Critique Supernova [2006]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le vendredi 6 janvier 2006 à 11h18
Supernova ou Supernanar ?
La direction d’un bureau d’études spatiales découvre, grâce aux recherches de deux de leurs plus éminents scientifiques, que l’astre solaire est sur le point de se transformer en supernova.
Avertis, les différents gouvernements mettent discrètement en place une procédure d’urgence, en essayant de dissimuler la vérité aux populations et en mettant au secret les membres du laboratoire.
Mais les premières manifestations solaires ne tardent pas se produire, semant la désolation et la panique, alors que les autorités ont fort à faire avec les indiscrétions d’une journaliste obstinée.
Depuis quelques années, grâce aux développements des effets spéciaux bon marché, et peut-être avec la confirmation scientifique qu’un météore est responsable de l’extinction des dinosaures, les films catastrophes traitant de diverses manières des conséquences d’un tel évènement se sont multipliés.
Les produits résultants, qu’ils soient cinématographiques (Armaggedon, Deep Impact) ou télévisuels (Astéroid, Météorites, Judgment Day), n’ont hélas jamais été réellement satisfaisant, même si les objectifs visés, et les budgets débloqués bien sur, étaient forcément distincts.
Les œuvres destinées aux salles obscures privilégient en général une débauche d’effets spéciaux sophistiqués, qu’ils soient numériques ou mécaniques, et cela souvent au détriment du scénario et de la construction des personnages. L’autre catégorie, destiné au câble américain, se décline souvent en des mini-séries qui mélangent volontiers les séquences spectaculaires et les ingrédients typiques du soap-opéra. Ce deuxième type de films catastrophe, souvent moraliseur, mièvre et au fort goût patos, a depuis élargi son champ d’exploration vers d’autres cataclysmes – volcans, tornades, vague de froid, de chaud, séismes – mais ne change aucunement, pour ainsi dire, sa structure narrative.
Supernova – à ne pas confondre avec le film de SF du même nom qui n’a strictement rien à voir – est construit de la même manière que ses aînés. Il met en vedette un ‘’jeune’’ chercheur – interprété par un Luke Perry qui n’est plus si jeune que ça – qui se retrouve au centre d’une intrigue mêlant une trame principale ; la découverte de l’imminence de la destruction de la Terre, ainsi que l’existence de cités secrètes souterraines prévues pour accueillir des individus triés selon un critère darwinien. A cette histoire apocalyptique se greffe une trame secondaire qui met sa famille à la lutte avec un tueur psychopathe revanchard, plus différentes petites histoires annexes concernant les personnages secondaires, dont celle du professeur Sheppard, le savant qui a découvert le phénomène solaire.
Le problème majeur, qui n’est hélas pas le seul, de Supernova est le déséquilibre trop important dans l’exposition des différents éléments de ce patchwork télévisuel, notamment dans la deuxième partie du métrage où la cavale du tueur prend vraiment trop le dessus sur le drame principal, qui traite tout de même de la destruction de notre planète. Ensuite, de nombreux personnages sont vraiment trop caricaturaux, le pire étant le professeur Sheppard, joué par un Peter Fonda qui n’a pas encore lâché le surf que John Carpenter lui a filé – voir Los Angeles 2013 – et il n’est pas vraiment crédible en prix Nobel de physique. Je me demande encore pourquoi, de Sydney, il décide d’aller finir ses jours aux Maldives.
Concernant la mise en images de la catastrophe, on assiste à un déballage de tout l’attirail propre à ce genre de film qui mêle en vrac des stock-shots d’actualité traitant de catastrophes naturelles (incendies, séismes, émeutes, pillages, etc.) suivi de l’organisation des secours – au cours desquels sont mis en valeur ces seconds rôles dévoués à leur cause humanitaire -, le tout accompagné de discours moralisateurs sur les capacités de réaction de la civilisation débités par des politiciens BCBG, qui semblent sortir tout droit d’un séminaire d’une paroisse évangélique. C’est redondant et sans aucune imagination. Les bonnes idées, il y en a au moins une, ne sont par contre pas du tout développées. Je veux parler de l’introduction du concept de ces villes abris nommées les Phénix. Bien sur, ce n’est pas nouveau, mais la présentation d’une de ces cités, sous la forme d’une gigantesque cité de métal à la façon Métropolis, et pouvant contenir 10 000 habitants durant une quinzaine d’année, était assez prometteuse. Dommage que les scénaristes ne se soient pas plus aventurés dans cette direction. Dés que les héros fuient le complexe, on ne parle plus de Phénix. Problème de budget ? Peut-être.
Mais le pire est à venir. Car je me suis demandé pendant plus de deux heures comment l’humanité allait pouvoir s’en sortir. En effet, on peut imaginer arrêter un météore lancé en pleine course avec un missile nucléaire, un laser hyper puissant ou une épuisette géante, mais comment faire pour stopper le feu de l’astre solaire ; un seau d’eau titanesque ? Et bien non, la solution est… une erreur de calcul. Durant tout le film, par l’intermédiaire de certains personnages, on laisse sous-entendre que les prévisions sont peut-être faussées par une erreur de calcul. Hors, alors que la Terre est la proie des flammes, le héros découvre – de manière tellement innée que l’on se demande s’il est un fumiste ou un génie - qu’il a commis une erreur de calcul lors de ses équations visant à déterminer l’age du Soleil. D’un coup, comme rassurée sur son âge, notre coquette mais susceptible petite étoile cesse instantanément ses caprices et une pluie diluvienne se met à tomber, éteignant les gigantesques foyers d’incendie qui dévoraient les forêts du monde entier ! Croyez-moi, j’ai rarement vu un happy-end aussi nase…
Un autre aspect qui m’a aussi vraiment déplu, c’est la médiocre qualité des images de synthèse qui ne sont même pas digne d’un vieil Amiga. D’un niveau largement inférieur à ceux trouvés dans d’autres œuvres luttant dans la même catégorie, ces effets spéciaux souvent minables me font vraiment regretter la grande époque des destructions de maquettes et de modèles réduits. Cela sent trop l’absence totale de moyens et le travail bâclé. On dirait plutôt que la production a forcé sur le casting, en faisant appel à des valeurs sures, mais bien vieillissantes, de la série B. Comme signalé plus haut, le rôle principal échoue à Luke Perry qui, délaissé par le milieu hollywoodien, se rabat sur les contrats juteux proposés par les chaînes câblées. Il est accompagné au cours de ses tribulations par une Tia Carrere quelque peu boudinée qui a du abuser des M&M’s. Elle incarne un officier des services secrets, chargée de surveiller le scientifique récalcitrant. Lance Henricksen, toujours aussi monolithique quelque soit son rôle, est dans la peau du colonel Williams, un homme insensible qui s’occupe de la mise en fonction de Phénix, alors que Peter Fonda s’amuse à jouer un savant hippie qui fuit ses responsabilités. Il sera puni en recevant une boule de magma incandescente pile poil sur sa cabane de bambous. Triste, surtout qu’il vient de découvrir l’amour avec une maldive de Malibu
La conclusion de Nicolas L. à propos du Téléfilm : Supernova [2006]
Ce genre de produit télévisuel n’est jamais génial. Trop convenus, remplis de romances bancales et d’effets spéciaux primaires, ces films sont au mieux distrayants et ils n’ont d’ailleurs en général aucune autre ambition. Mais cela n’est même pas le cas de Supernova, qui accumule les poncifs du genre et n’y glisse aucun grain de folie, aucune prise de risque, qui pourrait empêcher le spectateur de somnoler au bout de une demi-heure de métrage. Au final, on assiste à un spectacle ennuyeux et mille fois rabâchés, entrecoupé de séquence traitant d’une histoire secondaire qui n’a, elle non plus, aucun intérêt. Très décevant de la part d’un John Harrison qui nous avait offert un Dune plutôt convaincant.
On a aimé
- Les pauses pubs
- L’interprétation en général correcte
- Les cités Phénix (et pas les maisons…)
On a moins bien aimé
- Le scénario, long et convenu
- Le dénouement stupide
- Un histoire secondaire qui n’apporte rien
- Les effets spéciaux, mauvais même pour un téléfilm
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