Critique Last Action Hero [1992]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 31 janvier 2006 à 17h28

Un véritable hommage au cinéma d’action

Grâce à un billet magique qui lui a été remis par un vieux projectionniste, le jeune Danny Madigan se retrouve projeté dans le monde de son héros, le flic Jack Slater. Ensemble, il vont mettre en échec les plans de nombreux vilains du cinéma, mais la situation va se compliquer lorsque le vil Benedict s’empare du billet et se rend dans le monde réel, un univers où les criminels peuvent l’emporter.
Projet atypique du réalisateur John McTiernan, Last Action Hero a été, en son temps, fustigé par la critique et boudé par les spectateurs. Cette histoire de passage d’un être humain dans le monde matérialisé du septième art – déjà traité par Woody Allen dans son magnifique Rose Pourpre du Caire – est en fait son deuxième monumental bide successif après celui de Medecine Man. Ce film restera une œuvre maudite et mésestimée, pourtant si on daigne bien si attarder quelque peu, on peut y trouver foison de qualité.

Un Schwarzy honnête, lucide… et farceur

Tout d’abord, il peut nous apparaître, plus de dix ans après sa sortie, comme un véritable regard sur les icônes des nineties, ces héros survitaminés qui hantaient les écrans, avec leurs tonnes de muscle et leurs expressions affligeantes qui se limitaient à deux ou trois grimaces et quelques répliques bien lourdes platement délivrées. Ces’’actionners’’, comme on les nommait volontiers, qu’ils soient interprétés par Schwarzenegger, Stallone, Seagal, Mel Gibson, Bruce Willis ou autres Van Damme, paraissent aujourd’hui bien datés et il est très amusant de noter la naïveté dans laquelle baignaient tous ces produits carburant à l’adrénaline, la testostérone, et à la réplique qui tue encore plus que les balles.
Avec Last Action Hero, un produit pourtant contemporain – nous ne sommes qu’en 1992 -, il est vraiment intéressant de voir avec quel culot Schwarzy et Mc Tiernan assument la caricature en fouillant sans complexe dans leur propre cinématographie et celles de leurs confrères. Si les remarques humoristiques sont légions, elles ne sont jamais méchantes et plutôt même attendrissante, et au moyen de séquences délirantes et caricaturales, il n’hésite pas à calmer son sens critique en plaçant l’actionner dans la même catégorie que les cartoons. On peut noter que Mc Tiernan appuie d’ailleurs son effet en plaçant des personnages animés dans le métrage.
Charles Dance, celui a compris que le crime payait mieux dans le monde réel

On peut trouver également dans cette œuvre, en deuxième lecture, une véritable déclaration d’amour au monde du cinéma de la part d’un réalisateur qui s’interroge intrinsèquement sur son art. A travers quelques plans, avec tous ces cinémas qui inondent les rues glauques de New York, et qui sont en fait leur seules sources d’illumination – le cinéma, lumière d’une civilisation atteint de sinistrose ? -, et par l’intermédiaire de cette magnifique visite de l’Orpheum, le cinéaste tient à rendre un dernier hommage à cet ancien style de cinéma, géniteur d’un monde magique où le bien règne en maître depuis sa naissance, de Erroll Flynn à Arnold Schwarzenegger. Avec cette scène dans laquelle Benedict – ayant accédé au monde réel - tue un pauvre type dans la rue sans que personne ne réagisse qui pourrait même laisser à penser que McTiernan préfère le monde du cinéma à celui dans lequel il vit.
Mais avant toute chose, Last Action Hero est une mine d’or pour les amateurs de clins d’œil et le chasseur de caméo. On peut voir Sharon Stone dans son rôle de Catherine Tramell Basic Instinct – sortir du commissariat, précédant de peu Robert Patrick en T1000, le jeune Austin O’Brien nous refaire le coup de E.T. avec son vélo, Tom Noonan nous offrant son propre registre, etc. Sans oublier le mitraillage de répliques références – F. Murray Abraham appelé ‘’celui qui a tué Mozart’’ – et les séquences pastiches – la plus drôle étant celle d’Hamlet avec un Schwarzy remplaçant dans le rôle titre Laurence Olivier, bonjour les dégâts ! Bref, pour peu que l’on adhère au délire des deux zigotos, on s’amuse vraiment et on découvre de nouveaux ‘’joke’’ à chaque vision.
D’autant que les scènes d’action sont vraiment réussies, une habitude pour McTiernan, qui est devenu maître en la matière. Le résultat, soutenu par des extraits musicaux de grands groupes hard rock et métal – Megadeth, AC/DC, Alice in Chains – et le score de Michael Kamen est vraiment jubilatoire. On peut seulement un peu regretter quelques prises de vue un peu bâclées qui laissent apparaître des défauts – équipe de tournage dans certains reflets, tremplins de cascade mal dissimulés – et un léger essoufflement humoristique sur la fin, que le réalisateur essaye de compenser avec un surdosage d’action, à partir du moment où le récit prend place dans le monde réel.

La conclusion de à propos du Film : Last Action Hero [1992]

Auteur Nicolas L.
78

Last Action Hero est un bon film. J’assume et je signe, même, si vous l’exigez. Ce petit bijou d’humour potache n’est pas, bien au contraire, destiné uniquement à ceux qui dénigrent le genre ‘’actionner’’. Car, plus qu’ils ne le critiquent, McTiernan et Schwarzenegger, à travers une succession d’action, de gags, et de situations favorables au pastiche et à la caricature, rendent un hommage attendri - mais lucide - au genre qui a fait leur fortune. Et au cinéma en général.

On a aimé

  • Saluons la prise de risque de McTiernan et Schwarzenegger.
  • Multitude de gags, de clins d’œil et de références.
  • Action bien maîtrisée.

On a moins bien aimé

  • Essoufflement sur la fin.
  • Un scénario, hormis l’idée originale, assez classique.

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