Critique Underworld 2 Evolution #2 [2006]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 20 février 2006 à 09h41
Sang pour sang nase
Suite au succès public et financier du premier volet, Len Wiseman et sa dulcinée Kate Beckinsale rempilent pour un nouvel épisode de la saga Underworld, qui se voudrait finalement être, d’après les dires de son créateur, une trilogie.
Après un premier opus graphiquement intéressant (grâce à un pertinent et élégant traitement gothique des mythes lycanthropiques et vampiriques), mais assez vide de substance narrative, on retrouve les héros (la vampire Sélène et l’hybride Michael) dans le rôle de fuyards, en place et lieu de celui de prédateurs qui étaient précédemment les leurs.
A cette occasion, Len Wiseman profite aussi de nous dévoiler sa vision portant sur la création de sa mythologie, une racine qui prend son origine dans les Balkans, il y a plus de 1000 ans.
Dans cette perspective, le film débute avec un long enchaînement de séquences en flash-back qui nous ramène en plein moyen age, avec la mise en place (de manière artificiellement complexe et assez mal montée), d’une fraternité démoniaque. On y voit en effet la naissance des deux branches consanguines, celles des lycanthropes et des vampires, par l’apparition de deux frères (l’un mordu par un loup, l’autre par une chauve-souris, mazette !) qui portent en eux une malédiction et par conséquence la lourde destinée d’être les pères de deux lignées qui ne cesseront de s’entretuer à travers les âges. Le tout sur la surveillance de leur papounet, le mystérieux Corvinus.
A travers ce début tonitruant (un violent affrontement entre une chevalerie vampire et des lycanthropes sauvages et incontrôlables), on s’aperçoit que Len Wiseman a choisit de développer son triptyque de façon similaire à la série Blade. De la même manière que pour l’autre franchise vampirique, le coté ‘’actionner’’ est nettement plus développé dans ce volet que dans le précédent mais on se rend vite compte que le réalisateur est très loin de posséder ce petit grain de folie qui habite l’esprit de Guillermo del Toro. Ce goût pour le délire et de la prise de risque qui peut faire la différence entre une scène morne et sans imagination et une séquence ludique et jubilatoire. Et, au final, le film devient vite un enchaînement mécanique de combats grandiloquents et friqués mais filmés de manière trop artificielle pour être jouissifs. De plus, comme s’il s’était rendu compte du problème, Wiseman vise la surenchère gore avec quelques effets sympathiques mais franchement inutile dans ce type de film (même si je suis amateur du genre).
Bizarrement, le fait de simplifier au maximum sa thématique, avec cette histoire banale d’un frère qui veut libérer l’autre de son emprisonnement, n’allège pas particulièrement la narration. La faute à ce va et vient incessant entre le récit classique et des flash-back maladroitement négociés et confus qui tuent un rythme qui a déjà des difficultés à s’installer. Pourtant, une fois que l’on a digéré cette explication sémantique, on est vraiment surpris de constater le manque de volume de ce scénario plein de vide. Une simple traque avec un monstre méchant tout plein. Et en plus, le méchant, il n’est pas terrible.
Car du coté des personnages, c’est le vau-l’eau. Le père des vampires, Marcus, manque cruellement de charisme et sa transformation en créature surpuissante n’est pas très impressionnante. La créature hybride, Michael, qui aurait pu avoir une importance primordiale dans la trame du récit, se voit transformée en un banal garde du corps et son rôle s’efface devant la montée en puissance de la belle Kate Beckinsale. Si je n’ai vraiment contre le fait de profiter plus amplement de la plastique de l’actrice, je suis déçu de constater le manque de relief qui est accordé au personnage. Transformée en Lara Croft survitaminée, la belle Sélène dit trois phrases bateaux durant tout le métrage et voit son charisme gothique et son énigmatique beauté disparaître au profit d’une artificialité toute ‘’clippesque’’. On constate définitivement ce manque de sensualité lors d’une séquence de baise entre les deux fugitifs, d’une platitude absolue et d’une pudibonderie faisant virer cette scène dans le domaine du ridicule (les acteurs essayant de cacher l’absence de contact avec leurs genoux !). Pourtant, je persiste à croire que la comédienne est idéale pour le rôle, et émane une véritable aura lorsque son crétin d’amoureux daigne la laisser jouer dans un registre plus mystique.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film : Underworld 2 Evolution #2 [2006]
Mélange indigeste et nauséabond de Blade, Résident Evil et Tomb Raider, Underworld : Evolution est un ratage presque complet. Sur un scénario linéaire et ennuyant, Len Wiseman, se contente de claquer les tunes qui lui ont été confiées de manière pompeuses, en accumulant une succession monotone de séquences d’actions sans originalité, dans le pur style boîte à gifle. Reste la plastique de Kate Beckinsale, très mimi dans sa tenue en latex…
On a aimé
- Kate Beckinsale qui joue les Lara Croft
- Décors friqués
On a moins bien aimé
- Scénario confus et faussement compliqué
- Personnage vides de toute substance
- Séquences de combat sans imagination
- Ou est passé le gothisme du premier opus ?
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