Critique Le fils de Chucky #5 [2005]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le vendredi 25 novembre 2005 à 08h20
Un Brav’Gars pas comme les autres
Le fils de Chucky est un pantin laid – on dirait Michael Jackson ! - mais pacifique qui mène une difficile existence dans le milieu des forains anglais, où il sert de complice à un escroc passant pour un ventriloque.
Un jour, las des brimades de son ‘’maître’’ et apercevant ses parents à la télévision à l’occasion d’un reportage sur Hollywood, il s’enfuit - sur un musique onirique ‘’elfmanienne’’ composée par le vétéran Pino Donaggio - et, caché dans un paquet, regagne les Etats-Unis.
Sur place, il réveille l’esprit de ses parents grâce à une incantation vaudou pour finalement s’apercevoir qu’ils ne sont finalement que deux monstres sanguinaires…
Dernier volet en date des aventures de la Poupée de Sang, Le Fils de Chucky est réalisé par Don Mancini, un vieil habitué du cinéma bis horrifique américain et également un des principaux animateurs de la licence Chucky depuis ses débuts, dans les années 80. Autant dire qu’il connaît bien son sujet, et c’est la première chose qui frappe aux yeux lors de la vision du film, grâce à ce profond respect et attachement au mythe qui émane du métrage.
Il n’est pas question de ridiculiser ce psycho killer en chiffon mais plutôt de le renouveler, une décision honorable qui a donné au final un film presque parfait.
Dans cet opus, ce n’est plus deux, mais trois poupées qui interviennent dans la narration. Car en plus de Chucky et de Tiffany la copine allumée, il faut désormais compter sur le fils, ou la fille, car l’on s’aperçoit- en même temps que les ‘’parents’’ d’ailleurs -, qu’il n’a pas de sexe. Ce détail amène un des aspects le plus délirants du film, car indécis, Chuck et Tiff décide réciproquement d’en faire un garçon – nommé Glen – et une fille – Glenda ! – et de se disputer constamment la justesse de leur décision. Le ‘’fils’’ de Chucky va alors alternativement jouer le rôle d’un garçon et d’une fille dans un véritable hommage au célèbre nanar de Ed Wood, Glen or Glenda, dans lequel le réalisateur-acteur jouait un travesti – ce qu’il était par ailleurs dans la vie civile.
Ce clin d’œil cinéphile n’est pas le seul dans le film et le spectateur, s’il en a l’envie, peut s’amuser avec ce véritable quizz – comme dans ce remake de Shining, lorsque Chucky défonce la porte à la hache et passe la tête dans la brèche ainsi créée. Bien entendu, tout est orienté du coté humoristique, voir comique. Le film évite l’excès de gags et ne tombent pas dans l’affligeant du style Scary Movie mais il faut avoir tout de même un sacré esprit potache pour apprécier. Fidèle à son image, Chucky est obsédé, vulgaire et il élève le vice à un niveau presque dogmatique, contrastant avec un Tiffany plus réservée, à l’allure gothique, mais qui d’un ‘’pétage’’ de plomb peut étriper un réalisateur un peu trop indélicat.
Mais la cerise sur le gâteau, le summum de la parodie, c’est Jennifer Tilly elle-même qui auto-détruit sa propre image en incarnant son propre rôle et en nous offrant le spectacle d’une actrice has been, devenue trop grosse à cause d’un boulimie incurable, et par-dessus tout sans aucune moralité. Les pointes sur sa personne fusent durant tout le film comme ce passage ou les poupées la traînent sur le sol et que Chucky, toujours aussi délicat, déclare : « Putain ! Ce qu’elle est grosse, et elle est même pas encore enceinte ! » Incroyable prestation autocritique d’une actrice jadis si sexy – remember Bound ! – qui connaît de véritables problèmes de ligne et par conséquence de carrière, si l’on se réfère à la vue de son double menton.
Don Mancini a invité quelques figures sur son plateau et on a le plaisir de voir ce déjanté de John Waters – le roi de l’odorama – dans le rôle d’un paparazzi, Jason Flemyng en père Noël et le maquilleur d’effets speciaux Tony Gardner dans son propre rôle. Des apparitions toujours destinées à faire plaisir aux cinéphiles. Bref, c’est fun, sans temps morts et brillamment réalisés. Mais est-ce pour autant parfait ? Hélas, je dois admettre que non !
C’est vrai, le film est bourré de gags et c’est très drôle mais le revers de la médaille apparaît aussi rapidement ; Le Fils de Chucky ne fait pas peur du tout. On assiste aux exactions des deux, puis trois, barges sans aucun frisson et, comble de malheur, le suspense est complètement inexistant. La faute à une réalisation linéaire consciencieuse, sans surprise, et trop axé sur les effets comiques pour permettre l’installation d’un climax. Bien sur, la mise en scène est techniquement irréprochable – notamment ce premier quart d’heure tournée entièrement à la steady-cam – mais elle est hélas aussi trop prévisible et ‘’mainstream’’ pour nous surprendre.
Le deuxième point noir est la présence de quelques incohérences scénaristiques et d’ellipses un peu cavalières. Certaines situations sont mals introduites – le début dans la maison, la transformation du fils en une Sue Ellen pyromane – et d’autres ne sont mêmes pas expliquées – le fils chez le forain, la visite de Chucky chez le paparazzi -, et ces égarements gênent quelque peu la narration et finissent par entraîner une certaine perplexité dans l’esprit du spectateur attentif.
Pour finir, je regrette que les effets gores, s’ils sont réussis, ne sont pas très nombreux. La partie centrale du métrage étant à ce niveau étrangement sage. Il a rien à redire cependant sur la qualité des maquillages, juste un léger reproche concernant une utilisation un peu excessive des effets numériques – de plus, certains ne sont pas terribles - qui efface l’aspect ‘’oldies’’, un des principal attrait des films précédents.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film : Le fils de Chucky #5 [2005]
Le Fils de Chucky est un des meilleurs volets des aventures de la Poupée de Sang, mais il aurait pu être encore plus réussi avec un peu plus d’application, notamment au niveau de l’écriture du scénario. Si vous avez gardé un tant soit peu l’esprit potache de votre adolescence, vous aurez un grand plaisir à suivre les aventures de ce trio infernal mené par un Chucky toujours aussi pourri de la moelle, s’éclatant dans cette comédie horrifique parfois très drôle.
On a aimé
- Jennifer Tilly, courageuse dans l’auro parodie
- Chucky, toujours aussi craquant
- Des gags très drôles
- Effets spéciaux réussis
- Nombreux clins d’oeils cinéphiliques.
On a moins bien aimé
- Un scénario parfois incohérent
- Aucun suspense
- Même pas peur !
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