Critique Devilman [2007]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le samedi 10 mars 2007 à 02h05
Devil Man, une inexpérience inoubliable
Ce soir, Patrick, l’une de mes connaissances, m’a filé un film. Devil Man, que cela s’appelle, une adaptation d’un manga de SF qui sent le souffre puisque cela cause de démons. Patrick sait que j’aime les films avec des démons. Il m’a dit que c’était bien. Qu’il fallait que je voie les démons se battre au dessus de Tokyo en flammes.Je lui ai fait confiance car il aime le manga et aussi parce qu’il m’offre souvent un pain au chocolat au café du matin, avant d’aller au taf. Je lui ai même souri. J’étais content.
Je suis donc rentré chez moi, le DVD sous le bras, manger tout d’abord un p‘tit morceau avec mes chers et tendres. Puis je me suis installé aux cotés de ma petite famille, dans mon canapé, les pieds sur la table basse, avec comme digestif une glace à l’eau (un polo comme on dit par chez nous) parfumée à la fraise. J’ai appuyé sur le bouton Play de la télécommande de mon lecteur DVD… Je me suis rapidement retrouvé tout seul… bandes de lâcheurs…
Et j’ai vécu une expérience inoubliable… dans la dimension du GNQ (le Grand N’importe Quoi, à dix milles parsecs de notre galaxy). Car il est évident que ce « film » a été créé par des gens qui ne sont pas de notre univers. C’est un fait irréfutable, j’en suis persuadé. Pour vous convaincre de la nature extraordinaire de cette soirée, j’ai décidé de parler. Prenant le risque que l’on prenne pour un illuminé. Voici en quelques lignes les raisons qui m’incitent à penser que j’ai vécu une abduction inconsciente (en plus du fait que je me suis trouvé il y a cinq minutes un étrange bouton sur le thorax…) :
Tout d’abord, ce scénario écrit avec les pieds - ou bien des palmes, ou des tentacules, ou même des roulettes, pourquoi pas. J’ai rarement vu quelque chose d’aussi crétin, naïf, et linéaire. Un véritable QCM pour poste de soutier dans un vaisseau cargo de H2G2. Quelques exemples ? On devine de suite que les deux « amis » vont se mettre sur la tronche à la fin du film ; la morale est une philosophie de bazar sur l’attirance que connaît la race humaine pour l’autodestruction (un message de paix venu de l’espace, un nouveau Klaatu barada nicto ?) ; un manichéisme omniprésent écrase le film sous un paradigme de maternelle. Bref, c’est du 10 ans d’age, au maximum, comme un bon whisky. Je me suis donc dit, dans un premier temps, que ce film devait être destiné à la jeunesse pré-pubère fan de mangas… Finalement, même pas, car la violence est omniprésente et plutôt démonstrative, interdisant (à mon avis, mais je suis une vieille tanche) ce film au plus jeunes.
Et ne parlons pas des dialogues. Un moment, fortement excité par la situation (sûrement un stimuli expérimental provoqué par les manipulateurs aliens alors que je subissais cette séance hallucinatoire), je me suis mis à comptabiliser une redondance. Et bien, sachez qu’au milieu du film, quand le monde est envahi par des hordes de créatures infernales, le mot « démon » est prononcé 17 fois en vingt minutes. Oui, dix sept fois. Plus que les explosions dans les films de Bruckheimer ou les mandales dans les nanars de mon ami Chuck. Incroyable, non ? Remarquez, cela n’est pas bien grave, car quand on entend le reste, on se demande si les scénaristes n’ont pas été récupérés dans un Centre Médical Psycho-pédagogique zarglubien. Entre les - Je ne suis pas un démon, je suis un homme-démon ! », les - T’inquiète pas, je t’aiderais, et même si c’est l’apocalypse, je t’aiderais quand même » et les - Viens avec moi ! - Non, je vais te tuer ! - Non, alors dans ce cas, c’est moi qui vais te tuer (nananereuuu !!) », admettez que l’on atteint des sommets. Et encore, il est dommage que je ne me rappelle guère des autres, il y en avait pourtant de croustillantes à vous raconter.
Deuxième élément révélateur sur la nature extraterrestre de ce film : les comédiens. Soit ils étaient drogués au Temesta durant tout le tournage, ou alors ils avaient abusé du saké. Ou bien les deux à la fois. Remarquez, il y a aussi l’hypnose, sait-on jamais. Car tous, sans exception, sont aussi expressifs que des laitues. Il vaut voir le héros, le fameux Devil Man, essayer en vain de pleurer, assis dans une église, devant la tête coupée de sa copine (qui a gardé un teint halé, signe de bonne santé) posée sur l’autel. Hallucinant ! Et c’est un exemple parmi tant d’autres. Les échanges de répliques en plans serrés sont également croustillants, avec des visages fixes, sans expression autre que le crétinisme.
Maintenant, parlons un peu de la réalisation. Là encore, c’est un véritable festival d’anti-matière cinématographique. Plans démarrant sur des images arrêtées donnant au film une impression de diaporama, montage bourré de faux raccords, bordel dans les valeurs de profondeur de champ, ralentis inutiles en veux-tu en voilà, plans séquences en panoramique sans aucune recherche artistique… Voilà l’ordinaire offert par Devil Man… Ah oui, et j’oubliais de parler de ces séquences de combat chorégraphiées comme des séquences de Yu-Gi-Oh ! Sans aucune montée de climax, hormis les invectivassions ridicules des duellistes… Mais, bordel, ils sont fous ces aliens !
Et en plus, ils ont des PS2. Si, si, ils programment tout leurs trucs sur les vieilles bécanes de Sony (arrêtez de rigoler, bandes de nases, car après tout, les aliens d’Independance Day, ceux qui ont failli détruire la Terre, leurs vaisseaux avaient bien des ordinateurs équipé d’OS Apple et des commandes en forme de joystick, non ? ). De toutes façons, vous pouvez dire ce que vous voulez, j’en reste persuadé à la vue des effets spéciaux de Devil Man. Je suis sur qu’ils ont été piqué sur un jeu vidéo PS2 de la planète Cloptron. Doit être pas mal ce jeu, d’ailleurs…
Voilà, je vous ais tout dit. J’étais sur que vous n’alliez pas me croire. C’est vrai que cela parait dingue. Je ne suis plus sûr de rien. Non, en fait, je me trompe. Il y a une chose dont je suis sûr désormais: Patrick n’est pas réellement un ami.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film : Devilman [2007]
Devil Man est la preuve matérielle que les amibes peuvent écrire un scénario, que les mollusques peuvent cadrer un film, les laitues l’interpréter, et des manchots le monter. C’est également la preuve par l’image que les même les bœufs asiatiques font de grosses bouses. Finalement Demon Man est un film instructif. Chiant, mais instructif…
On a aimé
- Euh...
On a moins bien aimé
- L’invasion de la Terre par les Daleks a commencé
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