Critique Rise [2008]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le dimanche 4 novembre 2007 à 01h42
Quand Blade fait du 36…
Dans Rise : Blood Hunter, y’a des vampires. Enfin, quatre vampires - dont un pépé en fauteuil - plus un serviteur japonais, ou coréen. Sorties de nulle part, d’ailleurs, ces créatures de la nuit… et très exubérantes. On se demande même comment cela peut se faire qu’ils ne se soient pas fait remarquer plus tôt. Ils massacrent en effet leurs victimes à grands renforts d’effets gothiques, sur une musique techno-metal branchée, et balancent les restes de leurs festins dans les arrière-cours. Ah oui, car il faut que je vous précise aussi que ces vampires là sont fondus dans le moule de la Mascarade, cette relecture du mythe vampirique qui accouche toujours de ces créatures à la dernière mode erotico-gothique, vêtues de cuir et de bas résilles, aux corps tatoués et aux croupes lascives (les pervers amateurs des performances athlétique de Clara Morgane et de ses copines, arrêtez de baver, dans Rise : Blood Hunter, on reste dans le domaine de l’érotisme très soft)
C’est dans ce milieu interlope que va tomber une Lucy Liu à la recherche d’un nouveau succès après sa prestation remarquée dans les clips drôles « damesques » de Mc G. Journaliste de son état dans un journal à sensations, elle met les pieds où elle n’aurait pas dû et finit par se retrouver attachée à un lit, montée par un James D’Arcy sadique à souhait et léchée par une Carla Gugino en guêpière. Vous me direz : y’a pire comme situation. Sauf que chez les vampires, les moments extatiques finissent souvent très mal (pas que chez les vampires d’ailleurs…). Et c’est à ce moment que je peux vous faire part de la grande idée du film ; les vampires, dans Rise : Blood Hunter, n’ont pas de dents ! Enfin si, ils en ont, mais des normales, comme nous ! Etonnant non ? C’est un peu comme concevoir Maurice Chevalier sans canotier ou Nicolas Sarkozy sans Cécilia… euh… non, mauvais exemple, désolé… disons Eric sans Ramzy, c’est plus drôle. Bref, cela perd de son efficacité. Ces pauvres démunis n’ont alors que deux solutions pour assouvir leurs instincts et étancher leur soif : soit faire comme la plupart d’entre eux, c'est-à-dire se jeter goulûment sur leur victime et, à grands coups de mâchoires, arracher les chairs – une méthode très salissante et vraiment pas classe – ou bien faire comme Carla (Eve dans le film), c’est à dire utiliser un petit scalpel très ''in'' pour inciser la peau et boire avec sensualité le sang s’écoulant de la plaie.
Malgré tout, quelque soit la pratique utilisée, la finalité est la même. Les victimes échouent, vidées de leur sang, dans une poubelle ou au fond d’une rue sordide. Toutes, sauf Lucy Liu. En effet, la belle eurasienne survit et se « réveille » à la morgue, une étiquette au pied. Elle est très surprise de se retrouver là, et nous on est ravi car c’est la première fois dans le film ou l’on a droit à la vue de la comédienne à poil. Et, pour mon grand plaisir, cela ne sera pas la dernière. Car de la première minute, on l’on assiste à un - très sobre – échange lesbien entre deux jolies femmes à la dernière, où une Lucy Liu complètement dénudée affronte son géniteur vampirique, le film assume une imagerie érotique ultra chiadée, bercée par une photographie sophistiquée propre aux porno chics. Inutile de s’étendre sur le fait que tout cela a pour conséquences de nous offrir un festival de clichés « Anne Riciens » éculés et prévisibles.
Vous me direz : et à part montrer son cul, elle fait quoi Lucy Liu ? Ben, elle cherche à se venger. Pour cela, elle va être aidée par une mystérieuse congrégation de chasseurs de vampires dont on ne saura rien. Une sorte d’initiateur religieux va lui apprendre à contrôler ses nouveaux pouvoirs et à assumer ses instincts sauvages. Ainsi épaulée, elle va se retrouver en moins de deux dans la peau d'un Blade version « killer pussycat », armé d’une arbalète ridicule mais diablement efficace et trouver dans sa garde-robe les fringues de « la parfaite petite tueuse sexy » (même fournisseur que pour Selene, Electra, Ultraviolet, Aeon Flux et leurs copines). Puis, elle part en chasse, à la rechercher du clan qui l’a transformé en morte-vivante.
Elle n’a d’ailleurs aucun mal à retrouver la plupart d’entre eux et même Carla ne fait pas long feu, victime de la fureur vengeresse de Lucy et de son penchant pour le broute-minou (le seul a lui résister un peu est le perfide serviteur asiatique). Seul, le sadique Bishop (James D’Arcy), playboy millionnaire – si l’on en croit le luxe de sa baraque – mais méconnu, lui donne vraiment du fil à retordre et elle devra accepter l’aide d’un flic dépressif pour le retrouver et l’affronter. Là encore, le combat est inégal tant Bishop, que l’on aurait pu assimiler à un parangon de malice et de vice, se trouve être en fait une caricature de méchant de cartoon : a savoir un con prétentieux aveuglé par sa suffisance. Il va donc piteusement finir un carreau d’arbalète planté dans le cœur, alors que Lucy Liu, sa mission accomplie, retourne s’allonger à la case départ, c'est-à-dire dans son casier, à la morgue. To be continued ? Franchement, j’espère pas…
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film : Rise [2008]
Avec Rise : Blood Hunter, le réalisateur Sebastian Gutierrez nous propose un très monotone défilé de séquences redondantes et sans tension, bourrées de clichés et filmées sous une lumière pour catalogue de mode. Le film alterne, de manière très mécanique, les scènes légèrement érotiques et les séquences d’exécution expéditives qui utilisent tout le temps la même méthode, à savoir un carreau d’arbalète en plein cœur. Le résultat est qu’il se dégage de ce métrage une profonde sensation d’ennui. Et même les quelques plans sur les fesses et la poitrine de Lucy Liu ne parviennent pas à nous sortir de notre somnolence. Enfin, si, un peu quand même…
On a aimé
- Une réalisation soignée et une photographie sophistiquée
- Lucy Liu et Carla Gugino, deux fiancés de Dracula pas vilaines
- Un peu de gore et de torture
On a moins bien aimé
- Scénario sans aucune originalité (à part le coup des dents) et linéaire.
- Des clichés, encore des clichés…
- Aucun suspens, déroulement prévisible
- Les méchants vampires, très décevants
- Une imagerie gothique dépassée
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