Critique Ghost Lake [2006]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le vendredi 19 mai 2006 à 03h12
Baignoire à zombies
Pendant que Rebecca fait du radada (cadrage moyen sur une paire de tétés mous) avec un inconnu sur la banquette arrière de sa voiture, ses parents (une maman lobotomisée et un papa paraplégique) bavent dans la cuisine du domicile familial. Aucune perversité mal placée dans ces déchaînements salivaires – malgré un split screen qui prête à confusion -, mais plutôt les stigmates d’une mort par empoissonnement au gaz (illustré par un dramatique gros plan sur une gazinière).
Se sentant coupable de négligence, Rebecca broie du noir, pleurniche, devient frigide cinq minutes et perd même son sang-froid lors de l’enterrement, victime de baveuses hallucinations sentencieuses. Une fois de retour chez elle, les choses ne s’arrangent guère, car elle croise dans les couloirs et les pièces de la maison les spectres de ses parents qui lui reprochent, l’écume aux lèvres, de les avoir oublié en cédant à l’Appel du Cul (à moins qu’ils ne réclament un morceau de Sopalin ?).
Terrifiée, elle quitte la maison en pleine nuit, sous la pluie, et monte dans sa voiture (qui en théorie devrait encore se trouver devant le cimetière) pour s’enfuir en destination de leur résidence secondaire, une petite maison établie au bord d’un lac. En cours de route, elle manque de renverser Stan, un jeune bellâtre qui devient en moins de cinq minutes son meilleur ami et confident. On assiste alors à la visite de la maison de campagne, qui contient bon nombre de souvenir de famille – avec même le fauteuil roulant du pater dans le grenier. Excellente idée que d’avoir choisi ce lieu afin de se changer les idées, non ? Y’a pas à dire, le choix d’une actrice blonde est pleinement justifié.
Le jour levé, le spectateur stupéfait se rend compte que la maison au bord du lac que l’on voulait nous faire croire isolée se situe dans une zone fortement urbanisée (une autre maison se trouve à moins de 10 mètres !...). Courageuse, la jeune Rebecca ne se démonte pas devant l’ineptie de ce script et part faire son jogging matinal durant lequel elle va croiser des fantômes. Si, si, n’oubliez pas que le titre du film est Ghost Lake ! A partir de ce moment, le spectateur masochiste va devoir s’accrocher pour suivre cette histoire débile de fantôme de pécheur pas content qui revient tous les 13 ans (parce que 13 c’est un chiffre surnaturel, apprend t’on au cours de ce métrage hautement éducatif) pour trouver une victime à noyer…Sauf cette année, car cette année, il faut 13 victimes qui doivent être noyées par les 13 victimes des précédentes agressions. Vous comprenez ? Pas grand-chose, c’est normal. Même avec les explications vaseuses trouvées lors des recherches bidons effectuées par la jeune fille à la bibliothèque du comté, on pige que dalle. Et les fantômes des vieux, ils deviennent quoi ? Ben, rien en fait, car ils sont complètement zappés du scénario… jusqu’à un final désopilant.
De toute manière, le spectateur perplexe se voit rassuré durant le cours du film par l’un des protagonistes qui répond à un autre à la question : ‘’Mais que se passe t’il ici ? par la réplique désarmante mais oh combien révélatrice : ‘’On s’en fiche, fuyez !.. On assiste alors à la lutte entre des morts-vivants noyés, des vivants-morts sadiques, un squelette de foire et quelques figurants, au cours de séquences sans queues ni têtes montées avec les pieds. Durant une nouvelle exposition de tétés mous, on arrive tout de même à comprendre que le bellâtre est un Casper (comprenez un gentil fantôme) parricide et que le quiproquo sur l’identité du spectre d’une jeune enfant noyée il y a des années est du à une histoire complètement débile de gémellité (le scénariste ayant résolu le problème de l’age de la vivante en argumentant le fait qu’elle ne veut pas vieillir, pratique !..)
A ce bazar, il ne faut pas oublier d’ajouter le shérif, qui en veut terriblement au bellâtre (qui en théorie, ne vieillit pas puisque c’est un fantôme) mais qui ne se doute même pas de sa nature et qui n’est pas surpris une seconde par le rythme métronomique des disparitions. Un shérif ‘’fais moi peur’’ qui va d’ailleurs succomber à la malédiction du lac et revenir d’entre les noyés pour effectuer sa mission qui est de : ‘’se répandre de part le monde !’’. Fichtre, tant que ça…
Finalement, le problème va être résolu à coup de taloche par la blonde Rebecca (qui doit être fan de Buffy) et par la gamine qui a échappé à une sœur zombie un peu empotée. Apparemment – bien que cela ne soit nullement précisé -, la mort de cette enfant devait être une des conditions sine qua non pour permettre la survie de cette armée de revenants. Car, visiblement très déconfis, la clique des morts-vivants rejoint alors les limbes aquatiques, par l’intermédiaire de jolis effets de décomposition accélérée agrémentée de jets d’eau.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film (Direct to Vidéo) : Ghost Lake [2006]
Acteurs minables, scénario stupide et incompréhensible, réalisation prétentieuse avec des effets de style à la Shyamalan, effets spéciaux de maquillage empruntés aux films de Lucio Fulci, Ghost Lake est une véritable bouse du cinéma américain. Si vous connaissez le Lac des Morts-Vivants de la défunte compagnie Eurociné, vous pensez probablement avoir touché le fond de la misère cinématographique. Matez ce film, vous allez peut-être revoir votre opinion tant cet étron filmique est nauséabond. Sinon, évitez le…
On a aimé
- Quelques scènes involontairement drôles
On a moins bien aimé
- Scénario stupide et incohérent
- Acteurs minables
- Réalisation pompeuse et sans génie
- Très chiant
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