Critique Terreur dans la savane [2008]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 22 septembre 2008 à 16h12
Un roi Lion pas sympa
Au Kenya, l'ingénieur Tom Newman supervise la construction d'un barrage. Pendant ce temps, le reste de la famille se rend dans la brousse pour un safari photo. Lors d'une halte, leur guide est tué et les touristes se retrouvent assiégés dans leur véhicule par une bande de lions affamés. Au bout d'un moment, ne les voyant pas revenir et devant l'impuissance des autorités, Tom Newman décide d'effectuer lui-même les recherches, en compagnie d'un chasseur de fauves...
Après une petite période d'accalmie, le genre survival avec animaux sauvages est désormais de retour. Après les reptiles, les crocodiles, les varans et autres grizzlys enragés, voici venir une famille de lions très têtus et affamés dans Terreur dans la savane (tout un programme…). Du coté de l’originalité du sujet, il faudra donc repasser car, autant le préciser de suite, le scénario de ce film respecte à la lettre les codes du genre et il ne va pas - hélas - surprendre les amateurs de grosses bébêtes en rogne. Ainsi, cette femme et ces gosses réfugiés dans une voiture ne vont pas manquer de rappeler à la mémoire des cinéphiles un certains Cujo, le guide acariâtre va immanquablement faire penser au loup de mer aigri des Dents de la Mer, alors que le décor sauvage nous projette dans l’hostilité aride d’un Colline a des Yeux.
Pourtant, dés l'ouverture du film, et malgré cette construction thématique très conventionnelle, j'ai été agréablement surpris par les choix esthétiques de Darrell Roodt, un réalisateur à la filmographie très inégale (Dracula 3000, c'était lui). En effet, même si mon voisin de canapé a usé d'ironie en établissant des incessants comparatifs avec un documentaire de National Geographic, il serait faire preuve de mauvaise foi en n'admettant pas que le spectacle proposé est vraiment agréable à l'œil avec ses grands plans paysages (en 2.35) sur la brousse ensoleillée d'Afrique du Sud - la patrie d'origine de Darrell Roodt. Par ailleurs, les bonnes surprises continuent avec l'apparition des fauves. Ici, pas de créations CGI bas de gamme mais des vrais et bons félins des chaumières (euh... des savanes). Bon, c'est vrai, pour des animaux affamés, ce lion et ses deux femelles se portent plutôt bien et Darrell Roodt doit user de mille artifices de montage pour donner l'illusion d'un plus important contact entre les fauves et les humains, mais le résultat est vraiment convaincant. Certains plans sur ces majestueux animaux, cadrés dans leur milieu naturel, sont vraiment de toute beauté.
Si l'histoire de cette famille reconstituée, qui compose une bonne partie de la construction dramatique (avec la jeune ado qui n'accepte pas l'entrée dans son cercle familial d'une jeune et jolie belle-maman), n'est guère intéressante (pour rester poli), la mise en scène s'avère de bonne facture, avec une mise en situation bien tendue. Les fauves, dissimulés dans les hautes herbes n'apparaissent qu'au dernier moment, pour des attaques fulgurantes et très violentes, cadrées en caméra épaule, l'effet horrifique étant amplifiés par les hurlements de terreur des témoins. Seuls des gerbes de sang numériques à la réalisation perfectible gâchent un peu ces séquences chocs plutôt réussies. Mais bon, en même temps, il était difficile de tirer vraiment sur ces animaux parfaitement dressés (et magnifiques!).
Quelques situations peu crédibles viennent cependant troubler la fête. Tout d'abord, si dans les Dents de la Mer c'est l'homme qui s'acharne à poursuivre le squale, ici c'est l'inverse qui se produit. Et c'est nettement moins crédible. La persévérance des lions est légendaire (surtout leur patience), mais de là à poursuivre sur des lieues des touristes abrités dans une voiture, il y a une marge... De plus, le script n'hésite pas à prendre des raccourcis un peu osés pour arriver à ses fins, comme lors de la peu crédible séquence où Amy Newman perd son sang froid et finit par mettre hors d'usage le véhicule en conduisant comme une folle (bien pratique, n’est-ce pas ?).
Au niveau de l'interprétation, on retrouve avec plaisir un Peter Weller devenu aujourd'hui un peu rare sur les écrans. Malgré qu'il soit désormais un peu dégarni et légèrement bedonnant, l'acteur émane toujours un aussi fort capital sympathie et le duo qu'il forme avec Jamie Bartlett (le chasseur) fonctionne assez bien (du moins suffisamment pour ce type de films). Même satisfaction concernant Bridget Moynahan, qui interprète de façon plutôt convaincante Amy Newman, faisant preuve à la fois d'énergie et de fragilité. A coté d'elle, deux jeunes acteurs qui doivent endosser des rôles difficiles car un peu tête à claques. Le moins que l'on puisse dire c'est que Carly Schroeder (Jessica) remplit parfaitement son contrat, tant et si bien que j'ai fini par prier (en vain, hélas) qu'un des lions la bouffe pour la faire taire définitivement!
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film : Terreur dans la savane [2008]
Grace à des jolis décors naturels et une mise en scène de bonne facture, Terreur dans la savane figure parmi la liste des survivals animaliers convenables. Bien sur, le film pèche par un scénario trop convenu, une "intrigue familiale" rébarbative et des effets gores numériques perfectibles, mais il s'avère être un produit de divertissement tout à fait honorable. On retrouve également avec plaisir Peter Weller, un comédien devenu rare.
On a aimé
- Belle photographie
- Mise en scène de bonne facture
- De superbes fauves
On a moins bien aimé
- Un scénario sans surprise
- Des effets sanglants numériques médiocres
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