Critique Coneheads [1994]

Echoués sur la planète Terre, plus précisément sur le territoire américain, trois représentants de la belliqueuse civilisation Remulak, essayent de se glisser au sein de la population humaine afin d’échapper aux forces de l’ordre…
Les aventures des extraterrestres à la tête en forme de cône, c’est tout d’abord un show télé, la célèbre émission décalée Saturday Night Live, et une série de sketches sortis de l’imagination débridée de Dan Aykroyd. Gentilles mais précises critiques sociales sur la société de consommation américaine, les sketches des Aykroyd pointent également un doigt attendri sur les ‘’petits’’ défauts de ses compatriotes. Echappant aux questions sur leur particularisme par la simple phrase, nous venons de France ! il n’y a qu’à constater comment les Coneheads s’intègrent facilement à la société bourgeoise américaine pour comprendre qu’au final ces extraterrestres ne sont que le reflet déformé de leurs hôtes terriens.
En 1993, le producteur Lorne Michaels (Wayne’s Worlds) propose à Dan Aykroyd de transposer en film son concept des Coneheads. La réalisation est alors confiée à Steve Barron (Les Tortues Ninja) et le script s’attarde tout particulièrement à reprendre les idées du show TV, en privilégiant une myriade de comédiens et de caméos tous sortis du Saturday Night Live. Cette décision est véritablement pour Coneheads la clé de la réussite. En plus de Dan Aykroyd, qui reprend son rôle de Beldar avec une affection toute particulière et un talent indéniable – il compense la rigidité de son personnage par un véritable festival de roulements de yeux et de borborygmes -, il invite dans son délire le génial Michael McKean (la série caustique Dream On), Phil Hartman (un habitué du Saturday Night Live, assassiné en 1998), le sympathique Jason Alexander (Seinfeld), Chris Farley (Wayne’s World, décédé d’overdose en 1998), le célébre Adam Sandler et la star du petit écran américain David Spade. Autant dire qu’avec un casting de cette qualité, le film est un véritable feu d’artifice de gags hilarants !
En fait, pas tout a fait quand même. Car certains gags, même s’ils sont réussis, paraissent assez datés. Le film alterne donc les scènes très drôles avec d’autres plus poussives, mais heureusement plus rares. Dans les moments un peu moins comiques, le jeu des acteurs prend le relais, empêchant le film de sombrer dans l’ennuyeux ou le ridicule. Et au final, question atmosphère, on se retrouve avec un bilan fortement positif, dans la veine d’un Wayne’s World, par exemple. Seule la dernière partie, avec cette visite de la planète Rémulak parait quelque peu ratée, avec un humour plombé et malgré une ambiance délirante (peut-être trop en fait) et de sympathiques effets spéciaux.