Critique The Trollenberg Terror [1958]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le jeudi 11 septembre 2008 à 11h47
Les Aliens font du ski
Petit village des Alpes Suisses, Trollenberg est une station de haute altitude au pied d'un sommet du même nom. Hors, depuis quelques temps, un étrange nuage radioactif s'est fixé sur l'un des versants du massif, intriguant la communauté scientifique installée dans un observatoire voisin. La curiosité va se transformer soudainement en peur quand un groupe d'alpinistes va se retrouver en position désespérée dans ce nuage, qui abrite apparemment d'effrayantes créatures...
Ecrit par Jimmy Sangster, l'un des scénaristes fétiches de la Hammer Films, The Trollenberg Terror est une série B de science-fiction britannique plutôt classique qui surfe sur la mode des invasions d'extraterrestres moches et belliqueux. Le script ne s'encombre pas de raccourcis et n'hésite pas à imposer des "concours de circonstance" propices au développement de l'intrigue, la plus osée des coïncidences étant la venue en ces lieux d'une jeune femme douée de pouvoirs médiumniques.
Conçues par le spécialiste Les Bowie, ces créatures sont les véritables vedettes du film, et cela même s'il faut attendre une petite heure avant de voir pointer leurs tentacules. Le titre américain, The Crawling Eyes, ne trompe d'ailleurs pas sur la marchandise en mettant en avant les spécificités morphologiques de ces envahisseurs venus de l'espace. Il faut dire que ces êtres, sortes de gigantesques cerveaux cyclopéens et tentaculaires (des beholders de l'espace, en quelques sortes), sont sacrément réussis (dans le style kitch, bien entendu), même on pourrait se demander avec raison comment de telles masses arrivent à se mouvoir si vite.
De ce qu'elles trafiquent sur la Terre, sur leurs objectifs, l'on en saura rien. Par contre, on va apprendre qu'elles vivent dans des températures extrêmement basses (elles craignent donc le feu) - d'où leur présence en haute montagne -, qu'elles se camouflent sous un brouillard plus ou moins (en fonction des nécessités du scénario) réfrigérant et que, de plus, elle peuvent contrôler télépathiquement des victimes, les transformant en esclaves zombies.
Réalisé sans grand génie mais avec application dans des décors studios (le matt-painting du massif est plus que perfectible), The Trollenberg Terror consacre sa première heure à une assez longue mise en place de l'intrigue, avec des attaques de créatures narrées en hors-cadre, histoire de faire monter la pression. Le nuage - en fait, un brouillard artificiel créé par les aliens - occupe donc un grande place dans le déroulement des évènements. A la manière de The Fog (le film de John Carpenter), il accompagne l'avancée des monstres et masque leurs exactions, avant de se retirer sur le flanc de la montagne. Et c'est les capacités médiumniques de la jeune fille - qui capte les ondes cérébrales des monstres à la manière d'une antenne - qui va forcer les extra-terrestres, se sentant démasqués, à se découvrir pour mener une attaque en masse.
Après avoir découvert la vérité (la découverte d'un corps décapité est l'un des moments forts du film), les héros (deux scientifiques, un journaliste) vont, dans un premier temps, devoir protéger la jeune fille de l'attaque des zombies et éviter qu'elle tombe sous le contrôle télépathique des créatures. Ensuite, ils devront organiser la résistance en se réfugiant dans l'observatoire avec quelques villageois. C'est à ce moment que Quentin Lawrence nous dévoile l'apparence des créatures dans leur totalité (le nuage devient sans explication beaucoup moins dense). Les aliens grimpent sur le toit, fracassent les murs, et essayent de massacrer les pauvres humains assiégés qui se défendent avec des lancers de cocktails Molotov. Et alors que l'on se demande comment nos amis vont pouvoir échapper aux tentacules de ces monstres, une escadrille de chasseurs, équipée de bombes incendiaires, va résoudre le problème par un très frustrant feu purificateur.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film : The Trollenberg Terror [1958]
Sympathique petite série B de SF, The Trollenberg Terror ne vaut pas le cycle des Quatermass mais réserve quand même son petit lot de bonnes choses, notamment avec ces aliens kitchs et très méchants qui, de leur unique oeil torve, visent de pauvres humains sans défense. Quelques longueurs, des facilités scénaristiques et un final un peu trop expéditif ternissent un peu l'ensemble sans toutefois pouvoir décourager le cinéphile qui trouvera ici un bon représentant du cinéma SF britanniques des années 50.
On a aimé
- Les monstres, kitchs à souhait (et aujourd'hui cultes)
- Un récit assez divertissant
- Une réalisation appliquée
On a moins bien aimé
- Quelques longueurs
- Un scénario un peu trop facile
- Un final expéditif
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