Critique Lune de miel de Zombie [2006]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 9 octobre 2007 à 15h23
L’amour peut-il résister au cannibalisme ?
Jeunes mariés en voyage de noce, Denise et Danny profitent de la plage entre une partie de jambes en l’air dans une maison - prêtée par tonton pour l’occasion - et une séance de balançoire dans le jardin de ladite maison. Soudain, des flots surgit un tout vilain zombie algueux. Il s’agit probablement d’un plongeur mordu par une horde de moules enragées et contaminées par une fuite dans un container de Tryoxine jetée dans la mer, au large, par des pirates Malais. Vi, y’a rien de plus viral que la morsure de moule enragée….
Bref, le mec sort de l’eau et se dirige droit vers Danny, qui pionce, allongé sur sa serviette de plage. Il ne copie même pas Denise, qui pourrait d’ailleurs s’estimer vexée d’un tel montre de dédain (remarquez, elle n’avait qu’à pas enfiler un maillot à fleurs aussi ringard, on le croirait découpé dans la nappe cirée de la table de cuisine, chez ma grand-mère), mais cette dernière préfère s’horrifier lorsqu’elle constate que le zombie marin veut rouler une pelle à son mari (au lieu d’un plongeur, il doit alors s’agir plus probablement d’un des marins du Cargo de Nuit, celui avec les soutiers musclés et huilés qui n’ont pas vu la terre depuis 35 jours, vous voyez ?). En fait, en place et lieu d’un baiser passionné, le type surgi des abysses vomit plutôt sur la tronche de Danny le contenu de son estomac… et du reste d’ailleurs, avant de disparaître du scénario.
Fondu au noir… Danny se réveille à l’hosto, on lui annonce qu’il est considéré comme mort depuis 10 minutes. Avouez qu’une telle nouvelle, ça file un choc. Par contre, les médecins, eux, ils s’en tamponnent le coquillard. Ils ne mettent même pas ce pov’ Danny sur monitoring (on ne saura donc jamais si c’est un vrai zombie ou un simulateur anthropophage) et ils le laissent rapidement sortir de leur établissement, sans vérifier qu’il ne colporte pas le virus de la peste bubonique, du chikungunya ou de la tant redoutée pécole.
De retour à la villa, les deux tourtereaux décident de tirer un coup puis un trait sur cette mauvaise aventure. Ils envisagent alors de donner matière à leur rêve… portugais. Car oui, vous ne le saviez pas (moi non plus d’ailleurs), mais il y a des ricains qui voient dans le Portugal un nouvel Eden, une terre d’épanouissement. Bizarre, non ? Cela doit être des amateurs de pilosité vintage et de sardines grillées, ou des adorateurs fanatiques de fado… Quoiqu’il en soit, euphoriques, ils téléphonent en pouffant à leurs jobs respectifs et démissionnent tout de go. Quel cran… Jamais osé faire ça moi. Puis, ils rient. On est vachement content pour eux. Mais, étrangement, on ne rie pas.
Cependant, derrière cet écran idyllique, Danny cache un terrible secret, il a été contaminé par le jus de moule (ou l’huile corporelle de soutier, ce qui est approximativement la même chose) et il est devenu un anthropophage-impulsif-anorexique. En plus de ça, ils mutent. Oui, tous les deux. Danny se transforme en un monstre sanguinaire porté sur le sectionnement de jugulaire, Denise est devenu une conne, complètement ahurie devant les errances gastronomiques de son mari (arrêêêteuuuh…, pleurniche t’elle mollement dans les moments où il succombe à ses bas instincts). Heureusement, pour la sécurité des citoyens de cette ville, un policier se doute que quelque chose ne tourne pas rond chez D&D. Il ne cesse de roder autour de la maison à la recherche d’éventuels indices concernant la disparition d’un patient de l’hôpital, ex-voisin de lit de Danny, et d’un joggeur obèse et asthmatique. C’est donc vers lui que va se tourner Nikki (rien de tordu dans mon propos, ne déformez pas mes pensées, bande de pervers !..) pour y trouver de l’aide lorsque son copain Buddy se fait bouffer par un Danny affamé.
Arrivé sur les lieux, devant la scène du carnage, l’habituellement si bavard officier Carp va en rester muet (ahahaha, je suis trop drôle). C’est probablement aussi cet étonnement (ou alors la crétinerie du script) qui fait que les deux flics restent comme deux ronds de flan lorsque Danny se jette sur eux et les équarrit sans préavis. Un Danny qui commence d’ailleurs sérieusement à partir en pièces détachées ; un petit morceau d’oreille par ci, un nez par là, un doigt dans la soupe. Tant et si bien qu’il finit par claquer définitivement, laissant seule Denise avec un billet pour deux pour le Portugal. Triste, non ?..
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film : Lune de miel de Zombie [2006]
Sous un titre qui pourrait définir une comédie gore, se cache en fait un drame horrifique très sérieux. En effet, Zombie Honeymoon emprunte ses idées au Retour des Morts-Vivants 3, à Brain Dead mais aussi, et surtout, à la Mouche de David Cronenberg, notamment par le rapport antagoniste « peur/amour » qui s’établit entre Danny et Denise. Film assez futé dans son approche, interprété par des acteurs appliqués (j’ai surtout retenu la prestation remarquable de la méconnue Travy Coogan), il pêche surtout par ses incohérences scénaristiques qui font que jamais on ne prend cette histoire au sérieux. De plus, j’ai trouvé l’exposition des personnages assez ennuyeuse, quoique plus avisée et moins clichée que dans la plupart des œuvre de ce genre.
On a aimé
- Une vision qui sort un peu des sentiers battus
- Une bonne interprétation
On a moins bien aimé
- Parfois plus que référentiel (la Mouche notamment)
- De nombreuses incohérences scénaristiques
- Une mise en place que j’ai trouvé ennuyeuse
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