cérémonial tanzanien. ‘’Je me croirais dans Délivrance,’’ annonce un des invités (le responsable de la compagnie), qui a la reconnaissance du ventre. ‘’T’inquiètes, je pense pas qu’il te feront couiner, ‘’ lui répond élégamment le héros (Lou Diamond Phillips). Bref, on est dans la délicatesse et la subtilité. Arrive alors le grand sachem apache (le Grand Vieux) qui s’est trompé de tribu, mais qui ne se démonte pas en racontant une terrifiante légende, au coin du feu, sur des esprits protégeant le lagon des étrangers. On se dit alors que dans le lagon, on va lâcher les chiens.
Pendant ce temps, le requin chien, qui a du flair, remonte également le fleuve, tout en croquant un badaud de temps à autre, comme ce guide d’une excursion qui se fait bouffer devant ses clients - Bizarrement, on n’entendra d’ailleurs plus parler de cette petite randonnée - Evidemment, ces attaques font grand bruit, et sur le cours d’eau, la police et une tonne de pécheurs (hommage aux dents de la mer ?) écument chaque moindre centimètre cube de flotte pour y dénicher la bête, dont la tête est mise à prix (50 000 dollars tout de même). Mais le bulldog aquatique est malin (plus que le terrestre, enfin je dis ça, mais le seul que je connaisse est celui qui fait qu’emmerder Tom le chat…), et il parvient à passer entre les mailles du filet pour arriver dans le lagon, qui est occupé par le personnel de la plateforme, bien évidemment, mais aussi par les membres d’équipage d’un rafiot qui se trouve non loin de là.
Sur ce mystérieux navire, on trouve trois personnes ; le pilote, un blanc qui roule des mécaniques, et cet agité du bulbe qu’est Coolio. Ce sont en fait trois truands qui cherchent un magot au fond des eaux croupies de la rivière. Dans un premier temps, la cohabitation se passe relativement bien, jusqu’à ce qu’un des plongeurs truands soit assommé par une portière de voiture (hé hé, il faut voir pour comprendre) et remonté à bord de la plateforme par la plongeuse (mais non, pas à la vaisselle, sexistes va !) de la compagnie, qui est également l’ex-femme du héros. Ce héros, qui dispose de son BNS, sautille alors sur le noyé qui souffle comme Moby Dick et reprend conscience, alors que se pointent ses potes avec des airs pas commodes. Une échauffourée éclate lorsque le responsable de l’expédition – un blanc bec antipathique, comme d’habitude – veut appeler la police. Une joute verbale qui prend fin lorsque Coolio, à cours d’arguments (au bout de quinze secondes donc), nous fait son traditionnel numéro de plus mauvais acteur du monde et tire une balle dans la jambe du blanc-bec. Du coup, ça calme tout le monde. Sauf la victime, qui pisse le sang et se met à couiner, finalement.
Tout à ses préoccupations, ce beau monde oublie complètement que le forage continu. La pression augmente dangereusement – gros plan sur une aiguille - et la sirène d’alarme se met à hurler, réveillant le spectateur de manière brutale. Les ouvriers se ruent pour essayer de stopper la catastrophe annoncée, mais trop tard, le pétrole jaillit, prend feu, tout explose, tout le monde saute à la baille, sauf deux figurants sacrifiés sur le banc des seconds couteaux.
Et le requin dans tout ça ? Ben, il arrive, sans se presser, c’est un bulldog suisse. Puis, il voit qu’il y a le feu au lac et commence à faire son office, pour essayer de justifier cette terrible réputation répandue par les scénaristes. Il commence par machouiller un pauvre vieux technicien, le meilleur ami du héros, qui le prend très mal. Ce dernier doit cependant composer avec les truands qui ont l’amabilité de l’aider un peu. Le rouleur de mécanique se fait tuer par ses potes et le pilote est pulvérisé dans l’explosion de son bateau. Reste Coolio, pataugeant dans l’eau et qui essaye de récupérer son fric dans la bouche du requin. ‘’C’est moi le requin,’’ lui dit-il avant de se faire croquer par le squale. Il est con ce Coolio…
Restent sur le ring le requin molosse, le cajun à chemise à carreaux, le héros et son ex. Grâce à un esprit d’équipe admirable, les trois survivants arrivent à convaincre le squale de se la jouer Gorge Profonde avec le trépan de la station (mais non, pas celui du héros, bandes de vicieux…) et se voient finalement gagner par KO. On est vachement content parce qu’arrive le générique de fin et qu’on va pouvoir entendre une jolie chanson cajun.

La conclusion de à propos du Téléfilm : Red Water [2004]

Auteur Nicolas L.
42

Red Water n’est pas un mauvais film en soi. A part Coolio, toujours aussi pénible (il gesticule comme dans un clip de rap), les acteurs sont corrects. La seule femme présente (la revenant des années 80 Kirsty Swanson, bien conservée ma foi…) n’est pas une cruche et elle ne montre même pas son cul, et tous sont des honnêtes acteurs de série B. le script essaye d’être varié et de ne pas se consacrer essentiellement sur la chasse au requin, et les quelques effets pyrotechniques sont réussis. Mais finalement, le métrage est quand même souvent chiant, la faute à une réalisation bonhomme et un scénario sans rebondissements. Avec un peu plus de punch, ce téléfilm monotone aurait pu être beaucoup plus divertissant. Là, pour le coup, c’est un peu raté.

On a aimé

  • Script assez fourni pour le genre
  • Acteurs corrects – sauf un.
  • La pyrotechnie.
  • Les chansons cajuns.

On a moins bien aimé

  • Réalisation terne
  • Scénario un peu mollasson
  • Coolio.

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