Critique Ptérodactyles [2006]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 27 mars 2006 à 06h26
Jurassic turk
Sur la houleuse frontière turco-aménienne se trouve un volcan hawaïen, et une forêt tropicale. Ladite forêt est encombrée de guérilleros Castristes au look mexicain, commandé par un Ché Guévicieux - qui est plus porté sur la bagatelle que sur sa lutte de libération -, et par les membres d’un commando américain parachutés dans le coin, avec comme mission la capture du chef libidineux.
Pendant ce temps, non loin de là, dans un village grec, le professeur Michael Lovecraft ( !), contrarié, prépare son équipe pour une expédition paléontologique, sans se douter qu’un volcan a attendu son arrivée dans la région pour entrer en éruption et libérer des œufs datant du Jurassique. Des œufs vachement costauds, qui déboulent sans se casser et qui donnent naissance, au cours d’une introduction spectaculaire, à des bébés ptérodactyles affamés. De toutes manières, le scientifique a d’autres chats à fouetter, et l’on compatit à son désarroi lorsqu’on découvre la composition de son équipe. Il y a tout d’abord sa coéquipière, une jolie rousse, intelligente et tout et tout, mais qui passe son temps à jouer au ‘’je t’aime moi non plus’’ avec lui. Puis il y a les autres, et là, on pleure – ou on meurt de rire, en fonction de votre état d’esprit du moment - : une pétasse blonde qui ne fait rien que geindre ou charrier un des ses camarades : un binoclard ahuri qui n’arrive même pas à monter une tente et qui tombe dans des coulées de pisse préhistoriques. Et pour compléter ; un couple de figurants presque muets – ce qui finalement est une bonne chose, vue la qualité des dialogues - qui se demandent vraiment ce qu’ils fichent dans cette galère. Ils meublent d’ailleurs leur jeu en marchant sans but, tout en tournant en rond.
Inutile de préciser que ces trois groupes de personnes - étudiants, bandidos et marines - vont se retrouver exactement au même moment sur l’unique sentier de brousse qui coupe cette forêt amazonienne. Dans un sacré bordel d’ailleurs. Fuyant une attaque de ptérodactyles – qui ont déjà mangé un figurant -, les universitaires tombent en panne de jeep. Elle a le capot qui fume. C’est donc une panne de capot. Surgissent alors les guérilleros belliqueux – en jeep aussi, et louée sans aucun doute à la même société ! – qui leurs disent bonjour d’un élégant coup de crosse dans le tronche de Lovecraft. Un guérillero continue d’ailleurs la discussion bucolique en tentant un viol pas si simple – sans enlever son caleçon à fleur, ni le pantalon de la rousse – devant le regard jaloux de la blonde et les objections polies de l’Indiana Jones du dimanche.
Soudain, les américains interviennent, et les dinosaures volant aussi !
Ca coure alors dans tous les sens, et la production profite de cette manne venue du ciel et des bois pour se débarrasser de toute cette surcharge salariale en éliminant presque tous les seconds couteaux – notamment la clique des mexicains arméniens, sauf le chef – et en permettant au réalisateur de mettre en boîte quelques plans de massacre sanguinolents, hyper mal foutues mais rigolos.
Une lutte va alors s’engager entre les humains survivants et les ptérodactyles qui, on l’apprend de la bouche du professeur, sont commandés par un mâle dominant – comme quoi, même les nanars sont instructifs. Après avoir essuyé une terrible attaque dans une bergerie argentine et vu la rousse enlevée par les monstres volants, les survivants décident de changer de tactique.
- Professeur, dit le capitaine Coolio, chef du commando. Dites-nous en plus sur ces animaux.''
- Ben, ils ont des ailes et une queue qui leur sert de balancier, répond le professeur, très réfléchi. Mieux vaut leur tirer dessus à cet endroit. ''
- Nous sommes des forces spéciales américaines. Notre tactique est de nous adapter et de copier les techniques de nos ennemis. Dites-nous en plus, professeur !
- Euh…''
Suite à ce conseil de guerre très enrichissant, les survivants décident d’attaquer les animaux sur leur terrain, dans la montagne du continent perdu, et d’en profiter pour libérer la rousse qui est prisonnière dans l’un des nids. Mais bon, elle ne risque rien, car apparemment les bébés ptérodactyles n’aiment pas les rousses et dévorent plutôt du commando – de plus, elles s‘est réfugiée derrière une terrible brindille d’un buisson épineux, alors...
N’écoutant que leur courage, les derniers rescapés de cette équipée escaladent les flancs abrupts de cette falaise, sans équipements adaptés, avec le révolutionnaire en laisse, lorsqu’ils arrivent devant une crevasse. De l’autre coté, il aperçoivent la rousse, qui a réussi à s’enfuir du nid des ptérodactyles. Au dessus, les reptiles volants en synthèse volettent et les regardent. C’est stressant.
Pendant que le prof déclare sa flamme à la rousse dans une séquence extrêmement émouvante, les autres réfléchissent au moyen de traverser cette faille :
- Il me semble que l’on a vu des moutons en bas, non ?'' demande le capitaine. Euh, moi en tout cas, je n’en ais pas vu la toison d’un seul, va falloir que je me revois le DVD…
Mais il devait avoir raison, car cinq minutes après, ils reviennent avec un mouton accroché à une corde et à ce moment, bien entendu, on devine la ruse terrible de ces commandos de choc. En effet, tombant dans le piège savamment tendu, un des ziozios préhistoriques s’empare du mouton et le jette dans le nid, tendant à l’occasion une corde au dessus du précipice. Libérant la rousse par la même occasion. Quelle classe !
Après s’être débarrassé du guérillero, qui devenait un peu trop familier, et perdu les derniers commandos en cours de route, la rousse et le prof arrivent au pied de la montagne. C’est à ce moment que le scientifique doit faire montre de sa qualité de mâle en affrontant, face à face, le chef des ptérodactyles. Un véritable duel, chacun avec ses armes. Le ptérodactyle avec ses griffes et son bec, et l’humain avec ses poings et un lance-missile. Un combat équilibré qui verra notre ami professeur s’en sortir de justesse et gagner le cœur de sa dulcinée.
Réalisé par Mark L.Lester, un vétéran qui connu ses heures de gloire dans les années 80 avec des oeuvres comme Class 84, Remo sans armes et dangereux et Firestarter – une bonne adaptation de King, avec Drew Barrymore – Pterodactyles fit explosé l’audimat de Scifi Channel lors de sa première diffusion à l’automne 2005. Je me demande vraiment pourquoi, tant le produit est d’une effarante faiblesse. Avec son scénario ridicule, empli de clichés et de stéréotype – les pires étant ; la blonde qui veut qu’on lui fabrique des chiottes en pleine brousse, mais qui n’hésite pas à se mettre presque à poil pour se baigner dans un cours d’eau inconnu, et les bidasses, avec leurs dialogues gorgés de punch lines et de blagues débiles – et dont le représentant féminin est une énième reprise de la marine latino de Aliens – , des décors qui tirent vers le n’importe quoi et des effets gore complètement ratés - à cause d’effets de synthèse lamentables.
On peut peut-être chercher ce succès par la présence de Coolio en capitaine de commando. Comme d’habitude, il cabotine à l’excès en tortillant sa mâchoire dans le sens inverse de celui vers lequel il penche la tête – essayez, pour voir -, mais il faut bien admettre sa célébrité outre-atlantique – après tout, ils vénèrent bien l’horripilant Adam Sandler -, ou par la présence des ptérodactyles, dont l’animation et l’incrustation est une bonne surprise. En effet, je dois admettre que j’ai été convaincu par l’apparence des bestioles. Vous me direz, je n’ai pas beaucoup de critères de comparaison, n’en n’ayant croisé aucune dans mon voisinage. C’est vrai, mais j’ai été fortement amusé par leurs agissements, notamment lorsqu’ils piétinent leurs victimes ou lorsqu’ils décident de se transformer en piétons. Je sais, je suis trop bienveillant…
La conclusion de Nicolas L. à propos du Téléfilm : Ptérodactyles [2006]
Ptérodactyles est un téléfilm formaté avec un scénario si linéaire qu’il en est risible. Les acteurs ne sont pas terribles – mais pas lamentables non plus – en raison de dialogues insipides et parfois très cons, et on a du mal a trouver un quelconque intérêt à l’histoire. Moi, je me suis contenté d’attendre puis de regarder les évolutions aériennes et les attitudes parfois très marrantes des ptérodactyles, pour enfin bien me marrer lors de l’apparition d’effets gore bien nases, mais très drôles. Un produit quand même très faible…
On a aimé
- Les Ptérodactyles
- Assez drôle.
On a moins bien aimé
- Scénario débile
- Effets spéciaux gores nuls
- Dialogues souvent ridicules.
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