Critique L'Onguent Admirable #1 [1999]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le jeudi 13 septembre 2007 à 18h44
Pour les beaux yeux (hum!) de Cybil...
Le monde d’Askell est un monde dépourvu de continent. Seules des myriades d’iles accueillent dans ses cités portuaires des populations barbares et tapageuses. Parmi eux, un groupe d’individu hétéroclite va se retrouver réuni par les caprices du destin : Dao X’Lann un guerrier sans pitié, Keresquin le barde froussard, le jeune et curieux Tittle, Brumaire l’assassin sans scrupule et surtout Cybil, une jeune bimbo exotique exhibitionniste et adepte du fouet. Embarqués dans la même galère (dans les deux sens du terme), tous devront s’entraidés pour échapper à une mort programmée et aux dangers des mers d’Askell.
Je profite de la sortie de l’intégrale 3 tomes des Feux d’Askell pour vous parler de cette excellente BD, hélas inachevée. Comme vous avez pu le lire ci-dessus, on ne trouve guère d’originalité dans la description des personnages tant ils collent parfaitement aux archétypes de la fantasy mainstream. Cette œuvre ressemble en effet beaucoup à de grands classiques de la BD pulp inspirée des œuvres de Robert Howard, Edgar Burroughs, John Norman ou Jack Vance. On pense notamment à la Quête de l'Oiseau du Temps, avec cette présence d’une version « osée » de Pélisse avec des expositions digne de dessins de Serpieri. On est donc face à une visualisation adulte (mais pas sexiste, Cybil est loin d’être une simple cruche à grosses miches, elle est même manipulatrice) d’un monde d’heroic fantasy récupérant tous les clichés du genre, hormis les magiciens, remplacés par des prêtres et des alchimistes.
Gros lecteur de fantasy et un peu lassé de la redondance du genre, j’ai pourtant vachement accroché à cette BD. Ok, je suis un peu voyeur du les bords, c’est vrai, mais je vous assure qu’il n’y a pas que du cul pour ados boutonneux dans Askell. La BD regorge de qualités toutes aussi agréables à voir que la croupe de Cybil. Tout d’abord, malgré un classicisme évident, le scénario est mis en cadre d’une manière exemplaire, avec des angles de vue qui donne un véritable dynamisme à la narration. Un rendu cinématographique, mis en forme par l’exagération des valeurs de flou sur les perspectives, propre à accentuer l’impression de profondeur de champ. On assiste donc, au fil des pages, à une véritable épopée aventureuse, friponne et… gore. Oui, gore, car comme pour la série des Trolls de Troy, Arleston et Mourier n’hésitent pas à mettre en image des scènes assez brutales, nageant dans un humour potache et parfois craspec. Un aspect, auquel il faut ajouter l’élément érotique, qui fait que je déconseillerais la lecture de ce cycle au lectorat le plus jeune (et qui a peut-être encouragé son abandon au profit de séries plus grand public).
Autre élément qui plaide en la faveur des Feux d’Askell : l’application des couleurs. On peut trouver le résultat un peu surexposé, mais qu’est-ce que ça pète ! Franchement, je suis fan de la technique de couleurs directes. Du grand art ! Certaines planches, comme la pleine page 45, mériterait d’être posée encadrée sur un mur.
La conclusion de Nicolas L. à propos de la Bande Dessinée : L'Onguent Admirable #1 [1999]
Quel dommage que cette série ait été abandonnée. Elle avait pourtant un sacré potentiel. Un univers à la Jack Vance, parsemée de personnage sorties tout droit des univers classiques de l’héroic fantasy mais bénéficiant d’un traitement adulte et de magnifiques dessins et mises en couleurs. Tout cela était très prometteur. Certains en ont décidé autrement. Reste trois tomes de qualité qui méritent d’être lus.
On a aimé
- Pour les amateurs de fantasy potache et friponne
- Superbes dessins et mise en couleurs géniale
- Mise en cadre de haut vol
On a moins bien aimé
- Peu d’originalité dans le scénario et les personnages
- Le coté cul peut agacer
- Série inachevée
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