Critique Anaconda 3 : l'héritier [2008]
Avis critique rédigé par Vincent L. le dimanche 19 octobre 2008 à 20h44
Sans intérêt, comme ses prédécesseurs…
Dans une forêt amazonienne d’Europe de l’Est, un groupe de chasseurs menés tambour battant par un ancien sauveteur de Malibu s’en va dégommer de l’anaconda. Ils sont barbus, ils armés et fument le cigare en rigolant bêtement ; eux, des serpents de huit mètres, ils s’en font tous les jours au petit déjeuner, entre les rhinocéros et les baleines bleues. Pendant ce temps, dans une petites bourgade d’Europe de l’est, un ancien nain des terre du milieu devenu chef d’entreprise vient inspecter une de ses succursales pour voir comment se porte son dernier né : un anaconda de dix-huit mètres génétiquement modifié vivant dans un aquarium d’une vingtaine de mètres carré. Le décor est posé, le ton est donné, Anaconda 3, l’héritier, sera une bouse comme on en avait pas vu depuis Anacondas deuxième du nom…
Parce qu’en effet, pour ceux qui n’ont pas tout suivi, Anaconda est une franchise nanardesque, kitch et ringarde, qui n’a probablement eu droit aux honneurs d’une sortie ciné que grâce au proéminent postérieur d’une chanteuse de charme et de choc. Un premier opus particulièrement navrant qui avait ouvert la voie une suite tout aussi médiocre. On apprenait ainsi dans ce second opus que les anacondas tant pourchassés n’étaient pas que géant, mais qu'ils étaient aussi immortels et ce à cause de leur régime alimentaire composé d’une plante rarissime : l’orchidée de sang. À toutes les mauvaises langues qui se demandaient pourquoi cette orchidée n’engendrait que des serpents géants, et pas des escargots de dix tonnes, ce nouvel opus apporte son lot de réponses. Suite directe d’À la poursuite de l’orchidée de sang, elle met en scène un nouveau type d’anaconda, plus grand, plus fort, plus méchant, plus dangereux, plus synthétique.
Suite directement destinée à une diffusion télévisée, Anaconda 3 ne se démarque des habituelles et médiocres productions de la chaîne SciFi que par la présence au générique du cultissime David Hasselhoff. Habillé tout de vert kaki, mal rasé, mâchonnant un cigare et vendant à des trafiquant d’Europe de l’Est des cornes de rhinocéros, The Hoff est l’attraction principale du film. Non pas qu’il soit bon (bien au contraire !) mais sa capacité à réussir à se la péter dans un rôle tout simplement ridicule est impressionnante. Ici, il est Hammett, le meilleur chasseur d’anaconda du monde (titre certifié par le guiness book des records et l’émission Très chasse) miraculeusement domicilié à côté d’un complexe scientifique où se pratiquent des expériences génétiques sur des anacondas (le monde est bien fait !). Assez peu présent dans le film, The Hoff fera le bonheur de tous les amateurs de nanars lors de ces quelques scènes où il fait preuve d’une intelligence sans limite («Un anaconda avec un dard à la place de la queue, ça n’existe pas !»), où il met en place de brillantes stratégies pour chasser sa proie («dès que vous le voyez, vous tirez encore et encore !»), où il fait démonstration de connaissances juridiques impressionnantes ( «les expériences génétiques c’est interdit par la loi !»), et j’en passe des meilleures.
Malheureusement, Hasselhoff n’est pas si présent que ça dans Anaconda 3, le film tournant plutôt autour du personnage de Crystal Allen. Scientifique, mais femme avant tout, elle aborde tout le film durant un décolleté tellement plongeant que même le serpent en est hypnotisé chaque fois qu’il est sur le point d'en faire son casse-croûte (ce qui laisse à la belle le temps de se faire sauver... le monde est encore une fois bien fait !). Dire que Crystal est une bonne actrice serait pousser la plaisanterie un peu loin, mais force est de constater qu’à côté de la piètre performance de David Hasselhoff, elle arrive à maintenir le niveau légèrement au dessus de zéro. À noter à ses côté la présence d’un John Rhys-Davies de plus en plus souvent commis dans ce genre de production très passables. Ouvertement venu cachetonner dans le rôle d’un méchant capitaliste sans foi ni loi, il se contente d’un strict minimum assez décevant.
À côté de tout cela, et bien Anaconda 3 se vautre dans la nullité la plus totale. Que ce soit au niveau du script, enchaînant sans complexe des retournements de situation plus prévisibles les uns que les autres, qu’à celui de la mise en scène de Don E. Fauntleroy, totalement plate. Sans rythme ni surprise, le film peine à se regarder d’une seule traite tant le tout baigne dans un ennui soporifique. Même les divers morts manquent sérieusement de piquant ; jamais gore, jamais crédible, aucune des figures imposées ne trouve ici de traitement ne serait-ce que moyen.
Niveau effet spéciaux, c’est également la catastrophe. Les anacondas des deux premiers opus ne cassaient déjà pas des briques, mais alors ceux-là sont réellement consternant. À croire qu’alors que la technologie numérique fait de réels progrès, les effets en CGI font de vrais bonds en arrière. D’un niveau technique digne de ce qui se faisait il y a quelques années dans des productions de l’acabit de Python. ces images peuvent provoquer chez les spectateurs plus sensibles de vives douleurs oculaires. On vous aura prévenu…
La conclusion de Vincent L. à propos du Téléfilm : Anaconda 3 : l'héritier [2008]
Sans aucun autre intérêt que de regarder David Hasselhoff se vautrer dans son rôle de baroudeur sans peur, Anaconda 3 est une production télévisée navrante qui ne sait même pas offrir aux amateurs de nanars un spectacle digne de ce nom. Ennuyeux et sans aucun intérêt, il réussi tout de même à faire pire que son prédécesseur, pourtant sacrément nul !
On a aimé
- David Hasselhoff, grotesque, donc culte !
On a moins bien aimé
- Histoire grotesque et débile,
- Acteurs assez désolants,
- Aucun rythme,
- Effets spéciaux ratés et datés.
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