Critique Menteur, menteur [1997]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 16 avril 2007 à 14h56

La vérité si j'mens

Piégé par le vœu prononcé par son fils, un jeune avocat ambitieux se retrouve privé de la faculté de mentir pour une durée de vingt-quatre heures… Menteur Menteur raconte les déboires hystérico-comiques d’un homme qui se voit supprimer son arme favorite, son hobby quotidien : le mensonge ! S’appuyant sur ce pitch, le réalisateur Tom Shadyac réalise une comédie burlesque mettant en scène un personnage dont l’existence repose entièrement sur le faux et le paraître, le tout présenté bien entendu à la manière d’une métaphore de la superficialité de cette société américaine qui a oublié ses vrais valeurs fondatrices. Ce n’est donc pas un hasard si le métier de Fletcher Reede est celui avocat (du barreau de New York), une des professions comptant parmi les plus honnies - et les plus sollicitées - par les citoyens américains. Malin, sans scrupule et manipulateur, maître Reed vit en exploitant les carences du système juridique de son pays, en jouant sur la sensibilité (ou la naïveté) d’autrui et de par son aptitude à la séduction. Et il en vit bien. Enfin, presque… En apparence…

Car il y a une justice (divine ?). Lasse de son égoïsme, de sa fausseté et de son infidélité chronique, madame Reede (la charmante Maura Tierney), qui a finit par cerner le personnage, ne l’est plus. Séparée depuis deux ans de ce mari séduisant mais si peu fiable, elle a choisit comme compagnon un brave homme (cul-cul comme le décrit Fletcher) un peu trop mièvre mais serviable et attentionné. Bien décidé à refaire sa vie, Audrey Reede s’apprête même à déménager pour Boston.Tout irait alors pour le mieux si Max, le fils du couple, n’était si attaché aux facéties et aux farces de son père. C’est alors qu’intervient l’élément provocant le twist scénaristique : le souhait d’anniversaire. A partir de ce moment, Fletcher ne peut plus émettre le moindre mensonge ni la moindre dénégation injustifiée. Il se retrouve tout d’abord confronté à des situations délicates, suite à cette abstinence des petits mensonges quotidiens (nés du respect de la politesse et du savoir-vivre). Mais même si déclarer tout de go que la nouvelle voisine possède de bons gros nibards et que son collègue a encore grossi lui amènent quelques baffes et remarques de ces quelques personnes offusquées, tout cela reste gérable. Plus compliqué est l’exercice de son métier de bonimenteur. Il se retrouve empêtré dans une situation inextricable, avec un dossier horriblement difficile à défendre. Une affaire qu’il est impossible de plaider avec la moindre parcelle de bonne foi vue l’évidence de la culpabilité de cette femme volage, pris en flagrant délit d’adultère, et qui ambitionne tout de même de s’emparer de la moitié de la fortune de son ex-mari.

Une grande partie du film repose alors sur le comique de situation généré par ce procès. Et c’est d’ailleurs là qu’intervient le plus le jeu délirant d’un Jim Carrey (qui a déjà travaillé avec Shadyac sur Ace Ventura et Bruce Tout Puissant) complètement déchaîné. Je dois dire que Menteur Menteur est vraiment le film où les performances de l’acteur canadien m’ont le plus rappelé celles d’un certain Jerry Lewis. Dans l’attitude, mais surtout dans ses grimaces et dans sa faculté à en faire des tonnes (la séquence où il se massacre dans les toilettes en se lançant contre les murs est hallucinante). Dans le genre déjanté, il est bien secondé, il faut dire, par la présence à ses cotés (dans le box des accusés), d’une Jennifer Tilly toujours aussi drôle en pétasse idiote et cupide. Ainsi, malgré que le récit reste très moraliste, voire souvent mielleux, il ne sombre pas dans la mièvrerie grâce aux pitreries de ces deux comédiens. Et si l’on peut être agacé par cette overdose de pitreries, il faut quand même dire que certaines séquences sont vraiment très amusantes. Puis, à l’issu de ce procès honteux, où il assiste en direct à l’explosion d’une famille, Fletcher va prendre conscience que la véritable vérité se situe dans l’amour familial et conjugal, Réalisant soudainement qu’il s’est trompé de voie, il va tout faire pour rattraper ses erreurs passées et tenter de récupérer sa famille. Bref, tout cela est très moraliste, mais l’ensemble n’en devient pas pour autant lourd. Notamment grâce à une séquence très réussie durant laquelle Fletcher Reede poursuit un avion du haut d’un véhicule d’embarquement. La scène durant laquelle il se retrouve le nez collé au hublot d’un avion en marche devant le regard médusé des passagers, pour finalement balancer une de ses chaussures sur le pare-brise du cockpit de pilotage est tout simplement désopilante. Et rien que pour cela, on peut lui pardonner ses excès de zèle…

La conclusion de à propos du Film : Menteur, menteur [1997]

Auteur Nicolas L.
60

Menteur Menteur est une comédie familiale plein de morale et de bons sentiments. Heureusement, à la réalisation, on retrouve Tom Shadyac. Et même si ce cinéaste n’est certes pas les Farrely (il n’y a pas du tout la même ironie dans le ton, ni le même sens critique), il arrive a donner, grâce à sa complicité avec son ami Jim Carrey, un aspect irrévérencieux pas désagréable. Reste qu’il faut apprécier les exubérances du comédien pour profiter du spectacle, tant le film est construit autour de ses performances burlesques. Sinon, j’admets que cela peut être carrément insupportable…

On a aimé

  • De bons gags Le duo Jennifer Tilly – Jim Carrey Une morale pas trop envahissante

On a moins bien aimé

  • Il faut aimer les exubérances de Jim Carrey Une histoire très convenue

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